A son réveil ce matin, cette évidence venait de
lui claquer douloureusement au visage : Ils n’avaient plus rien à
partager. Une certaine froideur dans leurs échanges avait doucement, au fil des
mois, pris la place de leur amour. Même la tendresse avait déserté leurs mots.
Elle n’avait pourtant jamais espérer plus que ça, qu’un peu de tendresse. Mais
la vie, dans toute sa fragilité, se plaisait souvent à lui jouer, moqueuse, son
petit air de vérité. Elle savait désormais que ce qui ne lui appartenait pas ne
serait jamais vraiment à elle.
Il ne lui restait plus, aujourd’hui, qu’à
essayer de vivre avec cette réalité. Elle essaya quand même – comme si savoir
pouvait apaiser son « après-lui » - de fouiller dans sa mémoire pour,
peut-être y trouver, le commencement de cette fin. Elle pensait – ou espérait –
que ce détachement était assez récent, mais elle devait à présent, se rendre à
l’évidence : Il y avait bien longtemps qu’il n’y avait absolument plus
rien entre eux.
Depuis que lui, était heureux, il ne savait plus l’écouter…
N’essayait même plus. Il se contentait d’un « bonjour » furtif,
fuyant… Impassible. Elle qui ne souhaitait que lire l’éclat de son sourire dans
ses mots, se sentait aujourd’hui seule dans sa propre solitude.
Bien sûr, elle
savait qu’elle n’était pas une femme facile, qu’il lui arrivait parfois – souvent même – de rejeter la compassion et
l’affection des autres, alors qu’en réalité elle n’aspirait qu’à être écoutée
et surtout comprise. Mais elle était certaine que lui comprenait… Jusqu’à ce
matin.
Elle avait trop misé sur leur complicité d’autrefois et avait toujours
cru – sans doute un peu naïvement – que si une seule personne pouvait
comprendre son silence et rester auprès d’elle, sans tout connaître de ses
maux, ce ne pouvait être que lui.
Après cette seconde réflexion, la claque matinale
n’en devenait que plus douloureuse.
Mais elle ne devait surtout pas se laisser
sombrer dans les méandres de la tristesse. Il y avait aujourd’hui, bien plus
important que ce qui n’avait peut-être même jamais vraiment existé entre eux.
Il fallait qu’elle réagisse… Il fallait qu’elle le laisse s’en aller. Tout
simplement. Et cette pensée qui, il y a encore quelques jours, l’aurait chaviré
dans un flot de larmes, lui laissait aujourd’hui, une plage d’abandon dans ses
yeux rougies par la souffrance.
Désormais, elle savait qu’elle ne pleurerait
plus que pour l’autre…
(…)
¤ Cat ¤ 10/05/2015
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