Petit chat joueur de mots, je pelote mes poésies de caresses câlines et je griffe parfois pour défendre les maux. J'écris le "je", le "nous", le "vous" et je ronronne souvent sous l'effleure de ma plume. J'invente, je tente... Juste pour le plaisir.

Fines moustaches et libres pensées... Je guette la rime et vous partage mon petit coup de patte.

Je ne suis pas un écrivain... Je suis le chat "couseur de mots" et vous êtes... mes petites souris inspiratrices.

mercredi 17 janvier 2024

Quand la lune sera morte et que le ciel pleurera ses étoiles

Quand le néant brillera de toute son obscurité

Alors commencera mon histoire.


Je volerais, tel le plus beau des aigles, jusqu’au plus haut des sommets

Je volerais, libre et puissant, et me poserais sur la terre inconnue

La glace fondera sous chacun de mes pas

Et s’élèveront alors les fleurs tragiques de ma résurrection.


Je me ferais Messie

et brûlerais toutes vos croix


Vos cimetières se consumeront sous les flammes

et tous vos lieux de cultes s’immergeront sous les eaux les plus froides


Se glissera alors mon chant mélancolique sur toutes vos prières

rendant fou le moins fou de tous les fous

Un chant de tristesse pour vous préparer au pire de mes châtiments.


Et tous ceux qui voudront s’approcher de moi

se verront changer en statue de pierre

Qu’ils soient des saints ou des putains

Qu’ils soient amour ou bien chagrin

Ils deviendront muraille pour protéger mon sanctuaire.


J’arracherais alors toutes les gargouilles du monde entier

je les arracherai de leur vestiges, de leur croyance

et en ferai mes milliers de petits soldats


Ainsi sera mon premier acte.


Quand vous les hommes aurez cesser de croire

Que vous oublierez jusqu’au nom même de vos dieux


Alors je brûlerais vos champs et vos maisons

Je brûlerais tout pour ne laisser que la désolation

Vos enfants joueront avec les cendres de vos aînés

Respirant chaque jour leur cancer pour n’en mourir que plus lentement.


Je me ferais cavaliers de l’apocalypse

Mais je ne serais qu’un


En moi sera famine, épidémie, guerre et mort

Que je vomirais, comme il me plaira, sur celle que vous nommez Terre

Que je vomirais pour ne laisser que pestilences s’engrainer dans vos rivières

Empoisonnant jusqu’à la chair des poissons

qui viendront crever dans les larmes d’argile de Pandore.


Quand les forêts auront disparues sous mes coups de glaives

Alors je commencerais à vous détruire dans vos rêves.


Ainsi sera mon second acte.


Au troisième coup, s’ouvriront les rideaux des brumes anciennes

et renaîtrons alors les vieilles ennemies.

Vos lamentations pourriront sur les murs fragiles de votre existence


Je bâtirais un gigantesque bûcher

Avec tout les drapeaux du monde entier

En son milieu, seront les livres sacrés cloués les uns aux autres.


Le veau d’or sera décapité

Et sa tête servie en pitance aux enfants de vos enfants

de vos enfants...


Les fumées épaisses emprisonneront vos poumons

Et vous cracherez dès lors toutes ces illusions

Que vous aviez pourtant si bien planquées tout au fond de vos âmes


Vos lois ne seront plus, les différences ne seront plus

Ne restera que votre envie de survivre

Au milieu du charnier des quelques morts-vivants

Qui se massacreront pour quelques vomissures d’opium.


Et quand l’espoir sera mort d’avoir voulu trop espéré

Alors commencera mon épilogue


Je craquerai l’allumette qui brûlera l’enfer

L’Océan se desséchera d’avoir trop pleurer

Et les montagnes s’éventreront avant de s’écrouler


Le corps recouvert des lambeaux de chair de mes frères

Je m’allongerais sur le sol à la fois froid et brûlant

Et j’attendrais que les milliers d’oiseaux encore vivants

viennent boire le sang de mes veines tranchées

pour le répandre comme des larmes de pluie

sur les restes de cette terre infertile

qui donnera peut-être naissance

à un monde différent.


Alors je disparaîtrais

Emportant avec moi jusqu’au dernier souvenir

de cette humanité assassinée depuis longtemps

par ses propres croyances et son indifférence.

Je disparaîtrais

Emportant avec moi jusqu’au dernier souvenir

de mon existence même.

Je disparaîtrais en laissant entre les mains du destin

Ce petit bout de semence qui sourit déjà

au milieu de vos cendres.


Ainsi sera la fin de toute fin

Ou peut-être le début d’un tout autre commencement.


Cat ¤ 17/01/2024

vendredi 12 janvier 2024

 Ils sont là

Assis dans leur carrosse d’aluminium

Dans l’attente de rejoindre la salle du bal macabre

Pour y danser peut-être leur toute dernière valse.

Ils sont là

En file indienne et ils attendent.

La piste n’est pas grande

Mais pleine de belles étoiles

Qui voudraient scintiller

Ailleurs que dans les limbes du souvenir

Qui voudraient briller dans un bout de ciel gris-bleu

De celui qu’on dit si merveilleux.


Il est là

Dans un coin sombre de la grande pièce

Coincé dans sa combinaison spatiale

Qui le serre, l’enserre, l’étouffe

Qui l’empêche de bouger

Qui l’empêche de toucher

Les étoiles qui dansent.

Ils les regardent

Mais ne les voient pas

Il les entend

Mais ne les écoute pas

Il voudrait juste caresser la lune

Pour en oublier les brûlures du soleil.


Elle est là

Une belle au bois dormant

Dans son petit lit blanc.

Elle attend le baiser de son prince charmant

Pour enfin s’endormir

Pour enfin se laisser partir.

En attendant,

Les morsures des aiguilles

sur son bras cachectique

Pour un semblant de vie

Et quelques souffrances de plus.

En attendant

Elle respire dans un tube en plastique

L’espoir de le voir arriver

Celui qui l’apaisera.


Il est là

Le Petit Poucet dans son pyjama d’enfant

Qui sème derrière lui

Des miettes de pain

Pour retrouver son chemin.

Mais les oiseaux en tenues colorées

Perchés sur leur balai

Picorent ces restes abandonnés

Pour un semblant de propreté

Sur ses sols déjà tant usés.

Alors le Petit Poucet

Perdu dans ces longs couloirs

Marche, recule, reviens sur ses pas

Et attend.

Il attend un passant

Qui le prendra peut-être par la main

Pour le ramener chez lui

Ou l’emmener plus loin.


Elle est là

La petite Alice dans son pays des merveilles

Elle ne sait plus vraiment qui elle est

Mais elle s’en fout parce qu’elle est bien

Elle sourit

Elle sourit tout le temps

Et ça lui va bien.

Elle voit des chats et des lapins

Elle voit des fleurs dans un jardin.

Parfois, elle a mal

Elle ne sait pas comment le dire

Alors, elle sourit

Et elle attend.

Elle ne sait pas ce qu’elle attend

Mais elle attend.

Tant que les oiseaux continuent de chanter dans sa tête...


Il est là

Le Peter Pan autrefois si vaillant

On l’a mit dans une barque

Pour qu’il rêve l’Océan

Et il rêve l’Océan.

Il navigue son âme

à travers les eaux bleues

Et voyage ses pensées

Sur ses plus beaux abordages.

Parfois, il voudrait toucher l’eau

Et rejoindre les sirènes qui lui chantent de se laisser sombrer

Mais deux longues barrières l’empêchent de tomber.

Alors, il attend ses enfants perdus

Qui viendront peut-être le sauver.

Il attend,

Mais personne ne vient.

Parfois, quelques pirates habillés tout en blanc

Viennent le bousculer, le tourner, le retourner.

Des petits gestes comme autant de coups d'épées

sur son pauvre corps fatigué

qui ne sait plus bouger

Il « larme » son regard

Pour qu’ils le laissent plonger...

Mais les pirates sont soumis aux lois du Crochet.

Alors, il remet son costume d’enfant

Et envole son esprit pour rêver l’Océan.


Ils sont là

Et ils attendent…


¤ Cat ¤ © 12/01/2024