La mort…
Je l’ai cherché dans ces
longs couloirs aux murs trop blancs
Ces murs que l’on voudrait « tagger »
avec d’autres odeurs que celles de notre sang
Je l’ai cherché au milieu
des bips gémissant et des effluves de désinfectants
Qui ne désinfectent plus
guère que nos larmes dans nos regards fuyants
Cette mort…
Je l’ai cherché entre les
cris d’une douleur qu’on ne veut plus réprimer
Je l’ai cherché pour ne pas
avoir à vous murmurer ces souffrances que je voulais vous cacher
La mort
Je l’ai cherché
Je ne l’ai pas trouvé
Du moins… Pas encore.
Alors je tourne en rond
Je tourne en rond dans ma
cage suspendue aux tragiques perfusions
Je tourne en rond et je
m’accroche les veines sur les aiguilles qui crachent leur poison
Qui crachent leur venin
comme se crachent nos vieux démons
Sur les parterres fragiles d’un
vieux refrain de désespoir
A moins que ce ne soit
plutôt sur les brancards de « l’inespoir »
Et je dégueule demain comme
je dégueule mes souvenirs
Pour ne plus avoir à les
rêver dans le miroir du devenir.
Le visage enfoncé dans le
moelleux d’un coussin où j’aimais me poser
Je tente d’étouffer toutes
mes réflexions insensées
Mais je devrais savoir qu’on
ne tue pas nos nombreuses pensées
Que ce sont elles, bien au
contraire, qui nous torture avant de nous tuer
La mort, je l’ai cherché, mais
je ne l’ai pas trouvé
Alors j’avorte chaque jour
de ces douleurs que je ne voulais pas toucher
En vomissant le noir goudron
des centaines de cigarettes fumées
En vomissant jusqu’aux
poumons qui voulaient juste respirer
Et puis j’ai fini par
abandonner
J’ai raccroché les fils
cassés pour m’enlacer à ma réalité
Aujourd’hui encore, j’endure
ma haine pour ne plus avoir à me pleurer
J’attends la mort dans ce
mouroir plein à craquer.
¤ Cat ¤ 21/03/2017