Petit chat joueur de mots, je pelote mes poésies de caresses câlines et je griffe parfois pour défendre les maux. J'écris le "je", le "nous", le "vous" et je ronronne souvent sous l'effleure de ma plume. J'invente, je tente... Juste pour le plaisir.

Fines moustaches et libres pensées... Je guette la rime et vous partage mon petit coup de patte.

Je ne suis pas un écrivain... Je suis le chat "couseur de mots" et vous êtes... mes petites souris inspiratrices.

vendredi 2 décembre 2016

J’ai écrit l’hiver sur un banc
Les flocons amusés aux regards des enfants
J’ai écrit l’hiver sur ce banc
Là où hier encore s’embrassaient les amants

Les bonnets sur les têtes et l’écharpe en cache-nez
Boules de neige et glissades dans les cours de récré
J’ai écrit l’hiver sur le vieux banc usé
Et la ville déjà, en lumières s’est grimée

J’ai écrit l’hiver sur un banc
Parchemin recouvert de son beau manteau blanc
J’ai écrit l’hiver sur ce banc
Et bientôt dans le ciel s’élèveront mille chants

Plus personne sur le banc, plus personne pour s’aimer
Juste le corps du vieil homme et quelques larmes gelées
Mon hiver mal écrit dans un sanglot s’est effacé
Et s’endorment dans le froid, toutes ces âmes abandonnées.

¤ Cat ¤ 02/12/2016

lundi 28 novembre 2016

J’écris mes silences sur ta peau de papier
Parchemin en frissons sous ma plume de poète
Je t’écris mes souffrances, corps à corps enlacés
Accrochés à mes rêves sur tes lèvres muettes

J’écris mes désirs sous le souffle réprimé
Suave en octave perlée
J’écris mes regrets susurrés en brèche lacérée
Ravin de terre en désespoir de cause

Je dessine les chemins dans un ciel pleuré
Croisement de destin en étoiles trop inquiètes
Je dessine les baisers en nuages bleutés
Sur ta bouche figée aux paroles secrètes

Je pastelle d’arc-en-ciel l’âme en berne
Le trépas de nos hiers éhontés
Et je gouache d’opacité
Les vestiges d’une vie à oublier

Et tu jettes tes mots sur la toile vieillie
Quelques verbes crachés dans la fleur de nos « si »
Dans ta main presque usée le pinceau a frémi
Une caresse colorée sur nos maux bien trop gris

Pour que cueillent les grands bras
En tamis usé
Les miettes d’un bilan
Que trop en dépit…


¤ Cat et Mathieu ¤ 25/11/2016

mardi 22 novembre 2016

On s’écorche nos larmes pour grimer tous nos maux
Sur la piste sans étoiles endeuillée de nos sourires les plus beaux
Et je m’arrache mes cris, les explose dans les tiens… Comme crèves misère
Un grand feu d’artifice qu’on regarde se verser en couleurs suicidaires

Les douleurs carnassières ont creusé lentement nos hivers
A nos cous pendent déjà les cercueils où se rongent nos vers
Je voudrais t’embrasser mais tes lèvres gercées ont le goût de la mort
Alors je mords encore et encore ce parfum qui sublime à présent nos deux corps

Ecoute… Te rappelles-tu ce dieu qui glissait ses souffrances en berceuses dans nos lits ?
Te rappelles-tu sa démence qu’il soufflait à ses anges comme on souffle ses bougies ?

Ecoute… On ne devrait plus se taire et flirter nos prières sur les tombes des cimetières
On ne devrait plus mourir sans vomir nos rires pour un plus bel avenir... Terre à terre

On ne devrait plus…

Et je voudrais tellement pouvoir t’aimer encore plus fort jusqu’à toujours
Et me cracher dans tes cauchemars pour éventrer ta rage de mon amour
Mais on s’endort de trop rêver comme on s’oublie dans le silence
Parce que tout ça, ça sert à rien, sur la potence… Nos corps balancent.

¤ Cat ¤ 22/11/2016

jeudi 3 novembre 2016

Souffle de lâcheté

Tombent les mots, comme tombe la pluie... sans bruit
Tombent les maux sur les petits cœurs meurtris... salis

Plic ploc ricoche d'interdit
Plic ploc sur les corps bleuis

Orage de violences, comme la foudre ennemies... l'infamie
Larmes d'impuissances sous les paupières endormies... gouttes de pluie

Tombent les coups
Plic ploc sur la femme à genoux
S'écrasent les coups
Plic ploc dans la flaque de boue...

¤ Cat ¤ 03/11/2016

mardi 11 octobre 2016

Le monde s'efface...

Dis pourquoi j’ai peur de croire
En toi, en moi, en ce fichu espoir
Pourquoi ? Dis-moi, a-t-on tué le rêve ?
Pour s’oublier dans un monde qui crève.

L’histoire n’est plus à commencée
Il y a longtemps que tout s’est arrêté
Le temps n’égrène même plus l’éternité
Sur la folie… Le sablier vient d’se briser.

J’entends l’enfant pleurer la faim dans l’ignorance
J’entends la femme voiler son ciel dans le silence
Et sous les bombes la terre avorte de nos souffrances
Le soldat meurt sous une pluie d’indifférences.

Dis pourquoi j’ai peur de croire
En toi, en moi, en ce fichu espoir
Pourquoi ? Dis-moi, a-t-on tué le rêve ?
Pour s’oublier dans un monde qui crève.

Trop de pauvres s’endorment sur les trottoirs de nos villes
Trop de réseaux violés pour accoucher de pédophiles
Trop de sang en navigue sur les eaux mazoutées
Trop d’épaves sur les plages, grains de sables oubliés.

Trop de vieux dans les rues pour fouiller les poubelles
Trop d’envieux qui déforment nos histoires les plus belles
Trop de frics, de défroques dans le jeu politique
Trop de haine raciale sur l’autel dramatique.

Dis pourquoi j’ai peur de croire
En toi, en moi, en ce fichu espoir
Pourquoi ? Dis-moi, a-t-on tué le rêve ?
Pour s’oublier dans un monde qui crève.

Dis pourquoi a-t-on si peur d’aimer
Pourquoi ne croit-on plus en la liberté ?
Pourquoi ne doit-on plus jamais rêver ?
L’espoir qu’un jour renaisse l’humanité.

Dis pourquoi…

¤ Cat ¤ 11/10/2016

lundi 3 octobre 2016

Vagabonde

Elle s’était fissuré l’âme sur les pierres du vieux mur
Y avait déposé ses sourires et brisé ses murmures
Enchaînée à la terre, elle vivait la forêt
Respirait les hautes herbes qui flirtaient en secret.

Sa longue chevelure en cascade sur les branches du vieux chêne
Se coulait, s’écoulait jusqu’aux veines profondes des campagnes païennes
Quelques mèches un peu folles s’accrochaient aux sépultures rocheuses
Comme les griffes du lierre sur la façade écorchée aux tortures douloureuses.

Chaque soir l’ombre de ses pas dansait sur les ruines endormies
Et ses lèvres muettes claquaient dans le vent une triste mélodie
Qu’un oiseau de nuit hululait dans l’obscur macabre
Ricoches fracassantes sur l’écorce fragile des arbres.

Et le corps déchiré par les ronces aux épines acérées
Elle taisait les souffrances qui s’endorment dans les cœurs trompés
Pour ne pas s’oublier aux mémoires des vivants
Pour veiller les baisers sur le corps des amants.

¤ Cat ¤ 03/10/2016


Photo Cat : Le château des Chances - Longes (69)

lundi 26 septembre 2016

L’amour s’est transpiré en fines gouttes de pluie
Et sur nos corps bancals, elles ont glissé sans bruits
Les couleurs de l’automne ont fleuri nos baisers
Qu’on a laissé tombés sur nos rides endeuillées.

Dans le gris de nos yeux où se lisait fatigue
L’arc-en-ciel amoureux a déposé l’intrigue
D’une histoire banale qu’on ne sait plus écrire
Mais qu’on se conte à deux et qu’on apprend à vivre.

Nous approchons l’hiver qui refroidit nos vies
Mais nos cœurs enflammés protègent notre envie
Mes doigts murmurent ta peau et frissonnent ton sein
Les caresses endormies en courbures de rein.

Et dans tes cheveux blancs le vent en doux zéphyr
S’embrasse de ces années qui nous ont vu vieillir
Côte à côte sur ce banc où s’entrelacent nos vies
L’amour s’est transpiré en fines gouttes de pluie.

¤ Cat ¤ 26/09/2016

lundi 19 septembre 2016

Demain…
Demain on entendra les enfers se combattre dans la gueule du Cerbère
Demain…
Demain se vomiront les monstres qui enfanteront la nouvelle Terre…

¤ Cat ¤ 19/09/2016

samedi 17 septembre 2016

Il savait qu’il était condamné, mais il continuait de nager. Un flirt avec les eaux, un corps-à- corps presque charnel… Une caresse mortelle.  Il ne voulait pas s’arrêter. S’arrêter, c’était mourir. Et lui… Il voulait vivre. Vivre jusqu’au bout. Même si ce « jusqu’au bout » n’était qu’une poignée de secondes dans cet océan trop calme. Sous lui, les profondeurs l’appelaient, mais il n’écoutait pas. Il avait mal dans ses bras, dans son corps tout entier. Il avait froid, mais le visage d’une enfant sur le bord d’une plage lui réchauffait son cœur brisé par la fatigue. Il lui faudrait pourtant bien plus encore pour empêcher son cerveau de naviguer jusqu’aux troubles hallucinations. Déjà, il entendait les sirènes lui conter les histoires merveilleuses de la mer. Leurs chants souriaient sur les vagues, leurs cheveux se perdaient aux écumes. Et puis le cri des âmes de milliers de marins pour lui dire de ne pas
abandonner…

¤ Cat ¤ 17/09/2016

jeudi 8 septembre 2016

Lettre à ma fille

Mon enfant, mon amour, ma fille,

J’ai trouvé l’oiseau mort sur le bord de sa cage, les yeux encore ouverts sur un monde endormi. A son côté, la plume jolie, arrachée brutalement par l’entrave de ses chaînes. J’ai posé l’oiseau mort sur un nuage de coton et je l’ai enterré, comme on enterre son passé… Sans vraiment se retourner. Mais j’ai gardé la plume, que je trempe aujourd’hui dans mon sang pour t’écrire ces mots. Quelques lignes de vie que tu liras peut-être du fond de tes silences.

Dans l’obscur de mes nuits, je me souviens de ton sourire et les abysses de ma mémoire respirent encore le parfum de ta peau…

Le souvenir… Arc-en-ciel fabuleux dont personne ne saurait en atteindre son trésor ni même l’en dépouiller.

Je ne te demande pas de me pardonner  - l’acte d’abandon est impardonnable - mais ces mots, écrits dans l’interdit de notre enfer, ne sont que des milliers de « je t’aime » chuchotés au vent comme la caresse délicate des ailes du papillon sur la fleur printanière.

Mon amour, ma fille, je n’ai pas su nous protéger des folies dévastatrices qui germaient dans le cerveau de ces hommes, avides d’un pouvoir qu’ils n’ont jamais su maîtriser. Je n’ai pas su, parce que je n’ai pas cru l’homme capable de s’injecter autant de haine et de mépris dans le fond de son crâne endoctriné par sa propre bêtise. Je n’ai pas su, mais j’aurais dû savoir qu’il est dans la nature de l’Homme de piétiner la Rose.

L’oiseau est mort… Et avec lui notre liberté. J’ai laissé ma peur le crucifier sur la croix du mensonge, le clou de l’égalité planté dans son aile droite et celui de la fraternité dans celle gauche. Je l’ai regardé mourir, tout simplement, alors que j’aurais dû crier ma révolte pour continuer de le lire libre dans un ciel azuré.

… Et maintenant, j’ai froid.

J’ai laissé mon pays assassiné le nom de « Femme ». Je l’ai laissé nous enterrer dans ces vieux préjugés que l’on pensait d’un autre temps, et ce sont mes silences qui ont creusé ma propre tombe, comme ils ont creusé la tienne et celles de milliers d’autres femmes.

Ces femmes que j’ai trahies.

Celles qui sont la mémoire de l’histoire de notre pays. Celles qui se sont révoltées pour le droit de vote, le droit à l’égalité, le droit de…

Celles qui ont combattu aux côtés des hommes pour que la France reste la France et ne chute pas dans le gouffre du nazisme.

Celles aussi, qui se sont sacrifiées dans d’autres lieux pour le droit au respect, pour celui d’exister en tant qu’être humain, pour celui d’être femme, tout simplement.

Pourtant, je n’en veux pas à mon pays. Je reste coupable de mes silences. J’aurais dû savoir qu’accepter certaines exigences au nom d’une hypocrite fraternité, n’était pas  tendre une main solidaire à ces femmes mais plutôt offrir aux hommes l’épée qui nous trancherait notre propre liberté. J’aurais dû comprendre qu’en voulant les rendre plus libres, je nous enfermais avec elles, dans leur monde de domination.

… Et glissent sur ma peau, les larmes de mes « sœurs » torturées, lapidées, égorgées au nom d’un barbare qu’ils appellent dieu. Les larmes de mes sœurs qui m’écorchent l’âme comme les épines du roncier sur l’oiseau prisonnier.

Elle était pourtant belle ma France avant qu’elle ne se cache derrière le voile de la soumission. Elle était belle…

Mon enfant, je garde le souvenir de ta peau si douce quand je t’ai serrée dans mes bras pour la première fois le jour où tu es née. Le souvenir de tes beaux yeux marron qui n’ont rien à envier aux regards bleutés. Souvenirs de tes genoux écorchés que je guérissais d’un tendre baiser. Souvenir de tes rires, de tes sourires et de tes larmes.

Souvenirs. Et toi ma fille ? Quels seront tes souvenirs ?

Je t’ai lâchement abandonné dans un monde de désolation où règnent la violence et la haine. Un monde où l’on ne sait plus rêver.

Un monde sans oiseaux.

Je voudrais tellement te savoir libre, mais la liberté a-t-elle réellement existé ou n’était-elle qu’un leurre inventé par les hommes pour nourrir l’espoir ?

L’espoir.

Surtout ne le perds pas, comme tu ne dois jamais effacer de ton visage, cet éclat sur tes lèvres si belles. Je n’ai pas su te sauver des hommes mais je resterais là, près de toi, jusqu’à mon dernier souffle, pour veiller tes sourires.

Ma fille, mon ange.

Ces mots, comme l’empreinte de ma défaite face à la vie, face à TA vie.

Des mots d’amour aussi. Parce qu’aucun dieu, aucun homme, aucune torture ni aucune loi ne saura détruire l’amour que je te porte.

La plume est sur mon cœur pour ne pas oublier.

Au fond de mon jardin, j’ai planté un rosier que j’arrose de mes larmes. Juste en dessous… L’oiseau est toujours endormi.

Je t’aime.

Maman


¤ Cat ¤ 08/09/2016

lundi 29 août 2016

Les portes des églises se sont ouvertes dans un cri
Gueules béantes aux sermons acérés

Fuyez !
Fuyez pauvres diables !

Elles vomissent vos âmes et crachent vos pensées
Sur les pavés froids d’une ville endormie.
Fuyez !
La foi n’est plus que larmes de sang dans les regards de pierre,
L’espoir n’est plus que cendres sur l’autel désert.

Fuyez !
Fuyez aussi loin que vous le pouvez…
Mais il est sans doute déjà trop tard !

Les cloches sont muettes et pleurent le silence dans un ciel oublié
Les Dieux se sont entretués.

Fuyez… La bête est réveillée !

¤ Cat ¤ ©

mardi 23 août 2016

"Je t'offre un bout de peau pour que tes mains se rappellent à nos caresses. Au fleurir d'un grain, quand picotent les frissons sous le doux de tes doigts (...)"

¤ Cat ¤

vendredi 1 juillet 2016

En libre oiseau

C’est un jour tristesse, un jour trop gris
De ceux qui « brument » nos matins au rythme des mélancolies
C’est un jour comme ça, un jour de grand brouillard
Que mes pas lourds se sont jetés sur les pavés du mot hasard
Je t’ai laissé seule dans ton lit, à moitié nue et endormie
Je t’ai laissé et sans un bruit, je suis parti rêver mes nuits

Sur mes chemins de liberté
J’entends souvent tes larmes coulées
Comme l’océan claque ses maux en colères froides sur les bateaux
Ou que « cascadent » tes cheveux sur tes épaules et sur ton dos
Je les entends glisser… En bord de lèvres s’écraser
De celles que j’ai tant murmurées dans les frémis de nos baisers

Je sais, je t’ai abandonné
Pour me crier en va-nu-pieds
Parce que j’ai peur de ces silences qui nous enferment dans nos souffrances
Et parce que vivre ton absence me fait moins mal qu’indifférences
Pourtant je t’aime à en crever et t’aimerais l’éternité
Mais j’ai besoin de respirer mille autres choses que verbe « aimer »

Lève les yeux…  Je suis l’oiseau
En bout de plume j’écris ton nom sur le fragile de ma peau
Et sur ma route, mille arcs-en-ciel, mille poésies
Mille et une âmes qui vagabondent en perles de vie
Je suis l’oiseau, belle hirondelle ou noir corbeau
Je suis l’oiseau et je suis libre de mes mots

Et quand le soir parfois « m’obscure »de pensées noires
Quand l’océan reflète le doute dans mon miroir
Je vois la lune se dessiner de ton sourire
Et les étoiles jouées de ton grain dans un soupir
Quand le cafard vient susurrer dans ma mémoire
Je lis tes courbes dans le vieux livre de notre histoire

Dans mon désert d’errance souvent j’ai froid
Pourtant je sais que je ne reviendrais pas vers toi
Je t’ai volé ton doux visage que j’ai gravé dans mes prunelles
Et qui se cache en souvenirs pour me rappeler que tu es belle
Je t’abandonne aux bras de l’autre qui t’aimera bien mieux que moi
Mais je te garde sur mon chemin que je piétine en hors-la-loi.

¤ Cat ¤ 01/07/2016

mardi 28 juin 2016

Il avait perdu la tête...
Les secrets déterrés puaient un passé qu'il avait voulu glisser dans l'obscur cimetière de sa mémoire déchirée.
Toutes ces années, on lui avait menti.
Toutes ces années... Pour rien.
Il existait mille façons de mourir. Pourtant, on l'avait assassiné bien avant sa naissance.
Alors pour oublier, il avait effacé ses souvenirs à coups de lames tranchantes et figé les regards morts dans le creux de son âme.
Certains n'avaient pas compris. D'autres n'en avaient pas eu le temps. La seule qui avait deviné avait été sa mère. Et c'est en lui offrant un dernier sourire, comme un pardon, qu'elle avait, elle-même plonger la lame étincelante dans sa gorge fragile pour laisser s'écouler sur sa robe blanche, ce qu'elle savait comme un sang mauvais.
Il s'en était allé, sans se retourner, sans même l'embrasser une dernière fois. Il s'en était allé parce qu'il ne lui pardonnait pas.
On l'avait rendu fou et cette folie avait pris place sur l'échafaud.
Et comme un fou, il a crié COUPABLE.
Et comme un fou... Il a perdu la tête.

¤ Cat ¤ 28/06/2016

vendredi 17 juin 2016

Et nous nous retrouverons dans nos silences
Muets de ces cris qui dormaient sur nos lèvres
Comme deux enfants échappés du zoo de la vie
Nous nous retrouverons
En bord de précipice

Aveugles d’une lune sanglante
Face à face
Nous compterons les étoiles dans nos têtes
Déprimées

Nous nous retrouverons

Et sourds des murmures de la terre
Le vide tout autour de nous
Sur le fil d’un rasoir trop aiguisé
Nous nous trancherons les restes de nos pensées

Nous nous retrouverons sur la plus haute falaise
Le vent en puissante bourrasque
Pour nous empêcher de sentir
De respirer

Odeur exquise d’une mort certaine

Mais il nous restera le toucher
Et nous nous ressentirons en bout de peau
En bout de main
Nous nous retrouverons alors
Et nous ferons l’amour
Celui de l’interdit
Celui du grand vertige
Avant de s’envoler
Libres
Libres et reposés

Avant de s'envoler
Et de mourir
L’un en l’autre
Dans nos silences.

¤ Cat ¤ 17/06/2016

vendredi 10 juin 2016

Souvenirs... Ou pas !

Je me souviens des silences qui vomissent le soir
Des fantômes qui frôlent la trop faible lumière des couloirs
Je me souviens…
Et ces draps blancs qui m’écorchent la peau
De leurs frêles caresses en vilain jeu de maux

Je me souviens du tragique grincement des chariots
Qui « sourdine » mes tympans en écho de cerveau
Je me souviens…
Et l’odeur de la mort qui lacère mes narines
Entre mille sueurs et deux flaques d’urine

Je me souviens de tous ces sourires des personnes que je ne connais pas
Et je vois dans leurs yeux les larmes fragiles de ce que je ne comprends pas
Je me souviens des baisers sur mon front qui n’effleure pas mon âme
Parce que je ne sais pas, je ne sais plus et que je me fiche de mes drames

Je me souviens…

Je me souviens de demain parce qu’hier n’est plus
Et qu’aujourd’hui mon regard dans l’oubli s’est perdu

Je me souviens…
Je me souviens que je ne me souviens plus.

¤ Cat ¤ 09/06/2016
Les anciens abattoirs transpirent leur froid
Sur l’hiver qui sommeille en bordure de bois
Les carcasses de béton étouffées dans les bras des ronciers
Sont devenue les abris des vieux loups carnassiers.

L’hirondelle en vacance ne fait plus le printemps
Elle a peur du chasseur qui s’approche lentement
De l’infrastructure trop fragile qui s’épouse de la terre
Et qu’un simple coup de vent peut changer en cimetière

L’homme et l’animal équidistant l’un de l’autre
Les bourrasques d’hiver dansent le gel sur l’épeautre
Et s’écoule la source en eau claire divine
Sous le pont souvenir où s’abreuve l’ondine.

La flèche de l’archer dans le cœur de la bête
Lui raconte l’histoire du sang des poètes
Il voit surgir sa mort comme jaillissent les eaux cachées du fond des troglodytes
Et il l’entend lui murmurer les mots sucrés des caresses maudites.

La lune défigurée en perpétuelle rénovation
Lui pleure son étoile qui dévergonde son nom
Plus jamais le vieux loup n’hurlera ses sagesses
Il s’endort simplement sur la fin des promesses.

¤ Cat ¤ 08/06/2016

Bleu terre

Bleu terre

Elle a la gueule de travers
Dévorée par ces maux bien plus froids que l’hiver
Une lune vulgaire
En gerçure profonde sous l’arcade sourcilière

Elle a la gueule des mauvais jours
De ceux qui ne riment plus avec l’amour

Et son sourire à l’envers
Crache le sang sur l’autel des prières
Sous le fard à paupières
Le « beurre noir » ne s’endort qu’au dernier coup de colère

Elle a le sourire à rebours
Retourner et creuser comme un champ de labour

Elle dégueule ces couleurs éphémères
Que les poings assassins ont dessiné sur ses chairs
Sous ses yeux le trait fin d’eye-liner
En parade noirceur aux beautés de l’enfer

Elle a le regard en contre-jour
Et personne ne voit ses appels au secours

Elle a le visage recouvert
Des violences bestiales d’un mari tortionnaire
Sur ses joues… Les larmes de verre
Qui s’écoulent trop paisibles comme l’eau des rivières

« Tic-tac » le compte à rebours
Demain ne sera pas un mauvais jour

Elle a la grimace mortifère
Du mascara pour masquer la mascarade trop amère
Une main sur le revolver
Ses douleurs enterrées dans un vieux cimetière

Un dernier petit tour
Un point de non-retour

¤ Cat ¤ 03/06/2016



La femme qui pleure – Pablo Picasso (1937)