Petit chat joueur de mots, je pelote mes poésies de caresses câlines et je griffe parfois pour défendre les maux. J'écris le "je", le "nous", le "vous" et je ronronne souvent sous l'effleure de ma plume. J'invente, je tente... Juste pour le plaisir.

Fines moustaches et libres pensées... Je guette la rime et vous partage mon petit coup de patte.

Je ne suis pas un écrivain... Je suis le chat "couseur de mots" et vous êtes... mes petites souris inspiratrices.

mercredi 30 mars 2016

Le vieux

Photo Lee Jeffries © - Photographe



Il vit les passants dans leurs yeux silencieux,
Et fuit dans leurs pas le trottoir malheureux,
Il vit les passants qui s’empressent comme un jeu,
A vomir le temps sur son corps miséreux.

Et souvent, très souvent, il s’endort sur les pages d’un vieux livre,
Celui qui raconte ces hommes sous les ponts du « survivre »,
Et souvent, très souvent, il s’endort comme l’enfant qui s’enivre,
Du parfum de la rue que la brume délivre.

Il chante l’hirondelle qui voyage dans sa tête,
Fleurissant le printemps dans son âme de poète,
Il chante l’hirondelle, en oublie l’alouette,
Qui est morte un matin sous la main proxénète.

Et souvent, très souvent, il mendie ses souffrances,
Pour un morceau de pain, un peu d’eau, une pitance,
Et souvent, trop souvent, on le nourrit d’indifférences,
Du regard des passants qui s’aveuglent d’ignorance.

¤ Cat ¤ 30/03/2016

mardi 29 mars 2016

Elle glisse sa robe de papier
Sous la caresse de plume
Frissons de peau
A fleur de mot

Le doux parfum effeuillé
En respire sa brume
Et rime son beau
Sans vilain jeu de mot

L'écriture effleurée
Jusqu'en bord d'écume
Pêche libido
Sans l'encre des maux

Dans sa main le délice fruité
Offre une pulpe de douceur d'agrume
Un charnel duo
Une belle histoire d'O

¤ Cat ¤ 29/03/2016
Écorces-moi du vivant
D'une sève brûlante qui danse dans nos veines
La musique du vent
Sur nos branches de peau
Et les feuilles en caresses
Sur l'intime de nos mots...
Écorces-moi de la mort
Les germes d'espoirs sur l'empreinte de nos corps
Pour renaître debout
Et vieillir fleuris
Aux racines du passé
Ensemencés d'avenir...

¤ Cat ¤ 29/03/2016

samedi 26 mars 2016

Sous les cendres naissent les plus belles histoires (Extrait)

Le paysage n’est plus qu’une terre violée sous le pas lourd des chenilles enragées. Les arbres outrageusement déshabillés par les larmes des lance-flammes vomissent leurs cendres sur un avenir à jamais transformé. Les corps des oiseaux pendent à leurs branches faméliques comme les boules colorées, qui jadis, chatouillaient les épines du sapin lors des veillées insouciantes des soirs de noël. La neige tente quelques flocons mais, la douceur de cette fin d’hiver les transforme immédiatement en perles d’eau qui sombrent la terre dans une épaisse boue poisseuse. Tout semble figé. Seule l’horloge tic-tac son temps dans l’infernal écho d’une campagne endormie. Les corbeaux ne croassent même plus et le ciel vidé résonne encore du vacarme des avions de combat. Le vent même, n’ose plus, souffler sa légèreté sur la plaine massacrée.

Au milieu de cette désolation, s’élèvent encore fièrement, les couleurs ternies d’un vieux cirque de province. Son chapiteau semble crever un nuage, mais il ne fait que l’effleurer dans l’impalpable de son toucher. Sur la piste de sable, le clown écoute le silence, là, où hier encore, s’entrechoquaient les rires et les applaudissements de dizaines de villageois… Encore vivants. Assis sur la grosse caisse muette de l’homme tambour, les épaules voûtées, il regarde amèrement les chaises amputées de la foule bruyante, comme le triste décor d’un théâtre oublié. Sous son masque de peinture à moitié effacé du ruisseau de ses yeux, il suicide l’Auguste aux burlesques sourires et devient ce clown blanc, nostalgique Pierrot au visage lunaire. A présent il joue seul de sa solitude comme le funambule apprivoise le fil de son équilibre. Son vieil ami, le contre-pitre, s’est endormi sous les rafales des mitrailleuses sans humours, quand dans une dernière bouffonnerie, il s’est moqué du couvre-feu. La marguerite sur son costume coloré n’arrosera plus que son cercueil en mauvais bois grimé. Mais juste avant de s’effondrer sur le pavé humide et froid, son rouge sang a dessiné sur le mur sombre de la rue, un beau sourire comme un dernier clin d’œil à la vie ou peut-être bien aussi comme une grimace cocasse à une mort bien trop sérieuse.


Le vieux clown s’essouffle à trop penser et abandonne sa tête contre ses mains désabusées. Dehors, l’étrange silence s’écrit sur fond de brouillard et au loin, très loin, des dizaines de bombes crachent la mort sur de nouveaux paysages.

¤ Cat ¤ 26/03/2016

mercredi 2 mars 2016

Et la lune brillait dans son regard, parce que la nuit le réclamait. Elle voulait l'empaler sur la branche d'une étoile pour le regarder planer à jamais dans son ciel trop triste. Tel l'enfant rêveur, il dansera l'imaginaire et versera larmes de sable dans les yeux des Hommes pour les endormir à jamais dans son univers de ténèbres. Et lorsque lui-même fermera ses paupières... On vivra le monde comme l'éternel d'une légende lointaine.

¤ Cat ¤ 29/02/2016