Petit chat joueur de mots, je pelote mes poésies de caresses câlines et je griffe parfois pour défendre les maux. J'écris le "je", le "nous", le "vous" et je ronronne souvent sous l'effleure de ma plume. J'invente, je tente... Juste pour le plaisir.

Fines moustaches et libres pensées... Je guette la rime et vous partage mon petit coup de patte.

Je ne suis pas un écrivain... Je suis le chat "couseur de mots" et vous êtes... mes petites souris inspiratrices.

vendredi 2 octobre 2015

Quand les ronces perdent leurs épines

J'ai mal à ma haine.
J'ai laissé le poison d'un sourire s'écouler lentement dans ces veines sanglantes que je croyais vides de tout. Un perfide nectar sur le coin de mes lèvres pour sucrer mes envies au besoin de sublime – que je croyais à jamais enterré sous un charnier de folies.
Quand on vit d'invisible, on s'éloigne des vies. On s'éloigne des bruits. C'est sans doute pour cela que je ne l'ai pas entendu m'approcher dans son pas chuchoteur. Lui. Le magnifique démon aux ailes sacrifiées par l'une de ces insipides créatures que l'on appelle « Ange ».

J'ai mal à ma haine.
Je pensais mon âme délivrée de tout ce bonheur nauséabonde qui puait l'abandon dans le coeur des hommes. Je pansais mon coeur désintoxiqué de l'amour imposteur qui se plaît toujours à vous gangrener une partie de votre être, pour vous laisser là, un matin, sur un bout de trottoir, à vous dégueuler des « pourquoi », que seule l'indifférence écoute.

J'ai mal à ma haine.
Il fut un temps, où je jouais d'éclaboussures dans ces eaux noires nourries aux larmes des innocents, qui s'écoulaient tranquilles le long des caniveaux souillés. Il fut ce temps, où je vivais l'égout, sa crasse et son dégoût pour révolter le haut-de-forme claquant, perché aux têtes désarticulées d'une bourgeoisie gerbante, qui hurle ses fous-rires.

J'ai mal à ma haine… Depuis lui !
Le démon au regard de feu qui semblait blessé par ce Dieu fallacieux aux épines de paix. Les flammes dans ses yeux dansaient à moitié nues un ballet érotique sur des corps décharnés. Et j'ai senti l'odeur de leur peau blanche brûlée me traverser le corps dans ce plaisir intense que l'on ressent seulement dans les bras d'un amant.

J'ai mal à ma haine.
Je la croyais invincible, immortelle, intouchable. Je l'ai laissé, au fil du temps, se greffer sur ma peau torturée au pseudo-bonheur d'un passé trop fragile, offrant à mes chairs, cet aspect violacé d'arc-en-ciel oublié. J'étais bien dans ma haine. Elle me protégeait des cruelles attaques des vertus de ce monde qui ne savaient qu'infliger souffrances et douleurs dans le corps des hommes quand leur âme d'enfant mourait dans le temps.

Et puis lui…
Balancé dans les sous-sols obscurs d'une terre éventrée par ces dieux qui se disent clément. Ce démon aux mille vices qui, un jour, s'est brisé de ses chaînes, observant sans cligner du regard, ses camarades mourir, un à un, dans les camps de la renonciation. Lui, aux haines tatouées sur son corps tout entier. Dans ses yeux, sa bouche, son coeur et son âme. Imposture !

J'ai mal à ma haine.
Elle s'explose chaque jour dans ce cerveau qui ne comprend plus rien, laissant des lambeaux de vide sur le mal de ma vie. J'aurais dû me méfier de ses maux infligés dans mon crâne comme des mots griffonnés sur les pages d'un vieux livre. J'aurais dû comprendre que les démons ne sont que des tricheurs. Qu'ils jouent de vos sentiments comme on joue de nos pleurs. J'ai hurlé de me laisser tranquille avec ma haine… Mais mon cri s'est violemment écrasé contre l'un de ces murs affectifs, contre l'un de ses plus beaux sourires. Pourtant, je ne voulais pas vivre d'amour. Je ne savais pas l'amour. Je voulais haïr pour ne pas souffrir. Haïr pour haïr.

J'ai mal à ma haine.
Il me l'a assassiné à coup de sourires déloyaux, à grand coup d'amour injuste. Mon âme fielleuse, comme une poignée de cendres, a volé dans le vent et disparut dans l'enfer fabuleux. Mon corps, lui, s'est laissé accoucher d'une âme nouvelle. Et me voici aux portes de votre monde, âme errante parmi vos cadavres de moralités. Me voici, droguée aux sentiments, mendiant une dose d'amour dans les rues sombres de ma vie.

- Cat - 01/10/2015

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