Petit chat joueur de mots, je pelote mes poésies de caresses câlines et je griffe parfois pour défendre les maux. J'écris le "je", le "nous", le "vous" et je ronronne souvent sous l'effleure de ma plume. J'invente, je tente... Juste pour le plaisir.

Fines moustaches et libres pensées... Je guette la rime et vous partage mon petit coup de patte.

Je ne suis pas un écrivain... Je suis le chat "couseur de mots" et vous êtes... mes petites souris inspiratrices.

lundi 30 mai 2016

Je suis le poète parmi les poètes
Mes mots frôlent la terre
Frêle caresse
D’une morte plume

Je suis l’ombre de mes pères
Souffle furtif
Autour des tombes

Ephémère

Mais vivant

Je suis l’insignifiant
Pathétique
Je rime au vent
Je rame…

Je rame ma rage
Et mes douleurs
Mais le silence en bruits de fond
Rythme mes poèmes…

Qu’on ne lit pas

Je suis vivant parmi les morts
Et j’aime ces morts
Illustres Maudits

Illustres…

Je suis le poète parmi les poètes
Celui qu’on ne voit pas
Derrière son mur

Et je vomis le marbre blanc
Sur la douceur des stèles fleuries…
Le ciel a froid de trop pleurer

Le cimetière plante ses croix
Sur les cadavres de mes aînés
De ces poètes qu’on croyait fous
Ces inconnus…

¤ Cat ¤ 30/05/2016

lundi 23 mai 2016

Elle l’affronte du regard
Mais elle sait qu’elle est déjà vaincue
Les larmes sous ses paupières
Sont ses tortures de demain
Elle le regarde pourtant
Elle le défie
Une dernière fois
Comme pour l’envoyer se faire foutre
Là-bas
Où les chiens dévorent les entrailles des morts

Dans le miroir de ses yeux
Elle ne voit plus que le reflet de ses douleurs
Mais peu importe
Elle le regarde
Parce que son âme vit encore
Parce que son âme semble plus forte

Elle le regarde lui sourire
Alors elle lui sourit
Mais il s’en fiche
Il sait qu’il a gagné

Ou le croit-il !

Elle lâche son regard
Juste quelques secondes
Et ouvre doucement la boite qui dort dans son lit blanc
Son corps n’est que souffrance
Mais elle oublie son corps
Et oublie les violences
Qui jouent dans son cerveau

Elle oublie même de cracher
Ses mémoires d’hier

Elle le regarde
Et le métal trop froid
Lui glace les mains
Qu’elle ne sent plus pourtant
Depuis bien trop longtemps

Elle le regarde encore
L’attache à ses pensées
Lui qui l’a possédé
Pendant plusieurs années
Comme un mari violent
Lui laissant sur la peau
Les nécroses affamées
D’un sang devenu noir

Elle le regarde toujours
Vaincue mais encore là
Et sur son crâne rasé
S’endort le bout de l’arme

Elle le fixe de ses yeux vides
Et lève un doigt au ciel
Et se met à sourire
Parce qu’elle choisit sa mort

Et dans un grand bruit sec
Elle « fuck son cancer ».  


¤ Cat ¤ © 23/05/2016

samedi 14 mai 2016

Depuis qu’il avait sur ses lèvres le goût de sa peau
Il ressentait ce besoin de l’aimer un peu plus
Lui
Qui ne savait pas aimer
Il avait susurré ses courbes du bout de ses doigts
S’écoutant des frissons
Qui pleuraient sur son corps
Comme frémissent les roses sous les larmes de pluie.
Lui
Emporté dans les flots
De ce corps-à-corps dangereux
Ne sais pas, ne sais plus,
Et voudrait renoncer pour ne pas le pleurer
Et voudrais renoncer pour ne plus le penser.
Depuis qu’il avait goûté son parfum
En baisers sur sa bouche
Il ressentait ce besoin de crier encore plus fort
Lui
Qui jouait du silence depuis tant d’années
Il avait chuchoté son désir dans le creux de ses reins
Fleur de peau
En pétales endormis
Sur son torse musclé.
Lui
Sous la vague du plaisir
A cesser de ramer dans le sens du courant
Et s’échoue sur les rives
D’un amour incompris
Mais pourtant si beau.

¤ Cat ¤ 14/05/2016

lundi 9 mai 2016

Sur le bûcher...

Au début, je n’ai pas cru au silence
Les bruits de la rue m’hurlaient trop leur présence
Et puis j’ai fini par ne plus les entendre
Et j’ai compris la mort sur son grand lit de cendres.

Solitude gangreneuse au secret de mes veines
J’ai tranché au couteau mes pensées bohémiennes
Va-nu-pieds qui croyait à la cour des miracles
Mais qui meurt sous les cris à la fin du spectacle.

Et les feux des ancêtres ne réchauffent plus les cœurs froids
En dedans tout est noir comme la mémoire des sous-bois
Quand le brasier dévorait leurs longues chevelures
Ne laissant à la terre qu’un charnier sombre obscur.

J’ai bluffé mes tympans des musiques du vent
Jusqu’au jour où l’hiver s’est glacé dans mon sang
Désormais se taisent les hurlements de nos âmes
Que le monde trop sourd laisse mourir dans les flammes.

¤ Cat ¤ 09/05/2016