Elle lit sur sa peau claire les maux violents d’un auteur
amoureux. Des maux tordus et vicieux que la main assassine a frappé sur son
corps. Les larmes d’ecchymoses coulent
d’une encre trop bleue comme un mauvais rimmel sur ses courbes fragiles. Elles
dessinent la souffrance entre ses
cuisses déchirées, quelques gouttes de sang pour un jeu de couleurs.
Elle lit le thriller de sa vie sous ses paupières fermées d’avoir
trop respiré les coups de poings voraces. Quelques lignes écrites comme un
mauvais roman, où l’intrigue s’est perdue dans le mot de la fin. La cicatrice
profonde sous l’arcade sourcilière, est la signature du poète sous la prose
fracturée. Et la plume légère qui caressait le vent n’est plus que la main qui
la blesse dans ses chairs.
Elle chuchote la douleur sous ses lèvres fendues, mais
n’entend plus pleurer son regard disparu. Ses côtes ont creusé un chemin de
fêlures que les pas de l’amant ont piétiné à grands coups, déposant à chaque
fois, une trace noircit, comme un bout de fusain sur le fin papier blanc.
Il n’y a plus de place sur son corps pour écrire son
histoire. Les dernières ratures sont les griffes du passé.
Tout est froid autour.
Le temps à saigné ses dernières blessures.
Nul besoin à présent de points d’interrogation, l’homme en
blanc, lentement, termine son dernier point de… sutures.
Elle lit, accroché à son orteil de pied, le numéro d’identification
qui la relit, pour quelques heures encore, au monde des vivants.
Exquis, le cadavre sur sa table d’autopsie…
¤ Cat ¤ 12/01/2016
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