Et demain s’envoleront les forêts. Ne laissant
à la terre que ses racines de chairs. Nous serons tous pendus aux déchets de
nos vies et nous pourrirons nos carcasses dans le feu des enfers. Nos vertes
prairies en charbon consumé, fumeront nos pensées que nous cracherons au
silence des mers, comme nous tousserons nos cancers dans le froid de l’hiver.
Les arbres s’oublieront au céleste éphémère,
que l’humain trop pressé, à changé en poussière. Et la terre brûlée chantera
ses souffrances sous nos pas fissurés aux gerçures carnassières. Nous serons
les cadavres vulgaires, entassés comme des fous dans la gueule des misères, qui
s’apprêteront au festin sur l’autel de nos vaines prières.
Nos enfants, impuissants, « larmeront » leurs regards desséchés
quand l’adieu des forêts glissera l’univers
dans un souffle de verre. Ils s’arracheront les masques à oxygène, les
testaments retrouvés sous les cendres des guerres. Ils s’arracheront l’héritage
funeste de leurs pères, ces hommes inconscients à la conscience meurtrière.
Dans des boites de conserves, quelques ridicules
petites bulles d’air, se vendront au marché noir sous l’œil engraissé d’un
vieux vers de terre.
Les autres. Les autres dormiront sous les
cartons souillés aux parfums nucléaires que les vieux, plus fragiles, vomiront
en tumeurs rancunières. Et de temps en temps, un shoot de lumière dans nos
veines goudronnées, une dose suicidaire de ce que nous avons massacrés. Et de
temps en temps, nous vivront la forêt, dans nos rêves effacés aux nombreux jets
de pierres. Souvenirs irréels de ces matins vivants où la forêt ne savait
pleurer que la douce rosée.
Et de temps en temps… La main sur le revolver.
¤ Cat ¤ 08/09/2015
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