Petit chat joueur de mots, je pelote mes poésies de caresses câlines et je griffe parfois pour défendre les maux. J'écris le "je", le "nous", le "vous" et je ronronne souvent sous l'effleure de ma plume. J'invente, je tente... Juste pour le plaisir.

Fines moustaches et libres pensées... Je guette la rime et vous partage mon petit coup de patte.

Je ne suis pas un écrivain... Je suis le chat "couseur de mots" et vous êtes... mes petites souris inspiratrices.

mercredi 25 novembre 2015

Les notes de l’hiver ont glissé sur la plaine
Un parterre fleuri de flocons doux et blancs
Les violons suspendus aux branches des arbres
Pleurent les premières gouttes de froid sur les corps endormis
Ils étaient des dizaines à rêver au soleil
Ils se rêvent aujourd’hui sous les feuilles d’un chêne
J’ai compris leur silence quand j’ai vu le poison
Se couler sur les peaux en sourire à la Terre
Et j’ai vu dans leurs yeux quelques bouts d’un adieu
Qu’on chantait autrefois dans les vieux cimetières
Les oiseaux par centaines se dessinent dans le ciel
Le bruissement de leurs ailes est musique dans nos cœurs
Et j’écoute tristement le tourbillon de la plume
Se poser délicatement sur leurs paupières entrouvertes
Un écrit éphémère pour cacher l’obscurité
Qui s’est emparé ce matin
De ces enfants suicidés. 

¤ Cat ¤ 25/11/2015

mardi 24 novembre 2015

Et ces autres jours qui ressemblent à dimanche

On se croirait dimanche avec ce bruit de cloches qui hurle dans nos têtes. Et dehors, le silence s’est pavé de la rue pour se fuir dans nos pas. Le rêve a explosé sous la ville en colère, les terrasses ont pleuré le vide sur nos pensées. Plus rien ne bouge. L’oiseau ne chante plus, le vent a disparu. On ne parle plus de guerres, on ne parle plus de haine, on se tait de l’amour. On traîne nos souliers, comme on traîne un boulet, a force de cheville qu’on ne cesse de briser. Certains marchent pieds nus pour oublier la mer, qui meurt jour après jour noyée sous les cadavres. Le sablier du temps s’écoule dans nos veines, comme un mauvais poison qui tue les sentiments.
On se croirait dimanche avec ce bruit de cloches qui résonnent dans nos rues. Les prisons ont craché ce que l’on ne veut plus, et on reste là, à regarder mourir nos enfants devant leurs écrans noirs salis de nos naufrages. L’hiver ne viendra plus, les arbres l’ont figé sous la glace d’un demain que l’on ne verra pas. Et j’ai croisé le regard d’un requin en chemise, j’ai lu son sourire dans sa faim de profit. Et j’ai su. J’ai su que sa cravate d’aujourd’hui, serait sa corde de demain. Il se balancera, au milieu de centaine d’autres, dans la cour des écoles désertées du savoir. Les pantins pathétiques à moitié dévoré par les flammes gigantesques du brasier de nos livres. Et, danseront sur les murs, en valse comique, l’ombre de nos désillusions, tourbillon désolé.
On se croirait dimanche, les corbeaux déguisés s’apprêtent au festin dans nos églises fermées. Ils ont tué leur Dieu et vomit sur nos tombes, les restes d’un enfant planté sur une croix. L’oiseau de cendre, grimé en charognard, dévore nos pupilles sur l’autel bombardé. Et nous voici plongés, dans cette obscurité qu’on nomme indifférence et qu’on voudrait cracher dans un confessionnal pour le dernier pardon. Et j’ai vu tous les anges qui s’arrachaient leurs ailes parce que depuis longtemps, ils ne croient plus en nous. Je les ai vu mourir sous les ruines de notre foi, lâchement ensevelis contre un baiser du Diable.
On se croirait dimanche, mais il n’y a plus de messes. Les curés sont partis en colonie de vacances pour apprendre aux enfants quelques jeux trop vicieux. Et la bible souillée du liquide des jouissances se sait abandonnée sous la soutane incestueuse. Les cloches crient la sentence, mais l’Homme n’en veut pas. Elles coupent alors la corde du pendu défroqué et tintent dans nos cerveaux pour nous chanter la culpabilité.
On se croirait dimanche, la famille réunis à la table du Roi, s’empiffre de la dinde fourrée de ces coutumes, qu’à force d’habitudes, on ne connaît même plus. Et certains se dégueulent des discours politiques, que les chiens vagabonds ramassent à coups de langues, heureux de cette pitance qui les fera crever. On se croirait dimanche, les poubelles sont pleines des restes indigestes qu’on promet aux plus pauvres pour qu’ils se taisent et qu’ils meurent sans bruits. Et devant nos yeux gris, les enfants faméliques de ces terres lointaines, divertissent nos larmes qu’on essuie bien trop vite parce qu’un bout de la crise viens frapper à nos portes. Et lentement, le vin s’écoule dans nos gorges pour nous faire oublier les sécheresses des rivières et les pluies disparues.
J’ai vue la Terre mourir, étouffée sous nos milliards de déchets. Je l’ai vu disparaître dans un souffle de cellophane sous les fumées noires d'un tragique goudron, et personne n’était là pour le dernier adieu. Personne.
On se croirait dimanche, un dimanche comme les autres, et les cloches se sont tues.

¤ Cat ¤ 24/11/2015

mardi 17 novembre 2015

Dis-moi ? Viendras-tu encore dormir avec moi ?
J’ai laissé ton verre sur la table du salon.
Il ne respire plus tes lèvres, mais il me rappelle ta présence.
Et soudain, j’ai froid.
J’ai froid de ce manque de toi.
Et je ne comprends pas.
Je laisse ouverte la porte de notre chambre,
Et je reste à écouter  l’ombre de tes pas…
Qui n’approche pas.
Et je regarde ce verre vide sur la table,
Vide, comme se vide mon cœur de toi.
Sais-tu que nos draps ont gardé ton parfum ?
Ils se froissent dans mes larmes, mais n’effacent pas ta peau.
Pourquoi ne viens-tu pas dormir avec moi ce soir ?
Je te promets mes silences pour ne pas t’effrayer.

Et j’ai peur d’oublier ton sourire dans le reflet de mes yeux
Que l’enfer à crever comme on brise un miroir,
Ne laissant sur le sol que quelques morceaux de verre
Qui ne savent plus lire, qu’hier encore, on s’aimait comme des fous.
Et j’ai peur d’oublier dans mes veines en souffrance
Un bout de verre tranchant pour les faire saigner,
Dégueuler ces douleurs pour ne plus avoir mal
Me revivre de toi dans l’instant lumineux.
Je n’ai plus sur ma bouche
Le goût de ton dernier baiser
Que les gouttes de sang
Ont trop vite effacé
Je n’ai plus sur ma bouche…
Et je regarde ce verre
Colère inutile
S’écraser violemment sur le mur du salon
Parce qu’à présent je sais,
Que tu ne viendras plus jamais dormir avec moi. 

¤ Cat ¤ 17/11/2015

mercredi 11 novembre 2015


Que deviendrons nos larmes quand la pluie aura cessée ?
Un cri dans la nuit
Que l'enfant vomira ?
Ou juste un regret qui perlera sur la mort,
Comme l'oiseau empalé sur l'épine de rose.
Que restera t-il de nos amours suicidés
Sur la feuille oubliée
Aux dernières rosées ?
Je n'ai pas souvenir de t'avoir abandonné
Sur un quai plein de drames
Que tu croyais différents
Je croyais juste t'avoir protéger
Sous l'ombrage d'un saule 
Qui pleurait le soleil
Et le cœur en absence
Je réveille nos rêves
Les fleurs se sont fanées
Viens dormir dans mes bras.


¤ Cat ¤ 10/11/2015

lundi 2 novembre 2015

Maman est morte
Elle a cessé de respirer nos vies
Et s’est enfui dans les abysses des souvenirs
Maman est morte
Et n’a laissé que son corps vide
Endormi là, sur son grand lit de fleurs blanches
Je voudrais l’embrasser
Mais mes lèvres ont trop pleurées
Le goût amer de nos adieux
Maman est morte
Elle s’est laissée trop vite dévorée
Par la lumière d’éternité 
Ne nous laissant qu’un corps
Qu’on ne sait plus toucher
Maman est morte
Brisant son souffle sur le miroir de nos douleurs
Reflet d’amour en ricochet au fond du cœur
Et demain
Demain ces hommes la glisseront dans un grand trou
Là où le froid, là ou l’obscur captureront
Ce corps perdu dans les silences de la terre
Maman est morte
Et son sourire a navigué jusqu’à nos cœurs
Et, à jamais, s’est naufragé dans nos pensées.

¤ Cat ¤ 02/11/2015

Fatrasie

Floraison d'hiver
Larmes en fond de mer
L'épineux cactus
S'endort aux rivières
Et la lune éclaire
Le dernier sanctus

Dans les yeux gris de vénus
Où s'accroupit l'éphémère
J'ai rêvé ce consensus
Qui pleurait dans mes prières
Mon dernier maudit lapsus.


¤ Cat ¤ 31/10/2015

samedi 24 octobre 2015

L'eau des rivières ne coule que pour pleurer nos âmes (Extrait)

Elle avait la peau laiteuse. La douceur d’un marbre blanc que l’on dessine du bout des doigts. Un grain de peau parfait. Trop parfait. Jamais aucune cicatrice n’avait osé sillonner les chemins onduleux de son corps. Aucun bouton disgracieux pour ternir sa blancheur, pareille aux ailes d’un ange. Je devais ressentir dans mon regard quelques imperfections que j’aurais eu plaisir à griffonner sous mes caresses frôlées. Je venais d’éteindre le poêle à pétrole, l’unique moyen de chauffage de ce sous-sol, et son corps de porcelaine ne tarderait pas à frissonner sous le froid de l’hiver. J’avais hâte de lire sa peau en million de frémissements.
            La grande table en inox, dévorant la lumière, reflétait, tel un miroir, les courbes de son corps nu endormi. Elle ressemblait ainsi à l’un de ces modèles qui gardait la pose devant l’œil artistique d’un peintre quelconque. Je n’aimais pas beaucoup la peinture. Je préférais l’immortaliser dans un coin de ma mémoire, là, où jamais personne ne pourrait la voir. Mais j’étais une artiste. Et mon nouveau chef-d’œuvre, bientôt, serait connu du monde entier.
            Lentement, la lame du rasoir glissait sur sa fine toison blonde, dévoilant peu à peu la fraîcheur de son intimité. J’écartais un peu plus ses longues jambes et je découvrais alors ses lèvres charnues dans l’invite d’une bouche gourmande. Mon corps ne restait pas insensible à cet écrin de désir et je sentais déjà couler le long de mes cuisses cette chaleur humide qui me brûlait jusque dans  mon bas-ventre. Mais je ne devais pas me laisser distraire par ce corps sublime qui m’inspirait pourtant autant de dégoût qu’il pouvait m’inspirer du désir. Je n’étais pas là pour ça, et surtout… ELLE n’était pas là pour ça !
            Ma belle au bois dormant s’éveillait enfin. Un léger tremblement qui lui laissait une impression de frou-frou sur la peau. Je ne pouvais m’empêcher de laisser glisser ma langue sur la courbe de ses hanches, ce qui la ramena définitivement dans ma réalité. Elle essaya d’ouvrir les yeux, mais je m’étais appliqué à lui coller les paupières avec une colle extra-forte. J’avais également profité de son état de somnolence médicamenteuse pour lui arracher les cils et les sourcils. Des larmes de sang séchées avaient coulé le long de ses joues comme un mauvais rimmel, lui laissant comme un masque de désolation sur le visage. J’ai deviné son cri dans ce son étouffé qui mourrait lentement dans le creux de sa gorge. Je voyais ses lèvres cousues remuer dans l’espoir de s’entrouvrir légèrement pour laisser passer, ne serait-ce qu’une imploration, voire une ultime inspiration. Mais il est ce temps où l’on doit se taire et écouter. M’écouter. Ma poupée venait tout juste de prendre conscience qu’elle ne pouvait pas bouger non plus. J’avais pris soin de lui attacher les poignets et les chevilles sur la table  à l’aide de vis fixées dans chacun de ses membres. J’aurais pu préférer les clous pour leur utilisation précise et rapide, mais ça nous ramenait alors inévitablement à cet illustre martyr cloué sur sa croix, et je n’étais pas fan des sous-entendus et autres clichés religieux.
Il faisait maintenant assez froid dans la pièce, son corps tremblait et un souffle glacé lui susurrait d’imperturbables frissons sur sa peau menacée. Instinctivement, elle essayait de se recroqueviller pour rechercher un peu de chaleur dans son propre corps – comme un bébé sur le ventre de sa mère -  mais la douleur dans ses poignets et ses chevilles la remettait immanquablement à sa place. Ces irrégularités dermiques me salivaient dans la bouche. J’en ressentais chaque picotement, chaque ondulation. Agréables secousses qui m’éveillaient les sens et qui m’insufflaient des petites décharges spasmodiques dans mon sexe mouillé. En un autre temps, un autre lieu, une autre situation, je crois que j’aurais pu l’aimer. Je crois, qu’elle et moi, nous aurions pu nous réinventer dans des jouissances extraordinaires.  Je me décidais alors à remettre un peu de chauffage. Pas pour elle. Pour moi. Le véritable travail allait pouvoir commencer et je ne devais pas trembler si je ne voulais pas gâcher mon œuvre.
            A cet instant précis, j’aurais voulu me glisser dans son crâne – tel un serpent vicieux - pour connaître le fond de ses pensées, respirer sa peur, et côtoyer ses doutes. Mais je ne devais pas savoir. Sa souffrance n’appartenait qu’à elle. Je ne pouvais que me laisser aller à l’imaginer et à m’en savourer l’esprit avec toute l’extravagance dont je savais faire preuve.
           Il me fallait attendre, à présent, que la pièce se réchauffe un peu plus. Le temps pour moi d’aller prendre une douche et d’éteindre ce feu qui crépitait dans l’antre de mon intime. Je la laissais seule dans son cauchemar. Seule dans l’obscurité de ses pensées à se poser ses questions qui trouveront bientôt une réponse. Je n’avais pas encore prononcé un seul mot. Pour l’instant, ils étaient inutiles. Pour l’instant…

¤ Cat ¤ 24/10/2015

mardi 20 octobre 2015

Un ver dans la pomme

(A chacun son pépin)

Le panier de pommes s’est renversé sur un verset empoisonné, et le pauvre ver s’est étouffé. Il se tortille sur le papier, son corps nu efface les mots, des larmes d’encres coulent sur sa peau. Et la mouche, en vautour prédateur, tourne et retourne autour du ver blanc qui verse la prière de voir un coup de tapette s’abattre sur l’insecte. La mouche vole toujours et le ver cyanosé  pleure sa cirrhose. Car si la pomme est rouge, le rose ne fait pas mouche et la mouche verte de rage rougie dans sa colère.
Et sur la table en chêne s’enchaînent en file indienne quelques pommes d’amour cristallisées qui embaume la pièce d’un doux parfum sucré. Chaud devant ! Les pommes sont cuites, surtout pour le ver blanc qui gesticule toujours sur le beau tapis gris, et pomme d’api ! Et tout ceci, n’amuse même plus la Mort, qui vit ses dernières heures dans les régimes forcés. Le Diable aussi, s’est lentement laissé tenter. Il a croqué la pomme… Pomme de reinette… Ne bouffe plus du curé… Et s’en mord les sabots. Il ne sait plus quoi faire, la salle d’attente de l’enfer est pleine de ces âmes qui se sont converties, lassées du paradis. Victime de son succès, ou d’un trop-plein de pub, le monde est déchéance et l’enfer trop petit. Mais revenons à nos moutons… Ou plutôt à notre ver qui, malgré sa déveine, n’est toujours pas croqué.  
Pomme rouge pour la passion, pomme verte pour l’espoir – ou plutôt désespoir – si l’on prend la place du ver qui aurait dû rester au pied de son cocon à respirer la terre. Et la mouche fatiguée de devoir patienter, se laisse reposer sur une toile d’araignée.
Le petit ver expire sa dernière goutte de vie, la mouche s’endort au garde-manger et l’araignée… Sourit.
Pomme pomme pomme pomme*

*(à noter ici, le célèbre jingle d’une non moins célèbre chaîne de télévision pour annoncer la pub, il y a de cela… Whaou ! Pas mal d’années déjà).

¤ Cat ¤ 20/10/2015

mardi 13 octobre 2015

Aux virtualités d'un monde réel

Perfide l’araignée sur sa toile animée. Perfide et pourtant si jolie. Elle déplace son corps noir sur la pointe du curseur, en faufile se tait quand la lune l’accroche. Elle nous tisse ses faux-semblants en fond d’écran racoleur, nous raconte les histoires qu’ils font semblant d’écouter. Eux, les voyeurs assassins qui s’invitent dans nos vies.
Nos âmes au bord du doute nourrissent nos cerveaux, boulimiques d’un savoir qui n’est autre qu’un mauvais jeu de rôle. Et nous sommes les fous en pseudos crachés dans un monde virtuel qui vomit nos douleurs, un monde prêt à nous dévorer, nous broyer, nous voler le peu d’humanité qui squatte encore nos cœurs désabusés.
Huit pattes gangreneuses qui glissent douloureuses aux nécroses de nos peaux. Sur la toile, filante en un clic, l’arc-en-ciel est joueur de nos maux dessinés. Et toutes les couleurs sautent à la corde nouée sur l’échafaud qui scintille amusé dans la lame d’un clavier.
Et l’araignée est toujours là. En veuve joyeuse dans son joli costume de croque-morts qui croque la vie comme on croque la pomme empoisonnée aux libertés volées. Dans l’antre de son réseau, elle attire ses petites proies innocentes, celles qui rêvaient la vie sans en connaître son drame.
Aujourd’hui, on ne fait plus la différence entre notre miroir et l’obscur de nos écrans. Nous sommes devenus  les ombres « pixélisées » à la recherche d’un autre ailleurs. Un ailleurs meilleur sans bouger de chez nous. Et nous voudrions parfois nous effacer, créer un court-circuit, mais nous sommes enchaînés au poteau électrifié de nos mots échangés…
L’araignée, a mille facettes au fond des yeux, larmes de verres qui emprisonnent nos reflets. Elle nous promet la paix et la sérénité, mais nous attire au creux des jalousies et autres stupidités.  
Et tous ces enfants qui souffrent dans le silence des grands, toutes ces âmes qui se recherchent dans la vie, se sont fossilisées à leurs écrans des mille promesses et sans un mot se laissent emporter dans les abysses de leurs terreurs.
Mon âme en colère ne cesse de respirer la haine. Les préjugés m’étouffent, les jugements me blessent. On abandonne l’enfant parce qu’on ne comprend pas, mais je voudrais comprendre pourquoi je ne comprends plus.
L’araignée survit dans les douleurs des autres. Dans ceux qui voudraient vivre, ceux qui voudraient aimer.
Et elle survivra encore quand je l’aurais sauvagement écrasé sous les talons de mes chaussures de condamné.

¤ Cat ¤ 13/10/2015

vendredi 9 octobre 2015

Un vieux ticket de métro

Il est de ces histoires qui n’existent que grâce à un « il était une fois ». Des histoires à conter ou à se raconter. Des histoires qu’on écoute le soir en veillée devant un feu de cheminée, les visages illuminés aux flammes de clarté, qui, dans la magie de cet instant, dessinent sur les peaux des sourires silencieux. Ces histoires qui se sont oublié des livres de contes et qui ne s’écrivent que dans les cœurs de certains hommes à l’encre rouge de leur sang. Ces histoires qui traversent le temps… Le temps d’une vie.
Il croyait à son histoire. Pourtant, elle n’était qu’une histoire parmi cent mille autres histoires. Un grain de poussière dans l’immensité d’une terre éternelle qui vivait ses souffrances. C’était un rêveur, mais il n’était pas dupe. Il savait son histoire aux douceurs de sa mémoire, endormie simplement comme l’enfant dans son rêve. Il savait qu’il l’emporterait avec lui, dans le cercueil de l’oubli, quand la mort, un jour, lui soufflera ses pensées.
Et pourtant…
Il voudrait prendre le temps de s’asseoir un instant, sur les marches usées de la vieille maison de ses parents. Là, où tout à commencer. Là, où tout finira peut-être. Prendre le temps de respirer une fois encore le parfum doux de ses racines profondes, qui se sont coulées dans ses veines comme une sève de vie, pour lui permettre d’être ce qu’il est aujourd’hui. Et prendre la main de ses petits-enfants sous la caresse délicate de l’alizé printanier, les regarder tout simplement et leur murmurer : « Il était une fois… ».
Il a rêvé sa vie. Il l’a parfois bousculé, malmené. Mais il l’a toujours aimé. Il fait partie de ces personnes qui n’ont pas de regrets. A quoi servent les regrets de toute façon, si ce n’est à vous empoisonner, toujours un peu plus, l’estime qu’il vous reste dans les tréfonds de vos entrailles ?
Son histoire n’a rien  d’extraordinaire, mais c’est son histoire. Il est le baroudeur de ses nuits, accroché aux larmes des guitares qui pleurent le rock dans ses plus belles mélodies.  Un vieux loup de mer sur son bateau qui attend impatiemment les nouveaux vents pour s’éloigner de ses rivages aux puanteurs d’une prison. Un jour, en écoutant le cœur d’un coquillage, il a senti la mer lui caresser quelques bouts de son âme. Depuis, il rêve la mer.
Mais son histoire ne serait plus sans elle. Elle, dont il ne parle plus depuis longtemps, mais qu’on devine son nom sur l’effleure de ses lèvres, comme un baiser à jamais gravé sur sa chair. Il pense à elle pourtant. Tout le temps. Une manière à lui de ne pas oublier ce qu’il a, un jour, perdu dans une faiblesse ou une stupidité d’homme, ces valeurs qu’il pensait ne jamais pouvoir trahir. Il s’interdit de la blesser à nouveau, de la prendre dans ses bras, mais s’autorise à s’infliger l’électrochoc vicieux de ses souvenirs de bonheur avec elle, comme un lent suicide dans son cerveau. Elle est, et restera la femme de sa vie, mais n’accepte plus son amour. Il ne le mérite pas. Ne le mérite plus depuis longtemps.
Le timide soleil de cette journée d’automne est sur le point de s’endormir. Il roule tranquillement sur une petite route de campagne qui le ramène dans son sanctuaire de pierre, où il a libéré naturellement sa conscience pour se survivre à demain. Derrière les vitres de sa fourgonnette, il fredonne, de sa voix lacérée aux nombreuses cigarettes fumées, l’une des plus belles mélodies de James Blunt, tout en pensant à elle. Encore. Toujours.
Dehors, la rosée s’installe sur les courbes des herbes et se glisse lentement sur une terre sculptée aux pas de la Nature. Et soudain, comme un bourdonnement dans son crâne, comme des milliers de bourdonnements : il se souvient. Il s’arrête sur le côté de la route, là où le goudron épouse la végétation, et fouille dans son vieux portefeuille de cuir noir pour en sortir un minuscule bout de papier.
« Il était une fois, un homme aux solitudes sensibles, qui fixait un vieux ticket de métro, sur lequel était griffonné d’une main féminine… Un audacieux mais tendre « je t’aime »… ». Il était une fois, cet instant figé, où la douceur d’un sourire se devinait simplement sous une barbe grisonnante ».

Il est de ces histoires qui ne vivent que dans nos cœurs. Des histoires qui s’effacent avec le temps et qui meurent dans nos cendres. Il est de ces histoires qui, un jour, aux croisées d’un destin, se racontent simplement sous le coup d’une émotion soudaine et continues de vivre sous la plume d’un ami.

Il est des histoires qui ne se racontent qu’une seule fois. Des histoires qui commencent par « Il était une fois… ». 

¤ Cat ¤ 08/10/2015

vendredi 2 octobre 2015

Quand les ronces perdent leurs épines

J'ai mal à ma haine.
J'ai laissé le poison d'un sourire s'écouler lentement dans ces veines sanglantes que je croyais vides de tout. Un perfide nectar sur le coin de mes lèvres pour sucrer mes envies au besoin de sublime – que je croyais à jamais enterré sous un charnier de folies.
Quand on vit d'invisible, on s'éloigne des vies. On s'éloigne des bruits. C'est sans doute pour cela que je ne l'ai pas entendu m'approcher dans son pas chuchoteur. Lui. Le magnifique démon aux ailes sacrifiées par l'une de ces insipides créatures que l'on appelle « Ange ».

J'ai mal à ma haine.
Je pensais mon âme délivrée de tout ce bonheur nauséabonde qui puait l'abandon dans le coeur des hommes. Je pansais mon coeur désintoxiqué de l'amour imposteur qui se plaît toujours à vous gangrener une partie de votre être, pour vous laisser là, un matin, sur un bout de trottoir, à vous dégueuler des « pourquoi », que seule l'indifférence écoute.

J'ai mal à ma haine.
Il fut un temps, où je jouais d'éclaboussures dans ces eaux noires nourries aux larmes des innocents, qui s'écoulaient tranquilles le long des caniveaux souillés. Il fut ce temps, où je vivais l'égout, sa crasse et son dégoût pour révolter le haut-de-forme claquant, perché aux têtes désarticulées d'une bourgeoisie gerbante, qui hurle ses fous-rires.

J'ai mal à ma haine… Depuis lui !
Le démon au regard de feu qui semblait blessé par ce Dieu fallacieux aux épines de paix. Les flammes dans ses yeux dansaient à moitié nues un ballet érotique sur des corps décharnés. Et j'ai senti l'odeur de leur peau blanche brûlée me traverser le corps dans ce plaisir intense que l'on ressent seulement dans les bras d'un amant.

J'ai mal à ma haine.
Je la croyais invincible, immortelle, intouchable. Je l'ai laissé, au fil du temps, se greffer sur ma peau torturée au pseudo-bonheur d'un passé trop fragile, offrant à mes chairs, cet aspect violacé d'arc-en-ciel oublié. J'étais bien dans ma haine. Elle me protégeait des cruelles attaques des vertus de ce monde qui ne savaient qu'infliger souffrances et douleurs dans le corps des hommes quand leur âme d'enfant mourait dans le temps.

Et puis lui…
Balancé dans les sous-sols obscurs d'une terre éventrée par ces dieux qui se disent clément. Ce démon aux mille vices qui, un jour, s'est brisé de ses chaînes, observant sans cligner du regard, ses camarades mourir, un à un, dans les camps de la renonciation. Lui, aux haines tatouées sur son corps tout entier. Dans ses yeux, sa bouche, son coeur et son âme. Imposture !

J'ai mal à ma haine.
Elle s'explose chaque jour dans ce cerveau qui ne comprend plus rien, laissant des lambeaux de vide sur le mal de ma vie. J'aurais dû me méfier de ses maux infligés dans mon crâne comme des mots griffonnés sur les pages d'un vieux livre. J'aurais dû comprendre que les démons ne sont que des tricheurs. Qu'ils jouent de vos sentiments comme on joue de nos pleurs. J'ai hurlé de me laisser tranquille avec ma haine… Mais mon cri s'est violemment écrasé contre l'un de ces murs affectifs, contre l'un de ses plus beaux sourires. Pourtant, je ne voulais pas vivre d'amour. Je ne savais pas l'amour. Je voulais haïr pour ne pas souffrir. Haïr pour haïr.

J'ai mal à ma haine.
Il me l'a assassiné à coup de sourires déloyaux, à grand coup d'amour injuste. Mon âme fielleuse, comme une poignée de cendres, a volé dans le vent et disparut dans l'enfer fabuleux. Mon corps, lui, s'est laissé accoucher d'une âme nouvelle. Et me voici aux portes de votre monde, âme errante parmi vos cadavres de moralités. Me voici, droguée aux sentiments, mendiant une dose d'amour dans les rues sombres de ma vie.

- Cat - 01/10/2015

vendredi 25 septembre 2015

Novembre

Si un nuage passait
Si une ombre passait
Si une feuille passait
Novembre passerait tout autant

Si de froid je tremblais
Si de peur je tremblais
Si d'espoir je tremblais
Novembre me ferais trembler tout autant

Alors que noir se peut
Sur un rideau de voile écorché
Le ciel de mon novembre
Est pour toujours à jamais masqué

Et si le vent m'emportait
Si l'oiseau m'emportait
Si son cri m'emportait
Novembre m'emporterait tout autant

Si de trop souffrir je me taisais
Si de croire je me taisais
Si de vivre je me taisais
Novembre me ferait taire tout autant

Alors que sombre mes nuits
Au brouillard de l'automne effeuillé
Les silences de mon novembre
Sont pour toujours mes larmes versées

Et pourtant, si de mes décombres creusaient
Si, de mes désespoirs creusaient 
Si, de mes vides creusaient
Novembre creuserait plus profond que moi tout autant

Si la nuit m'éclairait
Si le noir m'éclairait
Si la lune juchée entre deux silences m'éclairait
Novembre m'éclairerait tout autant

Alors le dilemme en funambule
Entre le sombrer et marcher
Le creuset de mon novembre
M'achèverait dans mon écueil

Aussi, des brumes étranges m'envelopperait
Aussi, le froid de l'hiver me glacerait
Alors, la mort sur mon corps danserait
Et novembre dans sa grisaille m'oublierait comme à jamais je l'oublierait

Et si mon souffle se dérobait
Si mes paupières se dérobaient
Si la vie accrochée aux chagrins d'automne se dérobait
Novembre se déroberait en moi tout autant

Alors sous l’œil humide des châtaigniers déshabillés
Lorsque le vent gris hululera la nuit
Le souvenir pluvieux de mon novembre
Coulera mille larmes sur mon âme.

¤ Cat et Mathieu ¤ 25/09/2015





vendredi 11 septembre 2015

Une dernière fois... Valser la mer

Et je voudrais danser la mer
Pour qu'elle m'apprenne à m'évader
Un corps à corps loin de la terre
Pour m'oublier aux vents salés.

Et je voudrais vous parler de lui
De l'homme sirène qui m'a conquise
De ses yeux verts, coquilles de pluies
Qui perlent souriantes sur ma peau grise.

Grise d'ennui de vivre l'Homme
Qui ne sait plus le verbe « aimer »
S'écrire l'histoire en bout de gomme
Pour s'effacer aux haines passées.

Et je voudrais vous parler un peu d'elle
La femme poisson dans ses abysses
Ses yeux noyés de larmes de sel
Qui glissent hurlantes sur ma peau lisse.

Lisse comme le verre qu'on vide trop vite
Quand on ne sait plus vivre l'amour
Et qu'on dégueule nos vies maudites
Sur un comptoir de mauvais jours.

Et je voudrais vous parler de moi
La marionnette aux fils cassés
Que plus personne ne brisera
Quand dans les eaux je perdrais pied.

Et je voudrais danser la mer
Et m'enlacer à l'homme sirène
Vomir l'écho de mes prières
Une dernière fois souffrir mes chaînes.

¤ Cat ¤ © 11/09/2015

mardi 8 septembre 2015

Les larmes des forêts

Et demain s’envoleront les forêts. Ne laissant à la terre que ses racines de chairs. Nous serons tous pendus aux déchets de nos vies et nous pourrirons nos carcasses dans le feu des enfers. Nos vertes prairies en charbon consumé, fumeront nos pensées que nous cracherons au silence des mers, comme nous tousserons nos cancers dans le froid de l’hiver.
Les arbres s’oublieront au céleste éphémère, que l’humain trop pressé, à changé en poussière. Et la terre brûlée chantera ses souffrances sous nos pas fissurés aux gerçures carnassières. Nous serons les cadavres vulgaires, entassés comme des fous dans la gueule des misères, qui s’apprêteront au festin sur l’autel de nos vaines prières.
Nos enfants, impuissants, « larmeront » leurs regards desséchés quand l’adieu des forêts  glissera l’univers dans un souffle de verre. Ils s’arracheront les masques à oxygène, les testaments retrouvés sous les cendres des guerres. Ils s’arracheront l’héritage funeste de leurs pères, ces hommes inconscients à la conscience meurtrière.
Dans des boites de conserves, quelques ridicules petites bulles d’air, se vendront au marché noir sous l’œil engraissé d’un vieux vers de terre.
Les autres. Les autres dormiront sous les cartons souillés aux parfums nucléaires que les vieux, plus fragiles, vomiront en tumeurs rancunières. Et de temps en temps, un shoot de lumière dans nos veines goudronnées, une dose suicidaire de ce que nous avons massacrés. Et de temps en temps, nous vivront la forêt, dans nos rêves effacés aux nombreux jets de pierres. Souvenirs irréels de ces matins vivants où la forêt ne savait pleurer que la douce rosée.

Et de temps en temps… La main sur le revolver.

¤ Cat ¤ 08/09/2015
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lundi 7 septembre 2015

Quarante muses de fièvre

(Quand l'écriture souffre)

J’écris une vie du bout de ma morte plume. Une vie fragile en fond de gris de brume. Elle m’offre son sang pour l’étaler sur le papier, mais j’ai perdu le verbe « écrire » et je m’endors du mot « souffrance ». Le vieux papier buvard, tâché à l’encre rouge, n’absorbe plus, depuis longtemps, le flot de mes pensées. Il crache la vie, comme s’écoule le temps, s’égrenant lentement sous les marées violentes. Coup de pointe d’un stylo sur le glissant papier, je trace à l’infini la ligne des histoires. Ma rime autour du cou, je serre à m’étouffer et je me pends aux vers que je croyais nouveaux. Je ne sais plus cette vie, elle a fui mon cerveau ou s’est-elle oubliée dans l’amnésie des mots ? Mon écriture malade agonise dans sa fièvre et elle vomit le vide sur l’autel des consciences. Pour retrouver l’envie j’avais besoin des rêves, de ceux qui riment jolis dans les embruns d’amour, mais mes sombres écrits s’éveillent dans les cauchemars que la nuit interdite m’arrache à coup de lune. J’ai mal à ma plume et je saigne d’une encre trop noire. De celle qui nécrose nos âmes putréfiées. Et quand l’infâme gangrène me rongera les os, je glisserais mon verbe dans la fosse creusée et j’attendrais demain pour renaître du néant. Dans l’attente de ce jour, je farandole mes mots, je danse les sourires qui s’arc-en-ciel de poésie, et j’essaie de rêver. Mais pour rêver d’un nous, j’avais besoin d’un toi et toi tu n’es plus là depuis ma mort subite. Et je ne t’en veux pas, tu as choisis tes maux, moi je préfère les miens, noyés au fleuve suicide.

Mes mots vous choque et s’entrechoc, mais j’ai la rage d’écrire, alors je cherche encore ma fuyante déité. Je l’espère retrouvée soufflé d’inspirations, pour réécrire cette vie que j’ai laissée tomber.

¤ Cat ¤ 07/09/2015 

jeudi 3 septembre 2015

Une super rentrée

Une super rentrée

Une super-rentrée se doit d’être préparée avec méthode et attention. Beaucoup d’attention. C’est là tout l’objectif d’une super-maman.
Cartable et fournitures scolaires : OK
Papiers administratifs : OK
Photos d’identités : OK
Nouvelles baskets pour faire plus fun : OK
Carte de car, de cantine… OK
Une super-maman garde le sourire et accompagne toujours son petit oisillon jusqu’aux grilles du collège, le premier jour de cette fameuse rentrée scolaire. Elle n’a pas un seul faux-pli sur sa jupe fraîchement repassé, point de mèches folles qui se risqueraient à voler au vent, loin de son chignon impeccable. La super-maman s’applique a toujours avoir au moins quinze minutes d’avance sur l’horaire de rentrée afin de prendre le temps d’embrasser tendrement son enfant pour lui souhaiter une excellente journée. La super-maman est vraiment une super-maman !
Et puis il y a les autres…
Les super-mamans qui ne connaissent de la perfection que ce que la nuit leur permet de rêver. Les super-mamans, qui sans vraiment le vouloir – et heureusement d’ailleurs, sinon elles ne seraient pas vraiment super – font « foirer » la rentrée scolaire de leurs enfants.
Très souvent, ces super-mamans sont insomniaques, migraineuses, stressées à la limite de la dépression. Très souvent, elles ont de gros soucis qu’elles ne savent pas vraiment gérer. Elles se noient vite dans un verre d’eau, et pour certaines, ce verre d’eau est l’équivalence d’un lac, voir d’un océan. Mais ce sont quand même des super-mamans !
La veille de la rentrée, ces « autres », insomniées  au rythme d’un agaçant tic-tac, se verront projeter hors de leur lit au cri barbare d’une sonnerie qui résonnera dans leur tête une bonne partie de la matinée. Pour ces super-mamans, cartables, fournitures, papiers… OK, OK, OK. Zut ! Elles n’ont pas pensées aux photos d’identités. Tant pis, le photomaton du supermarché capturera le visage de leurs enfants à la fin de cette journée. Un pas de course de plus et un premier mot de mécontentement du responsable de la Vie Scolaire dans le carnet de l’enfant. Il faudra s’y faire… Avec ces super-mamans, ce ne sera sans doute pas le dernier. Les nouvelles chaussures : c’est fait – In extrémis. Ne pas oublier les trois boites de mouchoirs jetables pour maman qui ne seront plus que souvenirs poisseux à la fin de cette journée.
Au petit déjeuner, ces super-mamans se veulent rassurantes. « Tu verras, tout se passera bien. Tu te feras une tonne de nouveaux copains… ». Alors qu’en réalité, les doutes et les peurs se jouent panique dans le fond de leurs pensées : « Oh Mon Dieu ! Mon bébé, seul, dans cette arène sanglante de visages inconnus. Le car, la cantine, les horaires… Comment va-t-il gérer tout ça ? Oh mon Dieu… oh mon Dieu ! ». Et tout ça avec le plus large des sourires. Surtout ne pas leur dévoiler les hurlements et les sanglots qui se déchaînent en elles. Surtout ne pas leur montrer qu’elles puissent douter de leurs capacités à se débrouiller. Parce que chaque enfant est capable d’y arriver. Les super-mamans croient en leurs enfants, seulement, leur cerveau, lui, ne sait pas suivre cette logique. Alors parfois… ça coince !
La super-maman se cale quelques minutes dans la salle de bain, souffle, respire, enfile un jean à la va-vite et le premier tee-shirt qui lui tombe sous la main, souvent celui de la veille avec la grosse tâche d’éclaboussure d’huile sur le devant. Un coup de brosse rapide, pas le temps de s’attacher les cheveux. Après tout, elle n’aura sans doute pas le temps de sortir de la voiture. Qui pourrait la voir ? Si ce n’est le regard de son enfant qui lui montrera une certaine indifférence, mais qui cachera un gros : « Pourvu que personne ne la voit avec moi ».
Et bien entendu, quelques minutes avant de quitter la maison, cette super-maman cherchera ses clés de voitures pendant plusieurs secondes, qui, à ce moment là, paraîtront une éternité.
Go, go, go… En voiture ! Pas le temps de vérifier si on a oublié quelque chose. Le plus important est dans cette voiture : Le cartable et… son enfant.
Cette super-maman n’est jamais en retard… Mais elle n’est jamais non plus en avance. A croire qu’elle est destinée à l’éternel « tout pile ». Hop, un rapide bisou sur la joue suivit d’un « bonne journée » éclair et l’enfant se voit expédié de la voiture à la vitesse grand V (ben oui, il y a souvent d’autres super-mamans qui attendent derrière elles).
Finalement, cette rentrée semble ne s’être pas trop mal passée, sauf que… Coup de téléphone du Collège. Ces super-mamans là ne lisent jamais les papiers jusqu’au bout, et si elles le font, l’Alzheimer semble s’amuser à leur gratter la partie la plus importante de leur cerveau. L’enfant ne termine pas à midi. Journée d’adaptation paraît-il. Et qui dit cours l’après-midi, dit pique-nique à midi. La super-maman ne s’affole pas (enfin si… Mais elle se félicite d’avoir opté pour le yoga plutôt que le macramé et elle respire, elle respire, elle respire…). Hop, hop, hop… Un petit tour au supermarché le plus proche, pique-nique dans le sac, retour au collège – Surtout ne pas voir le visage affolé de son enfant – accuser le regard réprobateur du professeur et quitter les lieux aussi vite que l’on y entré,  les épaules baissées.
Mais le plus merveilleux dans ces super-rentrées, c’est le sourire des enfants quand ils rentrent de leur première journée d’école. Aucun reproche, juste une certaine excitation à raconter cette rentrée.

Nous sommes toutes des super-mamans. Pas les meilleures très certainement, mais pas les pires. Ce qui reste le plus important finalement, super-rentrée ratée ou pas, c’est le sourire de nos enfants qui nous assure que tout va bien. Mais, entre nous, on est quand même vachement contente, nous, les autres super-mamans, de ne pas subir chaque jour ces « super-rentrées ». 

¤ Cat ¤ 01/09/2015
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jeudi 27 août 2015

De ses propres ailes...

Et le voile du brouillard vient lui respirer son âme.
Un doucereux chatouillement sur son ombre inachevée. Je le regarde encore derrière les miroirs des milles et une vies que je n'ai pas su brisés. Je le regarde s'éloigner dans les vapeurs floutées d'un étrange lendemain. J'aimerais lui crier que je l'aime. Mais il est sourd de cet absurde écho qui l'enchaînerais à mes folies. Il me manque avant de disparaître. Il me manque et j'en crève... Tout simplement. 
Il aurait tant à toucher en frôlant mes empreintes, mais il a tant à rêver en suivant son chemin.
Mes rayons de soleil l'ont brûlés dans sa chair, et les larmes de pluies que depuis je ne cesse de couler lui reflètent mes regrets qu'il voudrait oublier.
Et je m'enfonce dans les veines ces "trop tard" que j'aurais dû recracher quand le temps me le demandait.
Une énième torture sur mes pensées violées pour me souvenir à jamais de vos mensonges et de vos compassions déguisées.
Mon cerveau ne sait plus penser... Il a trop écouté.
Et derrière mon miroir, je le vois s'envoler... L'homme/enfant qui réclame son droit de liberté. Mes yeux saignent à force de tatouer au fond de mes pupilles son sourire d'innocence. Mes paupières, à jamais ouverte, sur nos derniers instants volés.
Le brouillard lentement le sépare de moi. Et j'espère son regard une dernière fois sur mon cœur. Mais il ne se retourne pas. Il s'enfonce dans sa nuit, s'inventant ses propres étoiles...


- Cat - 26/08/2015