Aucun trait de liner ce soir pour grimer sa douleur,
Les clowns aussi ont le droit de pleurer.
Les nez rouges ont fanés
aucun sourires pour les remplacer
ne reste sur la piste endeuillée
que l’oubli et le vide.
Les lumières se sont éteintes
le trapéziste est tombé
et l’homme-canon à explosé.
Les lumières se sont éteintes
Les fauves ont fouetter leur dompteur
et le dompteur a fini par les dévorer.
Derrière le rideau rouge
l’équilibriste à perdu l’équilibre
le fakir s’est empalé sur ses clous
Et les éléphants ont écrasés la foule cristalline.
Derrière le rideau rouge
La funambule s’est étranglé avec son fil
les jongleurs ont pris trop de coups de massues
et ont finis par se planter des couteaux dans le dos.
Sur les bords de la piste
L’illusionniste est partit au pays d’Oz
et le lapin blanc a bondit de son chapeau
Pour se faire sauter dans la casserole d'un Bocuse.
Sur les bords de la piste
La marionnette à dévorer le ventriloque
Le cracheur de feu s’est bien trop enflammé
Il se consume aujourd’hui dans l’enfer de son cancer
Et les otaries ont finies dans des eaux taries.
Dans les gradins
Les chevaux ont rejoins Bäckahäst
leur crinière voltige près des rivières.
L'homme fort à perdu du poids
et la femme à barbe s’est rasé.
Dans les gradins
L’avaleur de sabre est mort d’une occlusion
Spécialité à double tranchant
Sans vouloir remuer le couteau dans la plaie.
Colombine s'est tiré avec l'acrobate maladroite
Laissant son Pierrot pendu à sa lune
Le serpent a fini par charmer le jeune charmeur
Il est en prison pour détournement de mineur.
Mais dans les coulisses
Le spectacle continu
Le spectacle continu
Sans aucun applaudissements
Sans aucun spectateurs
Le spectacle continu
au milieu des ballons, des cerceaux, des échasses
au milieu du trampoline, des trapèzes
et de la corde pour s’y pendre.
Et même si les trompettes se sont tues
Le spectacle continu
dans les rêves alcoolisés
du vieux clown fatigué.
Lui, il est resté
quand les autres se sont enfuis
Lui, il est resté
pour réinventer son numéro.
Des larmes d’eau-de-vie
pour se noyer dans sa mort
Ses vomissures mélangées
aux poussières du cirque démodé.
Et dans son costume arc-en-ciel
noircit par le temps
Les éclats de rire des enfants
l’éclabousse toujours autant
Comme jadis la fleur sur sa boutonnière
arrosait les visages de tous ses confrères.
Et tout là-haut le grand projecteur
de ne diffuser qu’une faible lumière
Sur le corps tout contorsionné
du pitre usé et enivré.
Lui, il est resté
quand les autres se sont enfuis
Lui, il est resté
pour réinventer son suicide.
Les clowns aussi ont le droit de mourir.
¤ Cat ¤ © 10/11/2023
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire