Petit chat joueur de mots, je pelote mes poésies de caresses câlines et je griffe parfois pour défendre les maux. J'écris le "je", le "nous", le "vous" et je ronronne souvent sous l'effleure de ma plume. J'invente, je tente... Juste pour le plaisir.

Fines moustaches et libres pensées... Je guette la rime et vous partage mon petit coup de patte.

Je ne suis pas un écrivain... Je suis le chat "couseur de mots" et vous êtes... mes petites souris inspiratrices.

mercredi 15 juillet 2015

Petite fleur des champs


Quelques marguerites ont fleuri dans le silence des nuits blanches. Une* pétale pour un « je t'aime », et des centaines d'autres d' »un peu », « beaucoup ».
Et là-bas… Le corps nu de l'une d'entre elles, assassinée par un dernier « pas du tout ». Abandonnée dans son cri chuchoté, elle coule sa dernière pétale comme on coule larme futile sur un amour à jamais disparu. Elle secoue sa tête jaunie sur le corps inerte de l'amoureuse, comme une caresse volée pour la faire frissonner. Une toute dernière fois. Mais sa peau trop pâle a fermé son regard aux passions. Le vent, en souffle agacé, hurle dans les arbres, sa colère soudaine. Le sifflement froid dans le creux de l'été. Le cri déchiré d'un appel à « trop tard ».
Recouvert par le ciel obscurci de cette fin de journée, l'enfant attend la nuit pour s'oublier à son sang. Les pétales meurtries ont rougies simplement et la tige marguerite se désole lentement. Elle se voulait « beaucoup » pour l'entendre sourire, et s'espérait juste mourir dans un « passionnément » hurlé à la prairie.
A jamais amputée, elle périt tristement, s'écrasant, à bout de souffle, sur le corps endormi dans une trop grande éternité.
Et voici qu'elle s'immortalise sur la peau de l'enfant. Le baiser doucereux d'un adieu crucifié sur la croix des « pourquoi ».
Et partout dans les bois, on entend hululer le hibou majesté. Et partout, on l'entend appeller la nature pour protéger cet enfant, où s'endort joliment, la petite marguerite, tatouée sur son corps.

- Cat - 15/07/2015

 * Ne cherchez point de faute ici... J'ai volontairement "féminisé" le pétale

Géhenne (Dans l'enfer du harcèlement)



Les parfums du désert ensablés sur sa peau,

Voyagent jusqu'au noir de son regard brûlant,

Souvenir d'une terre aux senteurs de l'Orient,

Naziha se dévoile au criant de ses maux.




Quand se brillent au soleil ses reflets orangés,

Aymeric se coiffe de casquettes trop sombres,

Il écrit sur les murs ses douleurs en jeux d'ombres,

Les larmes de rousseurs sur ses deux joues tâchées.




Sous ses pulls troués où respire la sagesse,

Ses haillons d'oxygène au gris de sa misère

Lui baillonne son cri qu'elle voudrait ne plus taire,

Maëva dans sa faim se grignotte en tendresse.




Brin de charme latin au profond de ses yeux,

Grégorio se « pause » aux caprices de ses mots,

Il voudrait les vomir et les rendre plus beaux,

Tous ces sons écorchés qu'il bégaie dans l'honteux.




Elle est belle Marie sous le rouge de ses joues,

Ses gourmandes rondeurs dansent maux sur son corps,

Mélodies caloriques que ses grammes dévorent,

Mais que chante un sourire aux espoirs les plus fous.




Et Pierre au souffre d'une lecture troublée,

S'enlarme à lire ces mots qu'il ne comprend pas trop,

Comme un caillou jeté au fond de son cerveau,

Il alourdit sa peine et noie ses facultés.




Sur son visage griffé aux brûlures éternelles,

Rosa ose un sourire aux couleurs esthétiques,

Les flammes de l'accident ont comme un goût tragique,

Dans le regard des autres qui n'offrent plus leur ciel.




Naziha, Aymeric, Grégorio ou Marie,

Petites poupées qu'on assassine à coup de rire

A coup de mots jusqu'au souffrir, jusqu'au mourir,

Harcèlement qui se « silence » dans leurs cris.

- Cat - 15/07/2015

vendredi 3 juillet 2015

La fantastique psychose d'une névrosée et d'un schyzo


Elle écrase sa cigarette sur la paume de sa main. Ses lèvres arrachées ne savent plus crier. Sous les cendres brûlées se dessine l'été, cicatrice grisée en sourire oublié. Quelques gouttes de vent, en chemin sur ses doigts, chasse dans son souffle, la poudre brûlante. Elle la voit s'envoler, en légère tristesse, comme s'envole la coccinelle pour s'embrasser au ciel.
Il la voit allumer une deuxième cigarette et ressent la fumée capturer ses narines. Une odeur de passé au visage de son père qui s'invente un sourire sous le clos de ses paupières. Et il rêve d'arracher, le mégot rougeoyant, pour goûter à ses lèvres déposées furtivement sur le filtre. Un filet de salive, qu'il imagine sucré, sur sa bouche gerçurée aux sécheresses narcotiques.
Il la regarde planer dans le fond de ses yeux vides, mais la voit danser dans son bout de miroir brisé. Elle reflète la grâce figée des petites ballerines dans leur boite à musique, et lui seul à la clé pour la faire vibrer.
Le parc est magnifique quand les fleurs se dessinent en sourires colorés, et le temps suspendu quand le saule élégant pleure son ombre sur leurs têtes évadées aux pensées d'un ailleurs. Le silence est bruyant, il voudrait plus de rires d'enfants, plus de vies chuchotées. Le calme de ses trop longues journées sont un cri assassin dans leurs crânes fatigués. Le silence est bruyant parce qu'il vit de leurs mémoires et certains souvenirs devraient parfois rester dans le noir.
Et l'autre…
Le blanc de sa blouse tâché de leurs baves ne reflète la lumière que d'un ciel trop pâle. Il est là sous son arbre à flâner au silence. Un silence apaisant qui l'invite chaque instant à rêver de son monde souriant. Loin, très loin de ces morts-vivants, aux symptômes différends, qui frôlent, en légèreté spectrale, le petit bout de pelouse, symbole de leur quotidienne liberté.
Et puis Clarisse, Marie, Jean-Pierre, Michel, Abdel… Ces enfants de l'oubli qu'on laisse un peu mourir dans les murs cracheurs d'indifférences. Ces murs qui dévorent leurs âmes et qui les broient dans leurs puissantes mâchoires illusoires, pour les vomir vide et dénudé de tout ce qui les rendaient vivantes. Ces mêmes murs qui respirent leurs cris, et qui les insufflent vicieusement, comme le souffle du diable moqueur, jusqu'aux cellules voisines. Un peu plus de souffrances dans leur sommeil sans rêves.
Elle écrase sa cigarette sur la Mort gravée à l'encre noire d'un passé difficile. Le tatouage rebelle d'une enfance suicidée à l'aiguille infectée. La brûlure déchire la mâchoire squelettique, et lui impose alors un étrange sourire. Même la faux a coulé son obscur tranchant sur le bout de sa peau qui ne sait plus souffrir. La pluie neuroleptique lui a lavé ses larmes dessalées et elle vomit la nuit en somnifère dans son morbide ennui. Quelques pages arrachées d'un vieux conte de fées, gisent ensanglantées dans le fond de son coeur. Le reste du bouquin a parsemé ses cendres sur les regards crevés des autres endormis.
Et lui…
Il est le seul à savoir la toucher. Souvent, il camisole son désir pour la tenir simplement serré contre lui. Ses mains ne cherchent que la douceur de ses cheveux, pourtant cassés à force de se les arracher. Son odeur même l'enlace dans les profondeurs de son rêve. Son cerveau assassiné à grand coup de médicaments bleutés, laisse parfois passer un rayon de lumière où il s'entend l'amant heureux aux embrasses d'une mer sensuelle.
Et ses longues années à fouler le carrelage trop blanc de l'asile, comme un fantôme errant au milieu d'un cimetière sans bruits, l'emportent chaque jour un peu plus jusqu'au néant abyssal, où son corps de pantin se caresse impudique, aux flammes de la bête.
Il la regarde écraser sa troisième cigarette sur un bout de peau encore vierge, à l'intérieur d'une cuisse, qui jadis, était blanche. Il voudrait ressentir cette douleur qu'elle ne semble plus éprouver. Mais elle n'a plus mal comme il n'a plus peur.
Ce soir, sa lune s'est pendue au fil de ses étoiles.
Et demain, quand Sonia, Robbie, Chloé et les autres, cesseront de crier l'obscurité et joueront la lumière sur les chemins du vieux parc, les oiseaux chanteront le printemps sur les branches du saule qui coulera son ombre sur un autre elle, un autre lui… Perdus dans leur délire onirique.

- Cat - 03/07/2015


mercredi 1 juillet 2015

Jeu de triche (Ou mauvaise pioche)


Entre toi et moi
Le jeu de la Mort


Le grand échiquier a pleuré le noir
Sur le blanc impur d'un mariage truqué
Les dés sont jetés
J'avance de trois cases mais l'impair passe
Sur le manque d'espoir


Entre toi et moi
Comme un toi sans moi
Tu as fait un six
Je double la mise et j'attrapes la corde
Autour de mon cou
Ne fais pas un trois ou le nœud coulant
Dans l'ombre océan
Noiera le silence


La mine de crayon
Suicidée sur le papier des doutes
Bout de gomme décapité
Ne crie plus notre amour
Et dégueule les toujours
Entre toi et moi


Les armes ont pleuré
Sur nos corps travestis
Criblant nos destins d'un mauvais jeu de guerre


Entre toi et moi
Le fossé se creuse
Comme se creuse nos tombes
Sans piqué de croix…
Les ronds ont gagné !


L'énigme plantée dans ton œil
Te souffle la réponse
L'aiguille dans mon bras
M'essouffle dans la course
Et si je recule
Encore de deux pas
Un lit de rocher
Pour me reposer
A moins que mes larmes
Donnent leur langue au chat !


Entre toi et moi
Tu es précipice
Et je tombe en toi
Le jeu est fini


Le baiser mortel d'infidélité
Nous place face au souffle
Du dragon maudit
Ecoute les flammes dévorer nos âmes
Tu es chevalier…
Retourne en prison !


L'épitaphe gravée d'un bonheur lointain
A saigné ses mots sous l'acide putride
Je passe mon tour !

Entre toi et moi
Le jeu de la Mort
Vaut-il la chandelle ?

Les pions colorés se sont crucifiés
Ne reste sur la table
Que la Dame trompée !
 
Entre toi et moi...

- Cat - 01/07/2015