Petit chat joueur de mots, je pelote mes poésies de caresses câlines et je griffe parfois pour défendre les maux. J'écris le "je", le "nous", le "vous" et je ronronne souvent sous l'effleure de ma plume. J'invente, je tente... Juste pour le plaisir.

Fines moustaches et libres pensées... Je guette la rime et vous partage mon petit coup de patte.

Je ne suis pas un écrivain... Je suis le chat "couseur de mots" et vous êtes... mes petites souris inspiratrices.

mercredi 25 novembre 2015

Les notes de l’hiver ont glissé sur la plaine
Un parterre fleuri de flocons doux et blancs
Les violons suspendus aux branches des arbres
Pleurent les premières gouttes de froid sur les corps endormis
Ils étaient des dizaines à rêver au soleil
Ils se rêvent aujourd’hui sous les feuilles d’un chêne
J’ai compris leur silence quand j’ai vu le poison
Se couler sur les peaux en sourire à la Terre
Et j’ai vu dans leurs yeux quelques bouts d’un adieu
Qu’on chantait autrefois dans les vieux cimetières
Les oiseaux par centaines se dessinent dans le ciel
Le bruissement de leurs ailes est musique dans nos cœurs
Et j’écoute tristement le tourbillon de la plume
Se poser délicatement sur leurs paupières entrouvertes
Un écrit éphémère pour cacher l’obscurité
Qui s’est emparé ce matin
De ces enfants suicidés. 

¤ Cat ¤ 25/11/2015

mardi 24 novembre 2015

Et ces autres jours qui ressemblent à dimanche

On se croirait dimanche avec ce bruit de cloches qui hurle dans nos têtes. Et dehors, le silence s’est pavé de la rue pour se fuir dans nos pas. Le rêve a explosé sous la ville en colère, les terrasses ont pleuré le vide sur nos pensées. Plus rien ne bouge. L’oiseau ne chante plus, le vent a disparu. On ne parle plus de guerres, on ne parle plus de haine, on se tait de l’amour. On traîne nos souliers, comme on traîne un boulet, a force de cheville qu’on ne cesse de briser. Certains marchent pieds nus pour oublier la mer, qui meurt jour après jour noyée sous les cadavres. Le sablier du temps s’écoule dans nos veines, comme un mauvais poison qui tue les sentiments.
On se croirait dimanche avec ce bruit de cloches qui résonnent dans nos rues. Les prisons ont craché ce que l’on ne veut plus, et on reste là, à regarder mourir nos enfants devant leurs écrans noirs salis de nos naufrages. L’hiver ne viendra plus, les arbres l’ont figé sous la glace d’un demain que l’on ne verra pas. Et j’ai croisé le regard d’un requin en chemise, j’ai lu son sourire dans sa faim de profit. Et j’ai su. J’ai su que sa cravate d’aujourd’hui, serait sa corde de demain. Il se balancera, au milieu de centaine d’autres, dans la cour des écoles désertées du savoir. Les pantins pathétiques à moitié dévoré par les flammes gigantesques du brasier de nos livres. Et, danseront sur les murs, en valse comique, l’ombre de nos désillusions, tourbillon désolé.
On se croirait dimanche, les corbeaux déguisés s’apprêtent au festin dans nos églises fermées. Ils ont tué leur Dieu et vomit sur nos tombes, les restes d’un enfant planté sur une croix. L’oiseau de cendre, grimé en charognard, dévore nos pupilles sur l’autel bombardé. Et nous voici plongés, dans cette obscurité qu’on nomme indifférence et qu’on voudrait cracher dans un confessionnal pour le dernier pardon. Et j’ai vu tous les anges qui s’arrachaient leurs ailes parce que depuis longtemps, ils ne croient plus en nous. Je les ai vu mourir sous les ruines de notre foi, lâchement ensevelis contre un baiser du Diable.
On se croirait dimanche, mais il n’y a plus de messes. Les curés sont partis en colonie de vacances pour apprendre aux enfants quelques jeux trop vicieux. Et la bible souillée du liquide des jouissances se sait abandonnée sous la soutane incestueuse. Les cloches crient la sentence, mais l’Homme n’en veut pas. Elles coupent alors la corde du pendu défroqué et tintent dans nos cerveaux pour nous chanter la culpabilité.
On se croirait dimanche, la famille réunis à la table du Roi, s’empiffre de la dinde fourrée de ces coutumes, qu’à force d’habitudes, on ne connaît même plus. Et certains se dégueulent des discours politiques, que les chiens vagabonds ramassent à coups de langues, heureux de cette pitance qui les fera crever. On se croirait dimanche, les poubelles sont pleines des restes indigestes qu’on promet aux plus pauvres pour qu’ils se taisent et qu’ils meurent sans bruits. Et devant nos yeux gris, les enfants faméliques de ces terres lointaines, divertissent nos larmes qu’on essuie bien trop vite parce qu’un bout de la crise viens frapper à nos portes. Et lentement, le vin s’écoule dans nos gorges pour nous faire oublier les sécheresses des rivières et les pluies disparues.
J’ai vue la Terre mourir, étouffée sous nos milliards de déchets. Je l’ai vu disparaître dans un souffle de cellophane sous les fumées noires d'un tragique goudron, et personne n’était là pour le dernier adieu. Personne.
On se croirait dimanche, un dimanche comme les autres, et les cloches se sont tues.

¤ Cat ¤ 24/11/2015

mardi 17 novembre 2015

Dis-moi ? Viendras-tu encore dormir avec moi ?
J’ai laissé ton verre sur la table du salon.
Il ne respire plus tes lèvres, mais il me rappelle ta présence.
Et soudain, j’ai froid.
J’ai froid de ce manque de toi.
Et je ne comprends pas.
Je laisse ouverte la porte de notre chambre,
Et je reste à écouter  l’ombre de tes pas…
Qui n’approche pas.
Et je regarde ce verre vide sur la table,
Vide, comme se vide mon cœur de toi.
Sais-tu que nos draps ont gardé ton parfum ?
Ils se froissent dans mes larmes, mais n’effacent pas ta peau.
Pourquoi ne viens-tu pas dormir avec moi ce soir ?
Je te promets mes silences pour ne pas t’effrayer.

Et j’ai peur d’oublier ton sourire dans le reflet de mes yeux
Que l’enfer à crever comme on brise un miroir,
Ne laissant sur le sol que quelques morceaux de verre
Qui ne savent plus lire, qu’hier encore, on s’aimait comme des fous.
Et j’ai peur d’oublier dans mes veines en souffrance
Un bout de verre tranchant pour les faire saigner,
Dégueuler ces douleurs pour ne plus avoir mal
Me revivre de toi dans l’instant lumineux.
Je n’ai plus sur ma bouche
Le goût de ton dernier baiser
Que les gouttes de sang
Ont trop vite effacé
Je n’ai plus sur ma bouche…
Et je regarde ce verre
Colère inutile
S’écraser violemment sur le mur du salon
Parce qu’à présent je sais,
Que tu ne viendras plus jamais dormir avec moi. 

¤ Cat ¤ 17/11/2015

mercredi 11 novembre 2015


Que deviendrons nos larmes quand la pluie aura cessée ?
Un cri dans la nuit
Que l'enfant vomira ?
Ou juste un regret qui perlera sur la mort,
Comme l'oiseau empalé sur l'épine de rose.
Que restera t-il de nos amours suicidés
Sur la feuille oubliée
Aux dernières rosées ?
Je n'ai pas souvenir de t'avoir abandonné
Sur un quai plein de drames
Que tu croyais différents
Je croyais juste t'avoir protéger
Sous l'ombrage d'un saule 
Qui pleurait le soleil
Et le cœur en absence
Je réveille nos rêves
Les fleurs se sont fanées
Viens dormir dans mes bras.


¤ Cat ¤ 10/11/2015

lundi 2 novembre 2015

Maman est morte
Elle a cessé de respirer nos vies
Et s’est enfui dans les abysses des souvenirs
Maman est morte
Et n’a laissé que son corps vide
Endormi là, sur son grand lit de fleurs blanches
Je voudrais l’embrasser
Mais mes lèvres ont trop pleurées
Le goût amer de nos adieux
Maman est morte
Elle s’est laissée trop vite dévorée
Par la lumière d’éternité 
Ne nous laissant qu’un corps
Qu’on ne sait plus toucher
Maman est morte
Brisant son souffle sur le miroir de nos douleurs
Reflet d’amour en ricochet au fond du cœur
Et demain
Demain ces hommes la glisseront dans un grand trou
Là où le froid, là ou l’obscur captureront
Ce corps perdu dans les silences de la terre
Maman est morte
Et son sourire a navigué jusqu’à nos cœurs
Et, à jamais, s’est naufragé dans nos pensées.

¤ Cat ¤ 02/11/2015

Fatrasie

Floraison d'hiver
Larmes en fond de mer
L'épineux cactus
S'endort aux rivières
Et la lune éclaire
Le dernier sanctus

Dans les yeux gris de vénus
Où s'accroupit l'éphémère
J'ai rêvé ce consensus
Qui pleurait dans mes prières
Mon dernier maudit lapsus.


¤ Cat ¤ 31/10/2015