Petit chat joueur de mots, je pelote mes poésies de caresses câlines et je griffe parfois pour défendre les maux. J'écris le "je", le "nous", le "vous" et je ronronne souvent sous l'effleure de ma plume. J'invente, je tente... Juste pour le plaisir.

Fines moustaches et libres pensées... Je guette la rime et vous partage mon petit coup de patte.

Je ne suis pas un écrivain... Je suis le chat "couseur de mots" et vous êtes... mes petites souris inspiratrices.

samedi 11 février 2017

Elle voulait l’aimer encore, mais la Mort l’avait trop vite rattrapé. A moins que ce ne soit-elle qui s’était laissé dépasser, lasse de courir sur ces chemins chimériques que la Lune, elle-même, n’éclairait plus dans ses rêves. Lasse de courir au bord du précipice qui vous « écho » sans cesse de vous laisser tomber. Lasse de courir… Courir au rythme d’un métronome cassé, courir après le temps qui ne vous accorde pas une seconde. Courir à s’en brûler les poumons et se cracher en mille tessons d’étoiles dans un ciel trop gris. Courir pour être la première. La première à mourir. Et pourtant, elle aurait tant voulu l’aimer encore. Mais l’amour s’était essoufflé de la voir courir trop vite. Il était resté seul sur le bord de son cœur sans issue à tourner en rond, comme un fou dans sa cage d’illusions. D’illusions troublées par ces vérités mensongères qui suintaient des gueules trop bien costumées.
Elle aurait voulu l’aimer encore, lui, qui faisait les cent pas devant la porte de son piteux état. Elle aurait voulu se retourner et courir dans l’autre sens. Le sens interdit. Celui que personne n’osait vraiment frôler. Elle aurait voulu se retourner… Mais elle s’était laissé dépasser et c’était les pieds en sang, qu’elle avait atteint ce point de non-retour. Sans pouvoir l’aimer encore.
Du haut de sa falaise, elle regardait les autres courir. Courir après le temps, courir dans le vide, courir pour mourir. Jamais à contre-sens. Et l’Océan, de continuer de vivre dans l’œil du perdant qui mâchait ses sourires sur la ligne d’un départ qu’il ne voulait plus prendre. Et l’Océan, qui coulait ses vagues salées sur son corps fatigué d’avoir couru bien trop longtemps. Son corps vieillit de ces années perdues à toujours vouloir aller plus vite. Le corps violé des tragédies d’un monde réel qu’elle avait pensé oublier dans cette course contre la montre.
Elle ne pourrait donc plus jamais l’aimer comme elle ne pourrait plus jamais lui dire qu’elle l’avait vraiment aimé… Avant… Avant qu’elle ne commence à courir. A courir pour rien.
Pourtant… Pourtant, elle espérait qu’il avait entendu sa prière. Une prière chuchotée dans le vent, entre deux inspirations, entre deux expirations, au moment même où elle avait décidé de se laisser dépasser. Un point de côté pour lui rappeler qu’elle devait s’arrêter pour l’aimer encore avant qu’il ne soit trop tard. Bien qu’il fût déjà trop tard. Une prière murmurée dans le triste chant d’un électrocardiogramme qui jouait sa toute dernière note. Tragique.
C’est parce qu’elle voulait l’aimer encore, qu’elle espérait ses poussières soufflées sur les routes de son cœur. Ces routes-là, sur lesquelles elle n’aurait plus jamais à courir.

¤ Cat ¤ 11/02/2017

2 commentaires:

  1. J'suis toujours époustouflée par ton écriture à fleur de poésie ! J'ai adooooré ce récit qui est aussi une belle leçon de vie ! Nous courons pour échapper au temps mais nous allons trop vite, trop pressés, l'amour prend du temps et prend son temps, on ressort toujours de tes histoires à bout de souffle nous aussi aussi foi d'Eponine et en toute objectivité CHAPEAU A RAS DE TERRE ma Minette pour la puissance de tes mots-tsunamis ! je partage sur mon mur ! merciii ! bisous et douce fin de journée loin de ce monde pressé ! à bientôt !

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