Petit chat joueur de mots, je pelote mes poésies de caresses câlines et je griffe parfois pour défendre les maux. J'écris le "je", le "nous", le "vous" et je ronronne souvent sous l'effleure de ma plume. J'invente, je tente... Juste pour le plaisir.

Fines moustaches et libres pensées... Je guette la rime et vous partage mon petit coup de patte.

Je ne suis pas un écrivain... Je suis le chat "couseur de mots" et vous êtes... mes petites souris inspiratrices.

mercredi 13 décembre 2023

Des fleurs pour un phantasme

 

Je voudrais m’allonger sur un lit de marguerites

Et regarder le soleil jouer à "saute-nuages" dans son ciel azuré

Sur un lit de marguerites

Et sentir la caresse des pétales

sur ma peau colorée comme l’étaient les tendresses de mon père.

Je voudrais m’allonger

Et laisser la douceur du vent

me conter ces mélodies d’enfants

que me chantaient ma maman

quand les rêves m’appelait

du fond de ma chambre.

M’allonger

pour me laisser bercer par sa douce voix

et son si beau sourire.

Je voudrais m’allonger sur un lit de marguerites

Et ne cesser de penser

aux bonheurs du passé

Ne jamais oublier.

Des centaines de marguerites

au parfum printanier

embaumant entièrement

embaumant complètement

embaumant simplement

m’allonger

Et m’endormir…


Mais je suis allonger sur un lit de roses sang

Et je regarde les ténèbres dévorer les étoiles dans un ciel d’obscurité

Sur un lit de roses sang

Et je sens la morsure de leurs épines

sur ma peau colorée comme l’étaient les violences de mon père.

Je suis allonger

Et les rugissements du vent

me frappe ces injures d’avant

que me gueulait ma maman

quand les cauchemars hurlaient

dans le noir de ma chambre.

Je suis allonger

et je me laisse secouer par ses cris

et son rictus de haine.

Je suis allonger sur ce lit de roses sang

et je voudrais arrêter de penser

aux déchirures du passé

Oublier.

Des centaines de roses sang

au parfum hivernal

m’embaumant entièrement

m’embaumant complètement

m’embaumant simplement

Je suis allonger

Pour m’endormir

et peut-être mourir.


Cat - 13/12/2023

3 X A (Agnosie, Aphasie, Apraxie)

 

Combien de temps encore brûleront ils leurs souvenirs

sous la voûte crânienne en constante déséquilibre ?

Encore combien de temps pour que les limbes crépusculaires

deviennent chaos et ne brisent leurs pensées, derniers vestiges de qui ils étaient ?

Combien de temps pour ne plus se vivre au fond de leur trop vieux miroirs

ou pour ne plus se voir au fond de leurs yeux morts ?

Combien de temps encore ?

Combien de temps pour se laisser engloutir dans les sables mouvants ?

Ces sables sur les plages d’hier où se racontaient les histoires entre châteaux et tour de Babel, entre seaux et pelles et fusils débarqués.

Encore combien de temps encore à faire semblant sans faux-semblants ?

Combien de temps à n’être que des chiens miteux derrière les belles devantures qui cachent leur tristesse ?

Encore combien de temps à baver leur solitude sur leur chemise déjà trop grande ?

Encore combien de temps ?

Combien de temps encore ne seront ils que ces pantins léthargiques qu’on articule comme bon nous semble avec des doses d’anxiolytiques ou autre neuroleptiques ?

Combien de temps encore imploreront ils leurs dieux pour respirer leur mort une fois pour toutes dans leurs yeux creux ?

Combien de temps à ne plus trouver leurs mots, à ne plus trouver leur chambre, à ne plus trouver de sens parce que plus rien n’a plus de sens ?

Combien de temps encore à se perdre dans les autres, à ne jamais se retrouver ?

Combien de temps devront ils nous faire croire que tout va bien, devront ils nous faire penser qu’on fait le bon choix ?

Combien de temps encore pour oublier enfin qu’on les as juste oublier ?

Combien de temps ?

Combien ?


Cat - 13/12/2023


 

C’est le silence dans ses yeux qui a brisé tous ses miroirs

Laissant sur un sol fatigué les débris de sa vie d’avant

Des larmes de verres sans plus aucun écho

Les mauvais reflets de tous ses mauvais jours.

Il ne reviendra plus dormir ici

Les morts sont trop bruyants

et son crâne bousillé

A force de les écouter

N’est plus que la crypte

Qui obombre sa folie.

Son reflet s’est perdu au milieu de centaines d’autres

Dans le dédale obscur de nos faces cachées

Et il entend déjà crier les ombres de ses ombres

Qui voudraient s’arracher de l’abscons de ses pensées.

Quand il se regarde il ne se reconnaît pas

Et quand il se reconnaît, il ne se voit même plus.

Il est devenu vide

Il est devenu froid

Il n’a pas su s’accrocher aux regards des vivants

Alors il vagabonde dans les vapeurs nauséeuses

de sa mémoire froissée

Et il attend

Il attend ces jours meilleurs

Il attend cette illusion parfaite qui saura farder

la pâleur de ses mauvais côtés.

Mais les miroirs renaissent toujours de leurs verres

Et son silence aura beau essayer de tous les brisés

Son sombre reflet brillera toujours au plus profond de lui-même.


Cat - 13/12/2023