Petit chat joueur de mots, je pelote mes poésies de caresses câlines et je griffe parfois pour défendre les maux. J'écris le "je", le "nous", le "vous" et je ronronne souvent sous l'effleure de ma plume. J'invente, je tente... Juste pour le plaisir.

Fines moustaches et libres pensées... Je guette la rime et vous partage mon petit coup de patte.

Je ne suis pas un écrivain... Je suis le chat "couseur de mots" et vous êtes... mes petites souris inspiratrices.

mardi 14 novembre 2017

Chaque silence avait un goût d’amertume. De celui qui s’accroche au palais comme l’odeur de la mort dans les longs couloirs blancs. Une mauvaise saveur persistante qui glissait lentement jusqu’au creux de son estomac et qui lui donnait la nausée. Elle avait envie de hurler, de briser cette solitude silencieuse, mais les mots restaient en balance chaotique au profond de son corps, comme un pendu sur sa potence.

Elle était devant lui. Il la fixait et son regard la perturbait parce que depuis peu, elle n’arrivait plus à le lire. Il était devenu une autre personne, indifférent à ses souffrances, indifférent tout simplement. Il ne la comprenait plus, ou ne voulait plus la comprendre, pourtant, il ne cessait de la regarder et elle pouvait voir son reflet briller dans le miroir de ses yeux. Un écho lumineux qui sombrait peu à peu dans son vide abyssal. Une chute qu’elle n’acceptait pas. Elle ne voulait pas mourir dans le feu de ses pupilles.

Elle voulait demeurer cette lueur même si elle savait son néant beaucoup trop grand pour qu’elle puisse l’éclairer entièrement. Il la regardait toujours, et elle voudrait lui crier pardon, mais crier ne servait plus à rien depuis qu’elle avait un jour, franchit les frontières du « trop tard ». Ces limites, que même les regrets, ne permettaient aucun demi-tour une fois de l’autre côté.


Elle était devant lui, dans l’attente d’un mot ou même d’un sourire. Un signe, même infime, sur lequel elle pourrait s’agripper pour ne pas encore le décevoir. Mais il ne disait rien. Il restait là à la regarder comme s’il ne la connaissait plus vraiment. Il lui en voulait et la promesse de ne plus le quitter ne l’avait même pas fait sourciller.

Elle risqua un « je t’aime » qui s’évanouissait déjà dans un étrange soupir d’abandon. Un « je t’aime » qu’elle n’avait, jusque-là, qu’effleurer du bout de ses lèvres et qu’elle aurait voulu aujourd’hui lui pleurer dans ses bras…

¤ Cat ¤ 14/11/2017

2 commentaires:

  1. Les ressentis qui montent crescendo sont décrits au top, on ressent très bien ce vide abyssal qui s'abat sur l'être aimé ma Minette aussi CHAPEAU A RAS DE TERRE pour la beauté de ta plume si sublimement imagée ! Merci et douce soirée loin des coeurs asséchés et à bientôt !

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