Petit chat joueur de mots, je pelote mes poésies de caresses câlines et je griffe parfois pour défendre les maux. J'écris le "je", le "nous", le "vous" et je ronronne souvent sous l'effleure de ma plume. J'invente, je tente... Juste pour le plaisir.

Fines moustaches et libres pensées... Je guette la rime et vous partage mon petit coup de patte.

Je ne suis pas un écrivain... Je suis le chat "couseur de mots" et vous êtes... mes petites souris inspiratrices.

jeudi 16 décembre 2021

 

L'hiver chante son froid à travers les branches des arbres.

Une musique lugubre dégoulinante de mélancolie et de macabre

Sur le sol humide, les feuilles s'entassent autour du corps recroquevillé de l'homme qui attend

Il a froid et il a peur, et l'oiseau de nuit, l'oiseau de proie de l’effleurer dans son tourment.


Voici des jours qu'il marche, qu'il court dans ce dédale de ronces et de buissons

Des jours qu'il fuit la mort, la sienne, celle des autres, des jours qu'il tourne en rond

Les arbres sont tous les mêmes, ils ne sont qu'un dans la forêt

Les arbres sont tous les mêmes, ne chuchotent plus, restent muets.


Dans le brouillard glacial, il espère la lumière, il espère son pays.

La neige craque sous chacun de ses pas et le son d'un violon qui accroche la nuit

L'épaisse chevelure des feuillus inquiétants lui refuse le ciel

Il n'en voit que des bouts, il n'en voit que des bouts sans soleil.


La douleur écrasante l'empêche de respirer sous son long manteau bleuté

Et dans ses lourds brodequins, des engelures carnassières lui nécrose déjà les pieds

Les loups sont affamés, il les entend se rapprocher, il les entend claquer leurs crocs

Les ombres se bousculent et le silence s'enfuit dans un dernier écho.


Sous la voilure d'un crépuscule trop sombre, il ne voit déjà plus les étoiles briller.

Il les as pourtant compter et recompter, pour ne pas tomber, pour ne pas abandonner

Mais le ciel de commencer à pleurer des larmes douloureuses et glaciales

Ses membres engourdis, fissurés, crevassés, se résignent alors du combat déloyal.


La forêt, comme un immense cimetière, les troncs des arbres comme autant de croix,

Aucun son de cloches pour lui rappeler les hommes, il n'a plus peur, il n'a plus froid,

Aucun son de cloches, juste le cri du vent pour le ramener à la terre, un dernier cri,

Et sous les paupières mi-closes du trop jeune soldat, le gris dans l'oubli à jamais endormi.

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