Petit chat joueur de mots, je pelote mes poésies de caresses câlines et je griffe parfois pour défendre les maux. J'écris le "je", le "nous", le "vous" et je ronronne souvent sous l'effleure de ma plume. J'invente, je tente... Juste pour le plaisir.

Fines moustaches et libres pensées... Je guette la rime et vous partage mon petit coup de patte.

Je ne suis pas un écrivain... Je suis le chat "couseur de mots" et vous êtes... mes petites souris inspiratrices.

mardi 26 mai 2015

En rêve fou

Il rêvait, le fou, qu’elle reviendrait pour un baiser. Il en rêvait dans chaque pas qui lui traînait sa vieille carcasse sur le chemin douloureux d’un avenir sans elle. Il en rêvait lorsque ses nuits  l’abandonnaient, cruelles, sur les pavés des insomnies en bout de rue trop sombres. Quand le profond de son sommeil se réveillait dans les sueurs des narcotiques anesthésiants, il se sentait happé aux langues voraces des cauchemars qui vomissaient sur les draps blancs, le flou reflet de son aimé. Il se vivait, ombre chimérique, dans ces espoirs, en bout de couloir, à l’apparence trompeuse des infidèles qu’on voudrait croire. Vaincu par sa solitude, le pauvre fou, jetait les armes des souvenirs sur le champ de bataille de son cerveau à moitié dérangé par les nécroses du manque d’elle.

Il rêvait, le fou, qu’elle reviendrait pour son baiser. Baiser tendresse à fleur de larmes sur la peau nue des roses lèvres. Baiser caresse qui n’effleurait que la pureté de son regard voilé aux eaux troublées d’un triste adieu. Il en rêvait quand l’aujourd’hui frôlait l’hier dans un fantasme de demain. Quand ses demain seront figés au souvenir de son parfum. Il rêvait, le fou, et les débris de sa mémoire, creusaient la tombe de son sourire. Et quand la peur de l’oublier ensemençait son corps usé, il s’injectait en bout d’aiguille, les cocaïnes des survivances. En bout de veine. Jusqu’à pleurer. Jusqu’à crier.

Il rêvait, dans sa névrose obsessionnelle, qu’elle se battrait pour ce baiser. Il la rêvait figure de proue, bravant les océans violent de son pauvre destin pour s’échouer au port de ses bras. En bout de bouche. En bout d’effleure. Frêle sirène au corps rongé par les sels carnivores des eaux pleurées et dévorée par les mâchoires puissantes des vagues tumorales. Il la rêvait, dans la violence des coups - sa belle furie - combattre les tempêtes, se défier aux bourrasques des enfers, morguer la Mort… Il la rêvait, là, faisant face à sa fin, toujours en avançant, en avançant pour se claquer à son dernier baiser.

Il rêvait, le fou, qu’elle reviendrait pour ce baiser. Cette douce empreinte qu’il n’avait pas eu le temps de lui laisser. Perdu au cloître de son délire psychotique, il était fou de n’être que fou parmi les fous. Et quand son âme à l’abandon prenait la route de son exil, il s’insufflait, en bout de verres, le venin chaud des vieux cognacs.

Il la rêvait le fou, pendu à son sourire de fou. Et il souriait le fou. Parce qu’il l’avait aimé. Parce qu’il la ressentait. Le jour. La nuit. Elle était là, divine hallucination, dans le reflet de son regard noyé dans le miroir des larmes. Elle était là, fantasme lumineux dans l’obscur de son cerveau malade. Elle était là…

Et quand cette présence semblait rejoindre les cieux, il mutilait son corps aux diverses blessures, comme pour se survivre à l’illusion de son pauvre réel, qu’il avait bien planqué au fond des  thébaïdes cérébrales. Quelques coups de rasoirs pour ranimer les souvenirs, coups de poing et morsures, comme l’étrange offrande à l’éclatante Mnémosyne.
Il rêvait, le fou… Qu’elle reviendrait pour son dernier baiser…

¤ Cat ¤ 25/05/2015

mardi 12 mai 2015

Réflexion matinale

A son réveil ce matin, cette évidence venait de lui claquer douloureusement au visage : Ils n’avaient plus rien à partager. Une certaine froideur dans leurs échanges avait doucement, au fil des mois, pris la place de leur amour. Même la tendresse avait déserté leurs mots. Elle n’avait pourtant jamais espérer plus que ça, qu’un peu de tendresse. Mais la vie, dans toute sa fragilité, se plaisait souvent à lui jouer, moqueuse, son petit air de vérité. Elle savait désormais que ce qui ne lui appartenait pas ne serait jamais vraiment à elle.
Il ne lui restait plus, aujourd’hui, qu’à essayer de vivre avec cette réalité. Elle essaya quand même – comme si savoir pouvait apaiser son « après-lui » - de fouiller dans sa mémoire pour, peut-être y trouver, le commencement de cette fin. Elle pensait – ou espérait – que ce détachement était assez récent, mais elle devait à présent, se rendre à l’évidence : Il y avait bien longtemps qu’il n’y avait absolument plus rien entre eux.
Depuis que lui, était heureux, il ne savait plus l’écouter… N’essayait même plus. Il se contentait d’un « bonjour » furtif, fuyant… Impassible. Elle qui ne souhaitait que lire l’éclat de son sourire dans ses mots, se sentait aujourd’hui seule dans sa propre solitude.
Bien sûr, elle savait qu’elle n’était pas une femme facile, qu’il lui arrivait parfois –  souvent même – de rejeter la compassion et l’affection des autres, alors qu’en réalité elle n’aspirait qu’à être écoutée et surtout comprise. Mais elle était certaine que lui comprenait… Jusqu’à ce matin.
Elle avait trop misé sur leur complicité d’autrefois et avait toujours cru – sans doute un peu naïvement – que si une seule personne pouvait comprendre son silence et rester auprès d’elle, sans tout connaître de ses maux, ce ne pouvait être que lui.
Après cette seconde réflexion, la claque matinale n’en devenait que plus douloureuse.
Mais elle ne devait surtout pas se laisser sombrer dans les méandres de la tristesse. Il y avait aujourd’hui, bien plus important que ce qui n’avait peut-être même jamais vraiment existé entre eux. Il fallait qu’elle réagisse… Il fallait qu’elle le laisse s’en aller. Tout simplement. Et cette pensée qui, il y a encore quelques jours, l’aurait chaviré dans un flot de larmes, lui laissait aujourd’hui, une plage d’abandon dans ses yeux rougies par la souffrance.
Désormais, elle savait qu’elle ne pleurerait plus que pour l’autre…


(…)

¤ Cat ¤ 10/05/2015

Voyage au Pays d'Oc


Photo via Google image

Je suis le vent qui voyage aux terres fécondes,
Sous le charme éclairé de l’étoile vagabonde,
Viens à moi petit homme au regard extasié
Viens danser dans mon souffle et prend-toi à rêver.

Je m’envole aux prunelles de ces vieux assis là
Sur la pierre d’un banc, a parlé d’autrefois,
Et caresse la perle qui frissonne sous l’œil,
Nostalgie d’un passé qui s’échoue sur l’écueil.

Tourbillon frémissant sur les ailes du moulin,
Je farandole ses lettres qui parfument vos chemins,
Et l’on tourne, et l’on tourne en valse de printemps,
Etourdis et grisés comme le sont les amants.

Et je bourdonne la transhumance, celle qui siffle dans vos prés,
Le pas tranquille de la bête marqué aux croix de St André,
Et je balaye les nuages, vole petit homme, dans ce ciel bleu,
Viens te venter sous le soleil, celui qui rend les gens heureux.

Me voici murmurer sur l’accent qui se chante,
Quand les vieux se belote aux terrasses bruyantes,
Et peuchère je résonne sur les verres de pastis
Qui se choquent quand l’atout tombe sous l’œil complice.

Je souffle chaud pour faire chanter belles cigales,
Qui bercent Durance dans son farniente estival,
Elles se cachent au son d’écorces vibrant soleil
Je les entends me susurrer mille notes merveilles.

Et je me joue avec mistral dans une garrigue grisonnante,
Capture l’effluve des genêts et des jasmins, plantes frissonnantes,
Sens-tu le rire de Pagnol flirter la terre sur son papier ?
Vois-tu sourire Marius, Fanny, la p’tite Manon sous l’Olivier…

Je me frivole sous les jupes des galinettes aux lèvres passion,
Que je volète dans mon élan pour friander les jeunes garçons,
Et m’ébouriffe dans tes cheveux te laissant là l’espigaou,
Comme l’évidence de ton passage sur la Provence en ce mois d’août.

Viens je t’emporte, petit homme, jusqu’aux parfums de la lavande,
Ceux qui embaument avec douceur les pierres sèches de la Lande,
Arrêtons-nous quelques instants sous le vieux chêne des souvenirs,
Posons nos têtes sur l’âne gris, vivons son rythme dans nos soupirs.

Je me promène autour des lacs, dans les rivières, chatouille poissons
En ricochet j’effleure les eaux laissant la trace de mon pardon,
Sur les marchés aux milles couleurs, je me chuchote aux huiles d’olives,
Aux frais légumes de saisons qui vous papille et vous salive.

Vois le papet sur le terrain aux réflexions d’un « tire ou pointe »,
Le cochonnet semble s’attendre à se frotter à quelques feintes,
Fatche de con ! La boule claque et fait carreau brisant silence,
Sous les tonnelles s’écoule frais le doux rosée, côte de Provence.

Viens petit homme te respirer aux bonnes saveurs de ces rues sinueuses,
Mélangeons-nous aux ratatouilles et autres bouillabaisses délicieuses,
La tapenade et l’aïoli couché sur des tranches de pain frais,
Fada celui qui ne saurait en apprécier ce met.

Je suis le vent qui s’essouffle  sur les terres de Provence,
Et je t’emmène dans mon voyage pour t’exhaler de sa magnificence,
Je te promets mille caresses et mille beautés sur ton chemin,
Je te promets tranquillité et mille rêves pour demain.

¤ Cat ¤ 08/05/2015


mardi 5 mai 2015

L'overdose d'un self-destroyer à l'agonie

A grands coups de marteau tu t’enfonces dans les veines
Toute la déveine de ta vie comme on crie à la haine
Vagabond de ton âme tu déchires tes violences
Et tu joues l’auto-stop sur les chemins d’existences.

Mais personne ne s’arrête sur ton drôle de destin
Ton absence de sourire est leur cancer de demain
Frappe encore sur le clou qui transperce tes os
Et regarde vomir ta narcose sous l’empreinte d’un goulot.

La bête transpire le fric couchée sur son divan nuptial
Elle dégueule sa graisse sur l’autel abbatiale
Entend rire ces têtes cravatées à ses pieds
Cette orgie de débauche sur le sol overdosé

Et tu vois au travers de leurs verres de vodkas-Martinis
Frétiller sur un pique les corps nus des enfants de l’oubli
Et tu lis les caresses salaces s’enfoncer dans l’intime de leurs corps de poupée
Quand leurs langues vicieuses s’incestent aux viscères dépecées.

Et tu cries ta douleur mais ton cri s’est perdu
Dans les cris de souffrances de tes amis cadavres corrompus
Alors tu navigues dans les larmes de centaines de pantins
S’emmêlant dans leurs fils sans jamais voir de demain.

Tu voudrais exister dans la gueule des réseaux d’amitiés
Mais la cafardise n’est qu’une indifférence de plus sur les murs dévoilés
Te voici en grenouille pathétique disséquée sur l’écran des partages d’entrailles
Où tu cliques désespéré pour te fuir de cette folie bestiale qui profonde tes entailles.

Le poète maudit gît dans son sang de plumes travesties au survivre
Il accuse ses enfants d’avoir offert l’oubli qui assassine les livres
Regarde vivre la flamme qui s’enlace en « putain » sur le beau de tes mots
Entends-la jouir de ta déprime narcotique quand les cendres recouvrent tes maux.

Et tu laisses tes amants te lécher ta croix tatouée au couteau sur ton crâne rasé
Ils se glissent fiévreux en serpents sataniques sur ta peau violentée de l’enfance violée
Ne laissant dans ton âme que leurs mues répugnantes comme une plaie suintante
Où s’écoule le pue des vérités silencieuses qui te laissent dans la bouche une saveur gerbante.

Et l’Ogre est toujours là, il écoute ton faux-pas pour squatter ton cerveau
Alors tu naufrages ta barque en putride charogne dans la bave du crapaud
Et tu deviens le carnivore freudien et sanglant qui manipule ses propres sentiments
Tu as compris que pour survivre seul dans ta solitude tu devais apprendre à toujours faire semblant.