Petit chat joueur de mots, je pelote mes poésies de caresses câlines et je griffe parfois pour défendre les maux. J'écris le "je", le "nous", le "vous" et je ronronne souvent sous l'effleure de ma plume. J'invente, je tente... Juste pour le plaisir.

Fines moustaches et libres pensées... Je guette la rime et vous partage mon petit coup de patte.

Je ne suis pas un écrivain... Je suis le chat "couseur de mots" et vous êtes... mes petites souris inspiratrices.

mardi 31 mars 2015

2ème miaulement du chat

"Et l'Océan l'a claqué sur le rivage endormi. Les navires les plus grands l'abandonnent sur son île. Assoiffé de son sel, elle s'épave sur la plage, s'engloutit sous les sables qui
l'emporte à l'oubli".

¤ Cat ¤

vendredi 27 mars 2015

Le dernier verre

Voici un texte, un parmi tant d'autres, de mon ami Jacques Lagrois, plus connus sous le pseudo de JAVA.
 Si le cœur vous en dit, vous pouvez le retrouver sur son blog :  itinéraires humains et citoyennetés
Il a reposé la bouteille à côté du verre, à côté aussi de la trace humide qu’elle avait laissée précédemment. Précédemment, ça c’était un mot de l’instituteur, un des… Juste le mot aurait pu le faire rire.
-Tu peux pas dire « avant » ?
Avant… Le laps de temps entre le « maintenant » et le « précédemment » était devenu ridiculement court, le temps nécessaire pour avaler le contenu de son verre, vite, trop vite… Avant, il aurait pris le temps. Avant il avait un interlocuteur, l’instituteur, parfois ils étaient deux en plus de lui. Ils refaisaient le monde, leur monde, ils gueulaient. Pas trop fort mais ils gueulaient…Enfin l’autre ou les autres. Lui il se contentait de parler du maïs à castrer, il avait réussi à ressemer cette année avec les graines qu’il avait gardé de la dernière récolte, de son toit qui laissait passer l’eau. Il écoutait l’autre, les autres. Bien sur il avait un avis ! Fallait pas s’en mêler, les choses finiraient par s’arranger toutes seules.
Il reposa son verre, vide. Il regarda la bouteille à demi vide, c’était sa dernière prune, il versa de nouveau le liquide transparent dans son verre, dont une bonne partie à côté, sur la toile cirée poisseuse et sale.  Il sentait maintenant l’effet de l’alcool l’envahir, ces troubles de coordination qu’il ne connaissait que trop bien maintenant, prenaient peu à peu possession de ses gestes, le divorce semblait consommé entre son cerveau et sa main droite. L’ivresse totale qu’il cherchait tardait à venir, le désordre de son esprit n’arrivait pas à rompre la chaîne des mots qui l’assaillaient.
Avant le vin le faisait chanter, rire, chercher la compagnie des autres, avant… Maintenant, il ne riait plus, l’eau-de-vie n’arrivait même pas à l’empêcher de penser, ses sommeils qui n’étaient que cauchemars, le cueillaient là où son dernier verre le laissait, le plus souvent la tête entre les bras posés sur la table, assis sur la chaise qu’il avait choisi d’occuper quelques heures auparavant. Parfois il arrivait à se traîner jusqu’à son lit, c’était le seul endroit où il se permettait de pleurer, comme s’il eut été indécent de le faire dans les pièces où un homme se devait d’être debout… Debout… Il trouva ce mot indécent, s’adressant à lui.  Il leva de nouveau son verre.
Son regard se perdit un moment dans la pièce, s’arrêtant à des objets qu’il trouva sans âme, d’ailleurs il ne leur appartenait plus, alors qu’ils avaient été son quotidien des années durant. Ils avaient pris leur indépendance, comme les murs de la maison qui n’étaient plus maintenant que la continuité des murs qu’il avait dans la tête, juste des murs, il était un étranger à sa propre demeure et même à sa propre vie. A l’extérieur… Mais il n’y avait plus d’extérieur, les vitres ne lui renvoyaient que le reflet d’un visage émacié, envahi de barbe.
Oui, il était au courant des rafles, mais on n’arrête pas les gens comme ça, ces hommes, ces femmes avaient forcément fait quelque chose pour que les gendarmes les emmènent. Les enfants ? On ne peut séparer les parents des enfants, c’était humain. Le gouvernement savait ce qu’il faisait…Le maréchal… Les autres, l’instituteur, ils s’étaient opposés, ils avaient caché des juifs, aidaient le maquis. Un jour, il y a un mois, ils ont vu arriver les allemands au village. Ils savaient… Ils voulaient juste les noms. Ils sont venus, il a eu peur…
Il leva les yeux sur la corde qui pendait de la poutre, il finit son verre, ça ne sortait pas de sa tête et il monta sur la chaise en se tenant au dossier. Il allait enfin oublier.
Jacques Lagrois Alias JAVA
Texte protégé ©

mercredi 25 mars 2015

Brunante charnelle

Un petit quatre mains avec mon ami Bonasse Alias La Molle Plume que vous pouvez aussi découvrir sur Facebook. 3... 2... 1... Foncez !


Chaque soir au crépuscule un jour se meurt
Lorsque la nuit s'éveille frêle sur son coussin
Et que la lune s'éclaire aux larmes d'un destin
Pour donner à demain l'envie de vie meilleure

Quelques âmes mornes de bassesses crétines
Riches d'amour pourtant se donnent frénétique
Sans crainte aucune dans un élan pudique
Dans la nuit balancée aux aises libertines

La lumière de nuit s'éclaire de ses corps
Et dévoile aux étoiles les sueurs de plaisirs
Que l’œil astral et discret se plait à maudire
En soufflant sur le vent un odieux désaccord

Mais la veule chair est au faîte de l'extase
Lorsque les corps s'accordent ces plaisirs fugaces
Subtile et bavarde quand les esprits s'agacent
Et que doucement le sang en surchauffe se stase


Apaisés aux tourments les amants disparaissent
Aux abysses d'un rêve déchiré par les sens
Méandres capricieux aux regards d’inconscience
Que la bête en sommeil fantasme sous le fraisse

Et ils transpirent dès lors l'ardeur de la vie
L'odeur des plaisirs disparus au firmament
Le souvenir d'une heure qui jamais ne ment
Légitime ou non au final ils apprécient.

mardi 24 mars 2015

Quatre mains pour demain

Je ne vous présente plus mon ami de plume Mathieu LaManna Hamelin. L'une des dernière belle âme qui sait me redonner l'inspiration et surtout l'envie d'écrire.



Ce vent,
Sur ma peau usée
Pointe en aiguillon effilé
Griffe au visage de mon âge
Trahi je suis, par les sillons du temps

Infâme,
La morsure du sablier
Au mordant de mes lèvres
Comme le cri déchiré des années
Le couperet du passé sur mes rides creusées

Chaîne
En maillons faible
Je décompose ma propre vie
Sur la table du temps qui s’étiole de mes demains
Je pleurs dans le soudain de ce continuum en vis sans fin

Lentement,
Putréfaction de mes rires
Un parfum de formol sur la peau
Je voudrais rajeunir mes pensées délavées
Par les larmes fragiles qui “dégueule” mon regard

Passé
Cette note trépassée
Coiffe de mon trépas cette nostalgie
Neuve et dépassée qui trame la fin de ma nuit
Pour que sautille sur ce tertre chaud mon épitaphe esseulée

Sourire
Sur l’éphémère de ma vie
Que l’enfant d’un baiser à comblé
Et ce corps vieillis aux affres désolantes
Sur le froid d’un marbre blanc peut enfin s’endormir


Cat et Mathieu

vendredi 20 mars 2015

L'hier en lierre


(pour se lier ou se relier aux veines de demain)



Veines de vie en vers rampants au gris d’un mur
S’évadent au loin pour s’écouter de son murmure
Veines grimpantes toujours plus haut pour chatouiller
Le ciel bleuté aux belles morsures de liberté.

Veines lunaires pour éclipser les écorchures
Ces vieilles blessures que la terre même se ligature
Rajeunissant le mur vieillit aux coups passés
De ces mains d’Hommes que l’on pensait civilisés.

Et le printemps qui embourgeonne dans une capture
Ces lianes nues en éclaboussent contre l’azur
Joue sacrifice de son temps pour  effeuiller
D’un vert sourire l’espoir trahis au sang versé.

Veines en sursis qui se raccrochent aux éraflures
Versent la sève pour s’abreuver de ses tortures
Et ne connaît dans son répit que l’illusion fragilisée
Qu’un coup de vent cinglant peut de son souffle lui trancher.


Photo Cat

lundi 16 mars 2015

Trouver la sortie

Le petit ruisseau de larmes sanguines
Coule au corps en poison comateux
Tranquille
Et navigue paisible au cercueil de son cœur
Le petit radeau vide des rêves libertés
Sans rames
Le mât violenté aux noires douleurs
Jusqu’aux boues du cerveau qui enlisent les pensées
Noie l’âme
S’étouffant aux violences de ces brises orphelines
Qui se claquent aux parois et qui crèvent malheureux
Claustrophile

Le petit ruisseau aux eaux carminées
Passe et repasse en trépas inconscient
Dangereux
Sous le pont narcotique lentement, elle s’endort
Abandonne le souffle d’un espoir incertain
Impur
Cœur tambour en écho trop rythmé
Brise le silence du dernier subconscient
Vitreux
Vibrations meurtrières et qui cognent plus fort
Déchirer ces souffrances pour s’ouvrir un chemin
D’air pur

La rivière de sang a perçu la lumière
Et s’évade sereine sur la peau oubliée
Veine tranchée

vendredi 6 mars 2015

1er miaulement du chat

« Seriez-vous capable de vous asseoir sur une chaise, là, au beau milieu de votre cerveau ?
De fermer portes et fenêtres et de jeter la clé.
Ne rien laisser sortir.
Ne rien laisser entrer.
Oseriez-vous braver le noir et la folie et n’écoutez que les silences et les vacarmes qui ruissellent des parois de votre crâne ?
Vous sentez-vous prêt à goûter chaque larme de vos pensées, à flirter avec vos colères, votre haine ?
Pensez-vous savoir vous taire et écouter ?
Ecouter et surtout entendre les ricochets de vie dans le sombre de vos doutes !». 

lundi 2 mars 2015

Eveil en pleurs

Un petit quatre mains avec mon ami de plume Mathieu LaManna... De bien beaux échanges. Vous pouvez retrouver Mathieu en cliquant sur le lien de son blog à droite de l'écran (Pour le plaisir d'écrire).

Mes réveils sont tragiques aux matins incertains
Et personne ne sait lire dans les cernes maudites
J’aspire aux regrets
Je respire dans mes rêves

Dans le décoiffe de mon allure à peine éveillé
Ébouriffé de ce que je suis
Miroir en reflet morne et tragique
D’une mine déconfite

J’explore le vide dans une tasse de café noir
Le souffle chaud me brûle l’œil d’un doux corsé
J’étouffe ma peine
Je vis sourire

Apparence Ô combien fallacieuse
Dans le tourbillon de mes illusions
Maquiller de gris
Je fonce aujourd’hui pour ignorer hier

Les gouttes qui s’évadent du médiocre robinet
Ont vacarme sanglant dans leur chute rythmée
Je regarde couler le fragile de ma vie
Sablier métronome qui m’arrache les tympans

Tintamarre bruyant qu’est mon quotidien
Feutré désormais je souhaiterais
Dans les limbes de ma perte
De ma couette enveloppée

Ne plus voir le jour embrumer mes saisons
Et sentir sous les draps la présence interdite
Je vomis mes incertitudes
Je voudrais m’endormir

Nuage en teinte de mouton à compter
Malgré la nuit qui me revêt
Distribue à tout vent
Les heures blanches que l’on m’octroie

Tic-tac en sonore assassin
Bovidés sont cent mille aux secondes poignardées
Les sueurs de ma peau autrefois parfumées
Ont effluves puantes d’un sensible trop tard

Fraîcheur en perte de vie
S’écoule en miel cristallisé
Sur le pavé de ma démence
Pour qu’englue mes vestiges légués

Viens à moi inconnue cauchemardesque
Viens m’offrir le baiser de la fin
Que mes yeux aient enfin le repos fragrancé
D’un demain à l’éveil d’espérances