Quand la lune sera morte et que le ciel pleurera ses étoiles
Quand le néant brillera de toute son obscurité
Alors commencera mon histoire.
Je volerais, tel le plus beau des aigles, jusqu’au plus haut des sommets
Je volerais, libre et puissant, et me poserais sur la terre inconnue
La glace fondera sous chacun de mes pas
Et s’élèveront alors les fleurs tragiques de ma résurrection.
Je me ferais Messie
et brûlerais toutes vos croix
Vos cimetières se consumeront sous les flammes
et tous vos lieux de cultes s’immergeront sous les eaux les plus froides
Se glissera alors mon chant mélancolique sur toutes vos prières
rendant fou le moins fou de tous les fous
Un chant de tristesse pour vous préparer au pire de mes châtiments.
Et tous ceux qui voudront s’approcher de moi
se verront changer en statue de pierre
Qu’ils soient des saints ou des putains
Qu’ils soient amour ou bien chagrin
Ils deviendront muraille pour protéger mon sanctuaire.
J’arracherais alors toutes les gargouilles du monde entier
je les arracherai de leur vestiges, de leur croyance
et en ferai mes milliers de petits soldats
Ainsi sera mon premier acte.
Quand vous les hommes aurez cesser de croire
Que vous oublierez jusqu’au nom même de vos dieux
Alors je brûlerais vos champs et vos maisons
Je brûlerais tout pour ne laisser que la désolation
Vos enfants joueront avec les cendres de vos aînés
Respirant chaque jour leur cancer pour n’en mourir que plus lentement.
Je me ferais cavaliers de l’apocalypse
Mais je ne serais qu’un
En moi sera famine, épidémie, guerre et mort
Que je vomirais, comme il me plaira, sur celle que vous nommez Terre
Que je vomirais pour ne laisser que pestilences s’engrainer dans vos rivières
Empoisonnant jusqu’à la chair des poissons
qui viendront crever dans les larmes d’argile de Pandore.
Quand les forêts auront disparues sous mes coups de glaives
Alors je commencerais à vous détruire dans vos rêves.
Ainsi sera mon second acte.
Au troisième coup, s’ouvriront les rideaux des brumes anciennes
et renaîtrons alors les vieilles ennemies.
Vos lamentations pourriront sur les murs fragiles de votre existence
Je bâtirais un gigantesque bûcher
Avec tout les drapeaux du monde entier
En son milieu, seront les livres sacrés cloués les uns aux autres.
Le veau d’or sera décapité
Et sa tête servie en pitance aux enfants de vos enfants
de vos enfants...
Les fumées épaisses emprisonneront vos poumons
Et vous cracherez dès lors toutes ces illusions
Que vous aviez pourtant si bien planquées tout au fond de vos âmes
Vos lois ne seront plus, les différences ne seront plus
Ne restera que votre envie de survivre
Au milieu du charnier des quelques morts-vivants
Qui se massacreront pour quelques vomissures d’opium.
Et quand l’espoir sera mort d’avoir voulu trop espéré
Alors commencera mon épilogue
Je craquerai l’allumette qui brûlera l’enfer
L’Océan se desséchera d’avoir trop pleurer
Et les montagnes s’éventreront avant de s’écrouler
Le corps recouvert des lambeaux de chair de mes frères
Je m’allongerais sur le sol à la fois froid et brûlant
Et j’attendrais que les milliers d’oiseaux encore vivants
viennent boire le sang de mes veines tranchées
pour le répandre comme des larmes de pluie
sur les restes de cette terre infertile
qui donnera peut-être naissance
à un monde différent.
Alors je disparaîtrais
Emportant avec moi jusqu’au dernier souvenir
de cette humanité assassinée depuis longtemps
par ses propres croyances et son indifférence.
Je disparaîtrais
Emportant avec moi jusqu’au dernier souvenir
de mon existence même.
Je disparaîtrais en laissant entre les mains du destin
Ce petit bout de semence qui sourit déjà
au milieu de vos cendres.
Ainsi sera la fin de toute fin
Ou peut-être le début d’un tout autre commencement.
Cat ¤ 17/01/2024