Bleu
terre
Elle
a la gueule de travers
Dévorée
par ces maux bien plus froids que l’hiver
Une
lune vulgaire
En
gerçure profonde sous l’arcade sourcilière
Elle
a la gueule des mauvais jours
De
ceux qui ne riment plus avec l’amour
Et
son sourire à l’envers
Crache
le sang sur l’autel des prières
Sous
le fard à paupières
Le
« beurre noir » ne s’endort qu’au dernier coup de colère
Elle
a le sourire à rebours
Retourner
et creuser comme un champ de labour
Elle
dégueule ces couleurs éphémères
Que
les poings assassins ont dessiné sur ses chairs
Sous
ses yeux le trait fin d’eye-liner
En
parade noirceur aux beautés de l’enfer
Elle
a le regard en contre-jour
Et
personne ne voit ses appels au secours
Elle
a le visage recouvert
Des
violences bestiales d’un mari tortionnaire
Sur
ses joues… Les larmes de verre
Qui
s’écoulent trop paisibles comme l’eau des rivières
« Tic-tac »
le compte à rebours
Demain
ne sera pas un mauvais jour
Elle
a la grimace mortifère
Du
mascara pour masquer la mascarade trop amère
Une
main sur le revolver
Ses
douleurs enterrées dans un vieux cimetière
Un
dernier petit tour
Un
point de non-retour
¤ Cat ¤ 03/06/2016
La
femme qui pleure – Pablo Picasso (1937)
J'adore la justesse de tes mots imagés ! Jamais tu ne tombes dans le misérabilisme ou la mièvrerie ! c'est vraiment super ! je partage ma Minette car en un mot comme en cent CHAPEAU A RAS DE TERRE pour tes vers qui donnent à méditer ! gros bisous et douce soirée loin de ce monde galvaudé et à bientôt !
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