Petit chat joueur de mots, je pelote mes poésies de caresses câlines et je griffe parfois pour défendre les maux. J'écris le "je", le "nous", le "vous" et je ronronne souvent sous l'effleure de ma plume. J'invente, je tente... Juste pour le plaisir.

Fines moustaches et libres pensées... Je guette la rime et vous partage mon petit coup de patte.

Je ne suis pas un écrivain... Je suis le chat "couseur de mots" et vous êtes... mes petites souris inspiratrices.

vendredi 27 février 2015

Désintox

... Parce qu'il arrive parfois que notre besoin de reconnaissance nous farde de nos instincts les plus bas.


Les silences profonds ont un goût d’abandon. Et mon palais fragile, trop habitué aux sucrés/salés, peine à se déglutir de cette indélicate amertume. Dentifrice, bains de bouche, bonbons mentholés, et toujours cette âcreté désagréable au fond de mon gosier. Alors je fais semblant. Je leurre mes papilles en me gavant de mauvais chocolats – de ceux qu’on trouve au rayon discount de ces trop grands supermarchés qui n’hésitent pas à vous vendre un vulgaire pâté pour un excellent foie gras à petit prix.

Je crois que je suis devenue boulimique de ces petites sucreries bien trop mielleuses. Mon corps en réclame toujours un peu plus. Ma tête aussi. A tel point que je me lis, dans dix ans, sur un quelconque réseau social, à quémander de ci, de là, quelques petites bouchées gourmandes pour régaler mon égocentrisme démesuré. Je m’imagine me travestir les mots pour une doucereuse friandise qui me ferait oublier jusque mes sincères premières rimes. Mendier les faux-semblants pour m’affriander au narcissisme. Prostituer mes écrits avec des ressentis qui ne sont pas les miens, pour quelques miettes d’un bon vieux pain aux graines de reconnaissances.

Je sais que je devrais me résonner, et pourtant, je n’arrive pas à penser autrement. J’ai besoin de cette drogue édulcorée pour me sentir vivante. Je dévore, j’engloutis, je m’empiffre et je ne gaspille jamais. J’ai parfois le sentiment d’avoir muée dans la peau nue de cette grenouille envieuse, qu’un Lafontaine a engraissé à coups de mots pour la faire ressembler au bœuf - ou tout du moins lui en donner un pâle aspect – et de la laisser se crever comme un vulgaire ballon de baudruche, sous l’œil tranquille d’une société aveugle de son suicide social.

Je suis moi-même sur le point d’exploser. Je dois donc éviter de trouver l’aiguille assassine dans la botte de foin et me fuir de tout objet meurtrier qui saurait me percer de son verbe tranchant. Peut-être devrais-je aussi faire une petite pause entre deux plats du jour…

Tant de questions, tant de doutes, et pas de réelles réponses. Le délicieux des confiseries tentantes ne sont là après tout que pour combler un ego et non pour me sauver. Il est grand temps que je prenne conscience de mon addiction totale à ce phénomène banal mais dangereux. Il est grand temps oui, que j’accepte l’invitation à dîner de ceux qui sauront me faire oublier cette méchante faiblesse.

Ce corps enflé et obèse est un reflet maudit dans le miroir de mon âme. Je ne suis pas ce corps. Les vitrines gourmandes des pâtisseries et autres boulangeries virtuelles – plus affriolantes, les unes que les autres – ont eues raison de ma fringale gloutonne.

Je vais bientôt devoir entrer en phase de désintoxication – quel mot difficile à écrire quand on entend les mots abstinence et solitudes qui lui sont imputés – une douloureuse épreuve qui, au moindre écart, me fera replonger dans une trop déchirante facilité.

Oserais-je appeler au secours ?

Mais appeler qui ?

Encore une manœuvre déguisée de mon vil appétit pour m’empêcher de penser. Parce que mon esprit, lui, sait où trouver de l’aide.

J’ai déjà surfé, par le passé,  sur les pages web de quelques sites généreux, qui sans l’aide précieuse d’un bon navigateur, serait encore dans l’ombre de mon écran. Parce que, croyez-moi, quoi que nous tapions sur nos claviers, les mots nous ramènent toujours dans les plus luxueux restaurants aux façades attractives et colorées – ces endroits faciles d’accès et populaires qui nous promettent toujours un menu haut de gamme aux mille saveurs diététiques.

Au milieu de tout ce déballage de nourriture, se cachent, entre deux feuilles de salades industrielles, quelques petits bouibouis qui ne payent pas vraiment de mine, mais dans lesquels se trouvent les mets les plus équilibrés et les plus adaptés à un régime social amical et sincère.

Au temps ou ma frénésie gourmande n’était pas encore devenue une drogue, j’avais noté quelques adresses et les avaient planquées précieusement dans un coin de mon cerveau fermé aux pensées égocentriques.


Aujourd’hui, il est donc temps de pousser la porte d’un de ces petits restos et de m’asseoir à la table modeste de ces amoureux des petits plats simples mais authentiques. Il est temps pour moi, de me laisser tenter à d’autres mets, moins appétissants, mais plus goûteux en fond de bouche. Ce sevrage va être dur, long, intense, éprouvant même… Mais nécessaire si je veux survivre à cette stupidité vomitive qui s’est subitement emparée de mes valeurs, au moment même où j’ai commencé à vivre.

lundi 23 février 2015

Un éveil matin (sonnet à deux plumes)


Un poème à quatre mains avec mon ami Olivier (Écrits d'hivers sur Facebook). le tout premier... Mais bien loin d'être le dernier. Encore un bel échange.



Fraîcheur d'un sentier ombragé aux senteurs fruitées, 
Fleurs parfumées dont le bleuté effleure la beauté, 
Tout ici respire la paix et la sérénité, 
Parmi les soupirs d'une forêt ensoleillée.


L’on s’amuse à penser aux douceurs de l’été,
Simplement se frôler aux herbes desséchées,
La rosée piétinée aux doux pas d’éperviers,
Sagement disparaît aux gosiers assoiffés.

De la clarté transparaît un secret feutré, 
Où la volupté se transmet en ses doux reflets, 
Légèreté d'une liberté retrouvée.


Nos amours déterrés aux perlées argentées,
Et au ciel éclairé, nos deux corps feu-follet,
Se découvrent affamés sur l’autel effeuillé.

dimanche 22 février 2015

Grisaille

"Mon temps est au gris. Mais le gris peut être beau... Désolé, mais beau ! Et puis ? Ne laisse-t-il pas imaginer quelque tempête ?" (Phrase glanée chez mon ami Java)

Je suis brume de nuit
La vagabonde peu sage dans le gris de votre ciel
Je voudrais parfumer votre azur de mille couleurs
Mais l’arc-en-ciel de mon cœur s’est nuancé au gris neutre des mélancolies
Ma palette de gris
Solitude et monotonie
Est beauté dans son terne prosaïque
Elle se teinte au gris-perle de votre univers éteint
S’éteint au gris-plomb de l’étreinte effacée
Désolé votre gris
Désolé mais si beau !
Vertueux dans l’humilité et le respect
Généreux dans les tendresses grisantes
Je suis brume de vie
La discrète Oréade à l’écho trop cendré  
Ecoutez ces tristesses d’aquarelles peintes et dépeintes au fusain poussiéreux
Devinez le pinceau partagé au mélange d’un blanc et d’un noir capricieux
Et puis…
Crevez vos nuages gorgés de tourments
Moroses
Sombres
Laissez-les pleurer le vide et la désolation
Sans colère et sans haine… Une pluie purifiante
Le regard baigné aux tempêtes de demain
Un orage sans violence au tréfonds de nos âmes grisonnantes
Un renouveau
Une renaissance
La renaissance…
Frénésie de déluge et briller dans les gouttes aux lueurs d’éveil d’un calme ensoleillé
Quelques battements d’aile sur vos « gris tourterelle »
Volez
Souriez
Je suis brume amicale
Et vous souffle mon gris
Car deux gris mélangés sont souvent mille fois plus colorés
Que les ailes d’Iris  qu’on croyait éternelles !

samedi 21 février 2015

Terre à lier

Quand la main offerte se veut très généreuse, elle inspire des mots que l'on croyaient disparus...
Le félin endormi, s'éveille alors aux caresses d'un ami.
Un échange fabuleux que le mélange de deux plumes...
Voici le premier quatre mains avec Mathieu LaManna Hamelin - Celui qui a su rendre l'inspiration au moment ou le chat voulait tirer sa révérence.
Vous retrouverez cette merveilleuse plume sur le blog "Pour le plaisir d'écrire" (lien à droite).
Terre à lier

Dualité entre les mers qui se comblent de nos espaces éloignés
Tente par leur méandre de nous couper les vivres sous les espoirs éhontés
D’une tendresse en deux continents séparés.. trêve suppliant de leurs tentatives échouées
À éteindre le feu sacré d’une amitié à lier

Le tumulte orageux qui frémit sous les peaux ensablées
Naufrage sur les rivages étrangers le radeau déchiré aux distances essoufflées
Que la mansuétude lumineuse d’un phare apaise d’une caresse encrée
En vague de mots délicats d’une amitié échangée

Sous la tutelle du landau d’un poupon alité
Comme ciel et terre relié par leurs liens ficelés
Nuage en bleu sur leur front martelé
Vapeur d’eau qui sur l’océan fait de nous des êtres rassemblés

Quand la mer se crie aux absurdes d’un monde déchiré
Que les canons pleurent les larmes égoïstes de ces hommes effrontés
L’harmonieux bel oiseau en symbiose mélodieuse… Heurte un ciel de liberté
Dans un chant virtuel au sincère d’un partage de Terre à aimer

Princesse d’une tour en voile d’amour en apnée
Plonge au plus creux de sa valeur fanée
L’unique espoir dans l’essentiel révélé
D’une courtepointe faite d’histoire rapiécée

Princesse aux pieds nus mais aux vers écorchés
Une perle de mots dans l’écrin d’une coquille refermée
Emportée par les vagues… Elle se perd sur les terres gelées
Et le destin, enfin, la régale au regard du poète étranger

Union de poésie dans le creux des aimés
Les mots de par leurs sens ne peuvent qu’être adulés
Car tout en eux par leurs existences portés
Sèment la route de la terre des exilés

Le chemin paraît long quand la distance nous est soufflée
Et les verbes bien fous quand deux vents différents se jouent à les mêler
Sensiblement de la pointe de nos plumes impétueuses s’égoutte les émotions troublées
Laissant au lourd silence le sentiment de croire qu’il peut taire nos pensées

vendredi 20 février 2015

Poème de la Saint-Valentin


Et ce jour délice où se fête l’amour
Où l’épine de rose est parfum de velours
N’est que pause temporaire dans ton cœur déchiré
Un répit aux colères que tu sais me souffler.

Je serais en ce jour, le plus tendre des amoureux
J’oublierais de salir les larmes de tes yeux
Esquisse un sourire sur tes lèvres meurtries
La mâchoire de mon poing se taira aujourd’hui.

Fond de teint pour leurrer le noir fourbe sous ton œil
Dessiner au crayon autre chose que son deuil
Je te veux séduisante au dîner de ce soir
Rouge ta bouche boursouflée d’un sourire illusoire.

Valentine divine, ton petit cœur transpercé
Par la flèche poison d’un chérubin endiablé
Me fait mal quand il pleure le coup de foudre assassin
Qu’il s’entête à crier sous le feu de ma main.

Un bouquet mon amour, pour t’offrir mille couleurs
Sur ta peau violacée aux blessures crève-cœur
Je veux lire tes courbes sous ma main caressante
Oublier l’hématome sur tes chairs bleuissantes.

Sur le bout de ton sein ma bouche joue capture
Là où jusqu’ici elle n’était que morsures
N’aie pas peur mon amour, je ne fais que t’aimer
Si tu cries ton dégoût je devrais te frapper !

Et comprend bel amour, qu’ecchymoses et douleurs
Ne sont rien comparées aux souffrances de mon cœur
Quand la bête sans cesse s’acharne sur ton corps
Je m’explose un bout d’âme et m’enfonce dans la mort.

Aujourd’hui, je t’en prie, évitons d’agacer
J’ai trop mal, tu sais bien, quand je dois te frapper
Je te veux femme aimante en passion sensuelle
Aimons-nous, mon amour, jusqu’en bout d’éternel.

jeudi 19 février 2015

Pensée fugace

Si je savais Dieu,
J’irais peut-être mieux,
Mais savoir est un jeu,
Que le Diable met hors-jeu.

Si je savais le feu,
Je prierais les doux cieux,
Mais savoir est l’enjeu,
Pour espérer le mieux.

Si je savais les deux,
Oh ! Je n’irais pas mieux,
Je vivrais juste le jeu,
De m’écarter du « je » !

lundi 16 février 2015

Minaudage : Jusqu'en bout de griffes

Je traîne-savates dans mes galoches dans les rues sombres de ma ville. Je suis la nuit, noire et profonde que je souris en demi-lune. Sous la lumière des réverbères, mon ombre câline, caresse le pavé gris.

Ecoute mon pas velours qui feutre tranquille le sol humide…

J’aime l’obscur, le crépuscule. Je dors le jour pour me rêver aux nuits.

Les gouttes de pluie, larmes du ciel, claquent la chaussée en brume fine, au pas cadence d’un métronome endormi. Et je respire de ce silence qui frôle les murs furtivement, comme on soupire sous la caresse d’un amant.

Je me fuis sans cesse de ces vacarmes du jour. Les pas pressés de ces passants qui passent et qui repassent sans regarder, sans s’arrêter. Des pas stressés, des pas retards, des pas tout court. Les coups de klaxons bien énervés qui ne réveillent que quelques doigts levés. L’infernal brouhaha de mille conversations, et ces sonneries de téléphones qui sonnent et qui résonnent sans cesse dans nos oreilles. Les insultes, les agressions que plus personne ne voit. Madame coincée dans un tailleur qui l’empêche presque de respirer. Monsieur penché sur son journal à grignoter les faits divers. Et les enfants. Le cri de ceux qui s’opposent, du haut de leurs huit ans, à cette fatalité journalière qui les oblige à se rendre dans ces sinistres écoles, où le mot « éducation » s’est effacé des murs. Le rire aussi, de ceux, un peu plus manipulés, qui profitent de ces petits moments de liberté pour se raconter leur mercredi après-midi, assis dans leur canapé à se droguer de stupides dessins animés et à s’injecter dans le cerveau les ondes dévastatrices d’une publicité gerbante.

Oui… Depuis longtemps, je me fuis de ce vacarme de jour !  
 
Ma rue la nuit, c’est la lumière. Les feux crépitent dans les tonneaux. Pattes de velours sur les toits, je vois misère sous les cartons, j’écoute racler les sans-abris. Certains vomissent le mauvais vin qu’ils ont mendié dans la journée, et d’autres crachent sur le pavé les vieux mégots ramassés sur les terrasses des cafés.

Ma nuit, c’est la vie…  

Chat de gouttière ou rat d’égout, la nuit se goutte dans le secret. Je suis gourmand de ces souris en bas filé et talons hauts. J’ai l’appétit des grands festins, des mises en bouche, baisers sucrés, langue de chat.

Au fond des vieilles ruelles qui puent la pisse et le rejet, les portes closes s’ouvrent aux noctambules avides de plaisirs et de sourires. Ils ont laissé au jour, les plannings de vie, les préoccupations, les angoisses… Les tristesses.  

La nuit, tous les chats ne sont pas gris. Moi, je suis noir, noir, mais en vie. Je pousse la porte et je m’enivre de ces sourires trop maquillés mais qui vous laissent sur le col blanc la trace aimante d’un bel instant. Je me respire des fumées des cigarettes, de ces regards fiévreux qui vous invitent aux têtes à têtes. Il n’y a pas de quoi fouetter un chat ? Ne vous fiez pas aux apparences et venez à moi, délicieuses petites souris ! J’aime la débauche. Je suis débauche. Je me régale de ces corps chauds à moitié nus qui se déhanchent sur la piste. La musique vibre dans mon corps et boum mon cœur. Elle me frissonne le poil et m’électrise le cerveau.

Ecoute le ronronnement de ma jouissance d’être dans la danse…

Vous me pensiez sagesse ? J’ai sept vies pour vous chasser !


Appelons un chat un chat : minou farouche le jour, je sors mes griffes la nuit, et n’ayez craintes belle proies… Je retombe toujours sur mes pattes.