Petit chat joueur de mots, je pelote mes poésies de caresses câlines et je griffe parfois pour défendre les maux. J'écris le "je", le "nous", le "vous" et je ronronne souvent sous l'effleure de ma plume. J'invente, je tente... Juste pour le plaisir.

Fines moustaches et libres pensées... Je guette la rime et vous partage mon petit coup de patte.

Je ne suis pas un écrivain... Je suis le chat "couseur de mots" et vous êtes... mes petites souris inspiratrices.

lundi 22 juin 2015

Psychose partagée (Ou la Folie à deux)


Quelques gouttes d'un désir
Dans le creux de ton oreille...
Ecoute


Chuchotements
Du bout de mes lèvres
Le long de ta colonne vertébrale
Comme un chemin de croix


Je respire…


La torture d'un baiser
En compte-cicatrices
Mords dans ta chaire
Violée
Coupée
Tailladée…
Morte


Tu as fui ton corps comme tu as fui le mien
Ne laissant que les cendres d'un amour trop violent
Nous sommes les étrangers dans le lit des souffrances
Et nous griffons nos draps pour parer nos fantômes


Nos regards ne croisent que le vide de nos coeurs
Qu'un destin fanatique à tranchée sans remords


Quelques larmes oubliées
Dans le creux de tes reins…
Un frisson


Ton regard s'écoule
En cascade sur nos maux
Il ne voit plus les beaux jours
Qui fleurissent nos âmes


Je pleure…


Et nous ferons l'amour aux portes de l'enfer
Toi et moi dans la mort enflammés à jamais
Ne crions pas la fin, nous vivons l'éternel
L'éternelle carnassière qui dévore nos demain


Les plaies de mon cerveau saignent mes pensées
Et j'ai mal


Je sens battre mon plaisir sous tes doigts en transe
Et j'entend ton cri bestial qui t'écorche le ventre
Nous voilà l'un dans l'autre sous l'hypnose d'un supplice
Exorcisés aux adieux qu'on transpire sous les limbes « nirvanesques »


Le Diable doit se réjouir...


Quelques gouttes de sang
Sous le coup d'un couteau
Crachent

- Cat - 19/06/2015

mardi 16 juin 2015

Et l'épinette murmure une légende...


Le soleil close paupières et, lentement, s’efface aux terres qui s’endorment des silences de nuit. L’horizon, lui, semble avalé l’astre rougeoyant avant de recracher une lune resplendissante dans un ciel d’été aux mille étoiles lumineuses. Ce spectacle quotidien et pourtant unique, se miroir chaque soir dans le regard saphir de Gaïa. Au cœur de ses croyances lointaines, elle ressent parfois, les voltiges gracieuses et rieuses, de l’âme de ses ancêtres dans l’azur mélodieux. Et c’est dans ces instants de pure magie qu’elle rêve, sur sa peau, le souffle de reconnaissance des mânes d’un temps passé. Frisson d’espoir qui ne demeure hélas, qu’un noble fantasme dans son esprit vagabond.

Gaïa, fragile au crépuscule de sa vie, se sait bientôt étoile parmi les étoiles. L’œil céleste qui veillera à jamais sur sa nombreuse descendance. Ses aînés, eux, l’ont déjà oubliée depuis longtemps.

La douceur de la nuit dévore alors furtivement l’immense taïga qui s’étend par-delà l’infini. Gaïa ne bouge pas. Sa mémoire traverse le temps et se pose fleurie sur les terres anciennes où vivaient ses aïeux. Nostalgie d’un passé insouciant, qu’un présent lumineux transforme aujourd’hui en étincelles de souvenirs…

… Souvenance des mousses légères qui flirtent sous leur pas agacés joyeusement au jeu des bousculades. Et d’un vent qui les pousse, parfois brusquement, dans des courses effrénées, qu’elle gagne à chaque fois.
Mémoire des baies délicieuses qui tâchent les bouches gourmandes et des papillons colorés en effleure caresses que l’été boréal a germé sous ses vents.
Souvenir des déchirures à l’appel de la vie, quand son besoin d’exister l’expulse de son enfance, l’oppose au monde adulte…
Larmes de souvenirs quand, bannit de son peuple, elle embrasse solitude.

Impossible pour les autres qu’elle résiste aux morsures de l’hiver, aux mortels dangers d’une flore carnassière. Insensé de penser qu’au voyage de sa vie, elle survive sans un « il », courageux protecteur, désigné par les Dieux, pour combler ses faiblesses.

Elle est l’ombre dans le froid qui brave les tempêtes. Meurtrissures, gerçures, déchirures. Elle est corps miséreux dévorée par la faim. Squelettique, famélique. Elle est parfois l’abandon quand la rage n’est plus. Mais elle est aussi cette force, cette envie de vivre, ce désir de semer d’autres valeurs dans le regard des autres. De voir germiner sous les poussières de son corps, les épilobes du renouveau, du changement.

Et sa rencontre avec lui. Celui que ses frères nomment l’ennemi, le prédateur. Cet échange silencieux entre eux. Ces mots qui ne sont pas prononcés, mais qui frissonnent chaque bout de peau. L’intensité dans les regards. Le respect.
Cette main qui s’approche. Lentement. Et Gaïa qui recule d’un pas, méfiante. Le temps suspendu à son éternité s’éclate sur la toile de cet étrange échange. Quelques coups de pinceaux trempés dans l’harmonie d’un geste. Les couleurs pigmentées du sourire de cet homme ont reflets de confiance dans le cœur de Gaïa. De nouveau, il s’approche. Geste osé d’une main qui caresse sa tête, reposée simplement sur le torse parfumé aux sueurs salées d’une fin de journée.
La naissance d'une amitié profonde dans ce déclin glacial, à jamais immortalisée comme une empreinte de tendresse fossilisée entre deux blocs de glace. Une amitié libre où chacun respire de son côté, chasse, dort. Le partage d'un repas, et, d'une couche de temps en temps. Le partage d'un regard, d'un réconfort, d'une confiance.

Gaïa, s'envole dans sa liberté, dévore les chaînes à ses pieds. Elle se veut libre de penser, libre de rêver, libre de choisir celui qui l'accompagne dans sa vie.
Et c'est Darcius, jeune solitaire, exilé pour vivre l'aventure, l'insouciance, les petits plaisirs et les grandes sensations de vie. C'est Darcius qui, au hasard d'une rencontre tumultueuse, devient son équilibre, son âme sœur.
Ensembles, ils s'inventent un nouveau monde. Un monde d'égalité, de liberté. Ensembles, ils donnent naissance au clan. Sans Béta, sans Oméga et surtout sans Alpha. Ensembles… Ils sont un.

Gaïa sur son rocher chuchote les années sur son vieux corps usé. Là haut, dans le ciel hivernal, une aurore boréale, comme un dernier clin d'oeil à son courage. Là haut… Le silence l'attend.
Ce soir, elle va rejoindre l'homme pour un dernier regard, une dernière tendresse. Ce soir, elle caressera le clan de son souffle bienveillant avant de s'en aller. Ce soir…

Le silence dévore la nuit, la plaine s'est endormie.
Le vent, dans les branches buissonnantes des épinettes, murmure que cette nuit là, il emporta dans son écho, le dernier hurlement de Gaïa, la louve libre.
 
Cat - 16/06/2015

lundi 15 juin 2015

A tout jamais


Tu souhaitais mon silence
Je t’offre mon suicide…

La Mort autour du cou
S’encorde à ton mépris
Et crache en bout de nœud
Coulant
Je danse sur le fil
D'un rasoir funambule
Et je m’écorche l’âme
A m’entendre crier

Regarde-moi voler
Je suis l’oiseau…
Mort

Sur le vieux tabouret
Je balance en cadence
La folie de ce geste
Que tu m’as chuchoté
Trop de voix dans la tête
Mon cœur est orphelin
Il frappe à mon cerveau
De lui prêter ta main

Écoute mes bras sans plumes
Battre cruellement le vide
Je suis l'oiseau sans ailes
Au fond du précipice

Et je t’offre mon cœur
En boulet à tes pieds
Ce petit bout de chair
Que tu as massacré
Ma mort t’as enchaîné
Comme un funeste esclave
Ta conscience torturée
Au souvenir d'un moi.

Ai-je perdu l’équilibre
Ou bien m’a-t-on poussé ?
Peu importe après tout…
La Mort m’a ramassé.

Tu souhaitais mon silence
Je t'offre mon suicide
Et ma mort carnassière
S'accroche à ta mémoire… 
Vivante.

  
¤ Cat ¤ © 14/06/2015

mercredi 3 juin 2015

Troublante sculpture

L’amoureux silencieux
Sur son socle de marbre
Se dévoile sous l’arbre
Au plaisir de nos yeux

L’esthète se veut charme
En beauté demi-nue
Où la feuille perdue…
Glisse en goutte de larmes

Sur le fruit délicieux
Elle cache folle ardeur
Perlée aux sueurs
D’un regard malicieux

Un souffle dans le cou
Sensuel frôlement
Déposé lentement
En baiser tendre et doux.

Le drapé de lin blanc
Où s’échappe le sein pâle
De la nymphe florale
Ne s’envole plus au vent.

Elle sourit simplement
Enlacée au granit
Et s’écoute maudite
Aux secrets de son temps.

Les amants de pierre
Ne sont plus que figés
Dans l’amour statufié
Que l’oiseau seul vénère.

¤ Cat ¤ © 06/06/2015


Photo Cat – Parc Beauregard – Montbrison (42)

mardi 2 juin 2015

Veux-tu rêver avec moi ?

Quand mon ciel obscurcit par le manque de toi
Me ténèbre la nuit et m’enlace au grand froid
Je rêve la lune dans le fond de tes yeux
Les étoiles filantes en reflet amoureux.

Viens rêver avec moi qu’un encore est possible
Que l’amour sur tes lèvres est baiser invincible
Viens rêver aux frissons de nos corps sur la couche
Quand nos peaux se retrouvent au pendu de nos bouches.

Aimons-nous simplement sur les rives d’un cœur
Que l’amour à crier en écho au bonheur
Et ta main dans la mienne en promesse d’un jour
Dérive aux tendresses caressées d’un toujours.

Viens rêver avec moi à l’éveil d’un matin
Où les rais de lumière à l’aube de nos reins
Crépuscules nos corps jusqu’au bout des vertiges
Ricochets de plaisirs sur l’amour en voltige.

J’ai besoin de tes bras pour calmer nos silences
Qui déchirent le temps en paillettes d’absences
Et je t’offre mon cœur qui se larme aux blessures
Qu’un pantin un matin à grimé en tortures.

Viens rêver avec moi que l’amour n’est pas vain
Qu’aux croisées des destins nous vivrons nos demain
Simplement se dire « nous » sur l’autel  conjugué
Quand le verbe se veut délicieux bleu fruité.

Et je voudrais t’aimer jusqu’en bout d’éternel
M’embrasser de tes yeux jusqu’aux portes du ciel
Viens rêver avec moi, aux murmures de nos lèvres
Viens brûler dans mes bras aux plus douces des fièvres.

¤ Cat ¤ 02/06/2015