Petit chat joueur de mots, je pelote mes poésies de caresses câlines et je griffe parfois pour défendre les maux. J'écris le "je", le "nous", le "vous" et je ronronne souvent sous l'effleure de ma plume. J'invente, je tente... Juste pour le plaisir.

Fines moustaches et libres pensées... Je guette la rime et vous partage mon petit coup de patte.

Je ne suis pas un écrivain... Je suis le chat "couseur de mots" et vous êtes... mes petites souris inspiratrices.

vendredi 25 septembre 2015

Novembre

Si un nuage passait
Si une ombre passait
Si une feuille passait
Novembre passerait tout autant

Si de froid je tremblais
Si de peur je tremblais
Si d'espoir je tremblais
Novembre me ferais trembler tout autant

Alors que noir se peut
Sur un rideau de voile écorché
Le ciel de mon novembre
Est pour toujours à jamais masqué

Et si le vent m'emportait
Si l'oiseau m'emportait
Si son cri m'emportait
Novembre m'emporterait tout autant

Si de trop souffrir je me taisais
Si de croire je me taisais
Si de vivre je me taisais
Novembre me ferait taire tout autant

Alors que sombre mes nuits
Au brouillard de l'automne effeuillé
Les silences de mon novembre
Sont pour toujours mes larmes versées

Et pourtant, si de mes décombres creusaient
Si, de mes désespoirs creusaient 
Si, de mes vides creusaient
Novembre creuserait plus profond que moi tout autant

Si la nuit m'éclairait
Si le noir m'éclairait
Si la lune juchée entre deux silences m'éclairait
Novembre m'éclairerait tout autant

Alors le dilemme en funambule
Entre le sombrer et marcher
Le creuset de mon novembre
M'achèverait dans mon écueil

Aussi, des brumes étranges m'envelopperait
Aussi, le froid de l'hiver me glacerait
Alors, la mort sur mon corps danserait
Et novembre dans sa grisaille m'oublierait comme à jamais je l'oublierait

Et si mon souffle se dérobait
Si mes paupières se dérobaient
Si la vie accrochée aux chagrins d'automne se dérobait
Novembre se déroberait en moi tout autant

Alors sous l’œil humide des châtaigniers déshabillés
Lorsque le vent gris hululera la nuit
Le souvenir pluvieux de mon novembre
Coulera mille larmes sur mon âme.

¤ Cat et Mathieu ¤ 25/09/2015





vendredi 11 septembre 2015

Une dernière fois... Valser la mer

Et je voudrais danser la mer
Pour qu'elle m'apprenne à m'évader
Un corps à corps loin de la terre
Pour m'oublier aux vents salés.

Et je voudrais vous parler de lui
De l'homme sirène qui m'a conquise
De ses yeux verts, coquilles de pluies
Qui perlent souriantes sur ma peau grise.

Grise d'ennui de vivre l'Homme
Qui ne sait plus le verbe « aimer »
S'écrire l'histoire en bout de gomme
Pour s'effacer aux haines passées.

Et je voudrais vous parler un peu d'elle
La femme poisson dans ses abysses
Ses yeux noyés de larmes de sel
Qui glissent hurlantes sur ma peau lisse.

Lisse comme le verre qu'on vide trop vite
Quand on ne sait plus vivre l'amour
Et qu'on dégueule nos vies maudites
Sur un comptoir de mauvais jours.

Et je voudrais vous parler de moi
La marionnette aux fils cassés
Que plus personne ne brisera
Quand dans les eaux je perdrais pied.

Et je voudrais danser la mer
Et m'enlacer à l'homme sirène
Vomir l'écho de mes prières
Une dernière fois souffrir mes chaînes.

¤ Cat ¤ © 11/09/2015

mardi 8 septembre 2015

Les larmes des forêts

Et demain s’envoleront les forêts. Ne laissant à la terre que ses racines de chairs. Nous serons tous pendus aux déchets de nos vies et nous pourrirons nos carcasses dans le feu des enfers. Nos vertes prairies en charbon consumé, fumeront nos pensées que nous cracherons au silence des mers, comme nous tousserons nos cancers dans le froid de l’hiver.
Les arbres s’oublieront au céleste éphémère, que l’humain trop pressé, à changé en poussière. Et la terre brûlée chantera ses souffrances sous nos pas fissurés aux gerçures carnassières. Nous serons les cadavres vulgaires, entassés comme des fous dans la gueule des misères, qui s’apprêteront au festin sur l’autel de nos vaines prières.
Nos enfants, impuissants, « larmeront » leurs regards desséchés quand l’adieu des forêts  glissera l’univers dans un souffle de verre. Ils s’arracheront les masques à oxygène, les testaments retrouvés sous les cendres des guerres. Ils s’arracheront l’héritage funeste de leurs pères, ces hommes inconscients à la conscience meurtrière.
Dans des boites de conserves, quelques ridicules petites bulles d’air, se vendront au marché noir sous l’œil engraissé d’un vieux vers de terre.
Les autres. Les autres dormiront sous les cartons souillés aux parfums nucléaires que les vieux, plus fragiles, vomiront en tumeurs rancunières. Et de temps en temps, un shoot de lumière dans nos veines goudronnées, une dose suicidaire de ce que nous avons massacrés. Et de temps en temps, nous vivront la forêt, dans nos rêves effacés aux nombreux jets de pierres. Souvenirs irréels de ces matins vivants où la forêt ne savait pleurer que la douce rosée.

Et de temps en temps… La main sur le revolver.

¤ Cat ¤ 08/09/2015
Photo Google image

lundi 7 septembre 2015

Quarante muses de fièvre

(Quand l'écriture souffre)

J’écris une vie du bout de ma morte plume. Une vie fragile en fond de gris de brume. Elle m’offre son sang pour l’étaler sur le papier, mais j’ai perdu le verbe « écrire » et je m’endors du mot « souffrance ». Le vieux papier buvard, tâché à l’encre rouge, n’absorbe plus, depuis longtemps, le flot de mes pensées. Il crache la vie, comme s’écoule le temps, s’égrenant lentement sous les marées violentes. Coup de pointe d’un stylo sur le glissant papier, je trace à l’infini la ligne des histoires. Ma rime autour du cou, je serre à m’étouffer et je me pends aux vers que je croyais nouveaux. Je ne sais plus cette vie, elle a fui mon cerveau ou s’est-elle oubliée dans l’amnésie des mots ? Mon écriture malade agonise dans sa fièvre et elle vomit le vide sur l’autel des consciences. Pour retrouver l’envie j’avais besoin des rêves, de ceux qui riment jolis dans les embruns d’amour, mais mes sombres écrits s’éveillent dans les cauchemars que la nuit interdite m’arrache à coup de lune. J’ai mal à ma plume et je saigne d’une encre trop noire. De celle qui nécrose nos âmes putréfiées. Et quand l’infâme gangrène me rongera les os, je glisserais mon verbe dans la fosse creusée et j’attendrais demain pour renaître du néant. Dans l’attente de ce jour, je farandole mes mots, je danse les sourires qui s’arc-en-ciel de poésie, et j’essaie de rêver. Mais pour rêver d’un nous, j’avais besoin d’un toi et toi tu n’es plus là depuis ma mort subite. Et je ne t’en veux pas, tu as choisis tes maux, moi je préfère les miens, noyés au fleuve suicide.

Mes mots vous choque et s’entrechoc, mais j’ai la rage d’écrire, alors je cherche encore ma fuyante déité. Je l’espère retrouvée soufflé d’inspirations, pour réécrire cette vie que j’ai laissée tomber.

¤ Cat ¤ 07/09/2015 

jeudi 3 septembre 2015

Une super rentrée

Une super rentrée

Une super-rentrée se doit d’être préparée avec méthode et attention. Beaucoup d’attention. C’est là tout l’objectif d’une super-maman.
Cartable et fournitures scolaires : OK
Papiers administratifs : OK
Photos d’identités : OK
Nouvelles baskets pour faire plus fun : OK
Carte de car, de cantine… OK
Une super-maman garde le sourire et accompagne toujours son petit oisillon jusqu’aux grilles du collège, le premier jour de cette fameuse rentrée scolaire. Elle n’a pas un seul faux-pli sur sa jupe fraîchement repassé, point de mèches folles qui se risqueraient à voler au vent, loin de son chignon impeccable. La super-maman s’applique a toujours avoir au moins quinze minutes d’avance sur l’horaire de rentrée afin de prendre le temps d’embrasser tendrement son enfant pour lui souhaiter une excellente journée. La super-maman est vraiment une super-maman !
Et puis il y a les autres…
Les super-mamans qui ne connaissent de la perfection que ce que la nuit leur permet de rêver. Les super-mamans, qui sans vraiment le vouloir – et heureusement d’ailleurs, sinon elles ne seraient pas vraiment super – font « foirer » la rentrée scolaire de leurs enfants.
Très souvent, ces super-mamans sont insomniaques, migraineuses, stressées à la limite de la dépression. Très souvent, elles ont de gros soucis qu’elles ne savent pas vraiment gérer. Elles se noient vite dans un verre d’eau, et pour certaines, ce verre d’eau est l’équivalence d’un lac, voir d’un océan. Mais ce sont quand même des super-mamans !
La veille de la rentrée, ces « autres », insomniées  au rythme d’un agaçant tic-tac, se verront projeter hors de leur lit au cri barbare d’une sonnerie qui résonnera dans leur tête une bonne partie de la matinée. Pour ces super-mamans, cartables, fournitures, papiers… OK, OK, OK. Zut ! Elles n’ont pas pensées aux photos d’identités. Tant pis, le photomaton du supermarché capturera le visage de leurs enfants à la fin de cette journée. Un pas de course de plus et un premier mot de mécontentement du responsable de la Vie Scolaire dans le carnet de l’enfant. Il faudra s’y faire… Avec ces super-mamans, ce ne sera sans doute pas le dernier. Les nouvelles chaussures : c’est fait – In extrémis. Ne pas oublier les trois boites de mouchoirs jetables pour maman qui ne seront plus que souvenirs poisseux à la fin de cette journée.
Au petit déjeuner, ces super-mamans se veulent rassurantes. « Tu verras, tout se passera bien. Tu te feras une tonne de nouveaux copains… ». Alors qu’en réalité, les doutes et les peurs se jouent panique dans le fond de leurs pensées : « Oh Mon Dieu ! Mon bébé, seul, dans cette arène sanglante de visages inconnus. Le car, la cantine, les horaires… Comment va-t-il gérer tout ça ? Oh mon Dieu… oh mon Dieu ! ». Et tout ça avec le plus large des sourires. Surtout ne pas leur dévoiler les hurlements et les sanglots qui se déchaînent en elles. Surtout ne pas leur montrer qu’elles puissent douter de leurs capacités à se débrouiller. Parce que chaque enfant est capable d’y arriver. Les super-mamans croient en leurs enfants, seulement, leur cerveau, lui, ne sait pas suivre cette logique. Alors parfois… ça coince !
La super-maman se cale quelques minutes dans la salle de bain, souffle, respire, enfile un jean à la va-vite et le premier tee-shirt qui lui tombe sous la main, souvent celui de la veille avec la grosse tâche d’éclaboussure d’huile sur le devant. Un coup de brosse rapide, pas le temps de s’attacher les cheveux. Après tout, elle n’aura sans doute pas le temps de sortir de la voiture. Qui pourrait la voir ? Si ce n’est le regard de son enfant qui lui montrera une certaine indifférence, mais qui cachera un gros : « Pourvu que personne ne la voit avec moi ».
Et bien entendu, quelques minutes avant de quitter la maison, cette super-maman cherchera ses clés de voitures pendant plusieurs secondes, qui, à ce moment là, paraîtront une éternité.
Go, go, go… En voiture ! Pas le temps de vérifier si on a oublié quelque chose. Le plus important est dans cette voiture : Le cartable et… son enfant.
Cette super-maman n’est jamais en retard… Mais elle n’est jamais non plus en avance. A croire qu’elle est destinée à l’éternel « tout pile ». Hop, un rapide bisou sur la joue suivit d’un « bonne journée » éclair et l’enfant se voit expédié de la voiture à la vitesse grand V (ben oui, il y a souvent d’autres super-mamans qui attendent derrière elles).
Finalement, cette rentrée semble ne s’être pas trop mal passée, sauf que… Coup de téléphone du Collège. Ces super-mamans là ne lisent jamais les papiers jusqu’au bout, et si elles le font, l’Alzheimer semble s’amuser à leur gratter la partie la plus importante de leur cerveau. L’enfant ne termine pas à midi. Journée d’adaptation paraît-il. Et qui dit cours l’après-midi, dit pique-nique à midi. La super-maman ne s’affole pas (enfin si… Mais elle se félicite d’avoir opté pour le yoga plutôt que le macramé et elle respire, elle respire, elle respire…). Hop, hop, hop… Un petit tour au supermarché le plus proche, pique-nique dans le sac, retour au collège – Surtout ne pas voir le visage affolé de son enfant – accuser le regard réprobateur du professeur et quitter les lieux aussi vite que l’on y entré,  les épaules baissées.
Mais le plus merveilleux dans ces super-rentrées, c’est le sourire des enfants quand ils rentrent de leur première journée d’école. Aucun reproche, juste une certaine excitation à raconter cette rentrée.

Nous sommes toutes des super-mamans. Pas les meilleures très certainement, mais pas les pires. Ce qui reste le plus important finalement, super-rentrée ratée ou pas, c’est le sourire de nos enfants qui nous assure que tout va bien. Mais, entre nous, on est quand même vachement contente, nous, les autres super-mamans, de ne pas subir chaque jour ces « super-rentrées ». 

¤ Cat ¤ 01/09/2015
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