Perfide l’araignée sur sa toile animée. Perfide
et pourtant si jolie. Elle déplace son corps noir sur la pointe du curseur, en
faufile se tait quand la lune l’accroche. Elle nous tisse ses faux-semblants en
fond d’écran racoleur, nous raconte les histoires qu’ils font semblant
d’écouter. Eux, les voyeurs assassins qui s’invitent dans nos vies.
Nos âmes au bord du doute nourrissent nos
cerveaux, boulimiques d’un savoir qui n’est autre qu’un mauvais jeu de rôle. Et
nous sommes les fous en pseudos crachés dans un monde virtuel qui vomit nos
douleurs, un monde prêt à nous dévorer, nous broyer, nous voler le peu
d’humanité qui squatte encore nos cœurs désabusés.
Huit pattes gangreneuses qui glissent
douloureuses aux nécroses de nos peaux. Sur la toile, filante en un clic,
l’arc-en-ciel est joueur de nos maux dessinés. Et toutes les couleurs sautent à
la corde nouée sur l’échafaud qui scintille amusé dans la lame d’un clavier.
Et l’araignée est toujours là. En veuve joyeuse
dans son joli costume de croque-morts qui croque la vie comme on croque la
pomme empoisonnée aux libertés volées. Dans l’antre de son réseau, elle attire
ses petites proies innocentes, celles qui rêvaient la vie sans en connaître son
drame.
Aujourd’hui, on ne fait plus la différence
entre notre miroir et l’obscur de nos écrans. Nous sommes devenus les ombres « pixélisées » à la
recherche d’un autre ailleurs. Un ailleurs meilleur sans bouger de chez nous.
Et nous voudrions parfois nous effacer, créer un court-circuit, mais nous
sommes enchaînés au poteau électrifié de nos mots échangés…
L’araignée, a mille facettes au fond des yeux,
larmes de verres qui emprisonnent nos reflets. Elle nous promet la paix et la
sérénité, mais nous attire au creux des jalousies et autres stupidités.
Et tous ces enfants qui souffrent dans le
silence des grands, toutes ces âmes qui se recherchent dans la vie, se sont
fossilisées à leurs écrans des mille promesses et sans un mot se laissent
emporter dans les abysses de leurs terreurs.
Mon âme en colère ne cesse de respirer la
haine. Les préjugés m’étouffent, les jugements me blessent. On abandonne
l’enfant parce qu’on ne comprend pas, mais je voudrais comprendre pourquoi je
ne comprends plus.
L’araignée survit dans les douleurs des autres.
Dans ceux qui voudraient vivre, ceux qui voudraient aimer.
Et elle survivra encore quand je l’aurais
sauvagement écrasé sous les talons de mes chaussures de condamné.
¤ Cat ¤ 13/10/2015
Et vivre dans l'attente d'un j'aime et rendre sa vie sur un réseau social qui n'en est pas un. Un piège certes dans lequel nous sommes presque tous englués. Pourtant, de belles surprises naissent de ces réseaux! Comme le fait de vous connaître Gente Dame!
RépondreSupprimerOui Mathieu... Je peux te le confirmer. De belles rencontres, de beaux échanges aussi sur ces réseaux. Tu en est la preuve... Virtuelle (sourire). Rien n'est jamais tout blanc, ni tout noir. Il nous suffit juste de colorier nos murs de nos propres couleurs et d'éviter les éclaboussures des pots de peinture voisins. Mais avant tout, et c'est peut-être là le piège, c'est de pouvoir prendre conscience de l'obscurité de certains réseaux... Et de ne pas y sombrer. Aujourd'hui, trop de nos jeunes succombent aux belles tentations, beaucoup passent de victimes à bourreaux ou se rende coupable sans le vouloir de faits insensés qui joueront sur leur vie jusqu'aux derniers instants. Mais oui cher ami de plume... Il y a aussi de belles surprises ! Merci pour tes mots sur les miens. Merci pour ton partage.
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